La guerre de Gog et Magog chez Ezéquiel.
Avec le déclenchement de l’attaque d’Israël contre le Hezbollah au Liban, nous pouvons dire que la guerre de Gog et Magog vient de commencer. C’est un tournant décisif de la Troisième Guerre mondiale, qui a commencé en 2020 lors de la crise du COVID, puis s’est poursuivie avec la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza.
Elle est annoncée par plusieurs prophètes de l’Ancien Testament, comme Ézéchiel, Isaïe et même Daniel. Ce sont trois des quatre grands prophètes de l’Ancien Testament.
Nous verrons dans un premier temps qui sont Gog et Magog (I), ensuite comment va se dérouler la guerre (II) et comment elle se terminera (Section 3).
I. Qui est Gog et Magog ?
Pour plus de détails sur ce sujet, je vous renvoie à la lecture de mon livre « Nostradamus et la fin des temps ». Je vais présenter ici un résumé de ce que je disais à l’époque (il y a presque dix ans) sur ce sujet.
Citons le passage du chapitre XXXVIII du livre d’Ézéchiel :
« La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
Fils de l’homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, prince souverain de Mosoch et de Thubal, et prophétise sur lui, et dis :
Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je viens à toi, Gog, prince souverain de Mosoch et de Thubal. Je t’emmènerai ; je mettrai des crocs à tes mâchoires, et je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous magnifiquement équipés, troupe nombreuse, avec le bouclier et l’écu, tous maniant l’épée. Perses, Éthiopiens et Libyens seront avec eux, tous avec le bouclier et le casque. Gomer et tous ses bataillons, la maison de Thogorma, des confins du septentrion et tous ses bataillons, peuples nombreux, seront avec toi. Tiens-toi prêt, fais tes préparatifs, toi et toute la multitude qui s’est assemblée autour de toi ; sois leur chef. » (Ézéchiel, XXXVIII : 1-7)
Gog vient du pays de Magog. Il est le prince de Mosoch et de Thubal (A). Il dirigera une coalition composée d’un certain nombre de pays dont la liste est énumérée dans le texte d’Ézéchiel (B).
A. Gog, du pays de Magog, prince de Mosoch et de Thubal.
Le livre d’Arthur Koestler, « La Treizième Tribu« , apporte une révélation très intéressante au sujet de Gog et Magog.
On y apprend que les Khazars étaient surnommés Gog et Magog.
« Une chronique géorgienne, s’inspirant d’une ancienne tradition, les assimile aux hordes de Gog et Magog. » (Arthur Koestler, La Treizième Tribu, p. 30)
Un peu plus loin :
« Les Khazars et leur roi sont tous juifs. Les Bulgares et tous leurs voisins lui sont soumis. Ils le traitent avec obéissance et vénération. Certains pensent que les Khazars sont le peuple de Gog et Magog. » (Arthur Koestler, La Treizième Tribu, p. 65).
Le livre de Koestler a soulevé une violente polémique lors de sa publication. Il reste encore aujourd’hui un sujet de discussion intense au sein de la communauté juive. Pourtant, les éléments qu’il rapporte sont historiquement incontestables.
« Le pays des Khazars, peuple d’ethnie turque, occupait une position stratégique entre la mer Caspienne et la mer Noire sur les grandes voies de passage où se confrontaient les puissances orientales de l’époque. Il servait d’État-tampon pour Byzance qu’il protégeait contre les invasions des rudes tribus barbares des steppes septentrionales : Bulgares, Magyars, Petchénègues, etc., suivies plus tard des Vikings et des Russes. Mais ce qui fut tout aussi important, sinon davantage au point de vue de la diplomatie byzantine et de l’histoire européenne, c’est que les armées khazares purent contenir l’avalanche arabe à ses premiers stades, les plus dévastateurs, et empêcher ainsi la conquête musulmane de l’Europe de l’Est. » (Arthur Koestler, La Treizième Tribu, p. 22).
Les Khazars étaient pris en tenaille entre des territoires musulmans au sud et des Vikings qui formeront plus tard les Russes, au nord. Ils exercèrent une influence culturelle sur les hommes du Nord. Les premiers rois de Novgorod prirent le titre de « kagan », le même nom que pour les souverains khazars. Une importante communauté musulmane était installée sur le territoire et dans la capitale khazar.
Progressivement, les Russes grignotèrent le territoire khazar. La prise de Kiev au IXe siècle marqua un tournant décisif. Au XIIIe siècle, ils disparurent sous les derniers coups de boutoir des hommes du Nord.
Comme nous l’avons déjà vu, les Khazars étaient juifs. Ils se sont convertis en 740 après Jésus-Christ. L’événement est relaté par le récit de voyage d’un marchand arabe au pays des Khazars, en 921. En 1245, le pape Innocent IV envoya une mission diplomatique auprès de Batu Khan. Elle est dirigée par Giovanni di Plano Carpini. On peut lire le compte-rendu du voyage dans le livre « Historia Mongolorum ». Il donne la liste des peuples traversés et, parmi eux, se trouvent les Khazars. Il dit : « Les Khazars observent la religion juive. » C’est la dernière allusion aux Khazars avant leur disparition définitive.
Un autre document de grande importance est présenté dans le livre. C’est un échange de lettres entre le roi Khazar et un ministre juif du calife de Cordoue. C’est la « correspondance khazar ». À un moment dans l’échange épistolaire, le souverain de Khazarie, Joseph, évoque l’origine juive de son peuple.
« Joseph se met en devoir de fournir la généalogie de son peuple. Farouche nationaliste juif, fier de brandir le « sceptre de Judah », il ne peut cependant revendiquer une origine sémite, il n’y songe même pas. Ce n’est pas à Sem qu’il fait remonter sa famille, mais à Japhet, troisième fils de Noé, et plus précisément au petit-fils de Japhet, Togarm, ancêtre de toutes les tribus turques… Nous avons trouvé dans les livres de nos pères, déclare hardiment Joseph, que Togarma eut dix fils, et les noms de leur postérité furent les Khazars, Zagora, Bulgares, Sabir. Nous sommes les fils de Khazar, le septième… » (Arthur Koestler, La Treizième Tribu, p. 102).
Il commence par nier son origine sémitique. Il n’est pas l’ancêtre de Sem, l’aîné des fils de Noé. C’est lui qui donnera naissance aux peuples sémitiques. Ils sont juifs, mais pas sémites.
« Cela voudrait dire que les ancêtres de ces Juifs ne venaient pas des bords du Jourdain, mais des plaines de la Volga, non pas de Canaan, mais du Caucase, où l’on a vu le berceau de la race aryenne ; génétiquement, ils seraient apparentés aux Huns, aux Ouïgours, aux Magyars plutôt qu’à la semence d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. S’il en était bien ainsi, le mot « antisémitisme » n’aurait aucun sens. » (Arthur Koestler, La Treizième Tribu, p. 26-27).
Noé eut trois fils : Sem (descendant des Sémites), Cham (ancêtre des Africains) et Japhet (descendant des Japhétiques, les peuples d’Europe).
Selon le roi Khazar, il descendrait de Japhet et plus précisément de son fils Togarm (ou Thorgama).
Japhet eut onze enfants dont les noms vont beaucoup nous intéresser pour la suite de notre histoire.
- Gomer : Cimmériens, puis Celtes.
- Magog : Massagètes.
- Madaï : Mèdes et Perses.
- Javane ou Yavane : Ioniens, Doriens, Hellènes et Phocéens.
- Tubal : Tubal ou Ibères.
- Mochech : Slaves.
- Tirace ou Tirass : Tyriens et Thraces.
- Thorgama : Géorgiens, Améniens.
- Moroch : Illyriens.
- Tharses : Obères et Tyréens.
- Chéteim : Romains.
Gomer eut trois fils, dont Ashkenaz et Togarma. Gomer fonda les Cimmériens, un peuple qui vivait dans l’actuelle Asie Mineure (l’Anatolie turque). Il fonda ensuite les Celtes. Son fils Togarma est l’ancêtre des Turcs modernes.
- Ashkenaz : Caucase, mer Noire, mont Ararat.
- Ripath : Paphlagonie.
- Togarma : Turcs.
Thorgama eut dix fils, dont le septième est Khazar.
Thorgama eut dix fils, dont le septième est Khazar.
Voilà l’arbre généalogique des Khazars.
Après la destruction de leur empire au XIIIe siècle, les Juifs émigrèrent en Russie, en Ukraine, en Pologne, en Hongrie, en Lituanie, dans les Balkans, puis en Allemagne. De puissantes communautés juives existèrent à Kiev, Tchernigov ou Pereslavl. Ils prirent le nom d’Ashkénazes en référence aux fils de Gomer, petit-fils de Japhet, frère de Khazar et neveu de Magog. On le voit, les Khazars et les Ashkénazes, selon l’Ancien Testament, ne sont pas des Sémites.
Abordons maintenant la très importante prophétie d’Ézéchiel sur Gog et Magog pour la mettre en relation avec ce que nous venons de voir.
Gog viendrait du pays de Magog (1) et serait prince de Mosoch (2) et de Thubal (3).
1. Magog.
Gog serait un chef militaire venant du pays de Magog. Ce pays correspond, comme nous l’avons vu, à la Khazarie.
Ainsi, Gog ne viendrait pas nécessairement de la Khazarie, mais pourrait être un Ashkénaze dont les ancêtres sont issus de ce peuple.
On en déduit que Gog pourrait être un homme provenant de l’ancienne Khazarie, c’est-à-dire de la Russie au sens large, ou de l’Europe de l’Est, territoires où se sont installés les Khazars après la disparition de leur pays. C’est une information important.
Depuis 1948, Israël a eu quinze Premiers ministres. Regardons leur origine :
- David Ben Gourion (1886-1973) :
- De son vrai nom David Grün, né dans l’Empire russe, à Plonsk (aujourd’hui en Pologne).
- Il émigre en Palestine en 1906.
- Premier ministre de 1948 à 1954, puis de 1955 à 1963.
- Membre du Parti travailliste.
- Moshe Sharett (1894-1965) :
- De son vrai nom Moshe Shertok, né à Kherson (Empire russe, actuellement en Ukraine).
- Il émigre en Palestine en 1882.
- Premier ministre en 1954 et 1955.
- Membre du Parti travailliste.
- Levi Eshkol (1895-1969) :
- Né à Orativ, près de Kiev (Empire russe, actuellement Ukraine).
- Il émigre en Palestine en 1914.
- Premier ministre de 1963 à 1969.
- Membre du Parti travailliste.
- Yigal Allon (1918-1980) :
- De son vrai nom Igal Païcovitch, né à Kfar Tabor (Palestine).
- Famille originaire de Roumanie.
- Premier ministre en 1969.
- Membre du Parti travailliste.
- Golda Meir (1898-1978) :
- De son vrai nom Golda Mabovitch, née à Kiev (Empire russe, actuellement Ukraine).
- Elle émigre en Palestine en 1921.
- Premier ministre de 1969 à 1974.
- Membre du Parti travailliste.
- Yitzhak Rabin (1922-1995) :
- Né à Jérusalem.
- Parents originaires de Kiev (Empire russe).
- Premier ministre de 1974 à 1977, puis de 1992 à 1995.
- Membre du Parti travailliste.
- Menahem Begin (1913-1992) :
- Né à Brest-Litovsk (Empire russe, actuellement Biélorussie).
- Premier ministre de 1977 à 1983.
- Membre du Likoud.
- Yitzhak Shamir (1915-2012) :
- De son vrai nom Icchak Jaziernicki, né à Roujany (Empire russe, actuellement Biélorussie).
- Il émigre en Palestine en 1935.
- Premier ministre de 1983 à 1984, puis de 1986 à 1992.
- Membre du Likoud.
- Shimon Peres (1923-2016) :
- De son vrai nom Szymon Perski, né à Wiszniew (Pologne, actuellement Biélorussie).
- Premier ministre de 1984 à 1986, puis de 1995 à 1996.
- Membre du Parti travailliste.
- Benjamin Netanyahou (1949-) :
- Il est né à Tel Aviv, mais sa famille est originaire de Lituanie (nom de naissance : Mileikowski).
- Il fut Premier ministre de 1996 à 1999, de 2009 à 2021 et depuis 2022.
- Il est membre du Likoud.
- Ehud Barak (1942-) :
- Né Ehud Brog, à Mishmar Hasharon en Palestine.
- Sa famille est originaire de Lituanie.
- Il fut Premier ministre de 1999 à 2001.
- Il est membre du Parti travailliste.
- Ariel Sharon (1928-2014) :
- De son vrai nom Ariel Scheinermann, il est né à Klar Malal en Palestine.
- Sa famille est originaire de Brest-Litovsk dans l’Empire russe, actuellement en Biélorussie.
- Il fut Premier ministre de 2001 à 2006.
- Il a appartenu au Likoud.
- Ehud Olmert (1945-) :
- Il est xné à Binyamina en Palestine.
- Sa famille vient de Russie et d’Ukraine.
- Il fut Premier ministre de 2006 à 2009.
- Il est membre du Likoud.
- Naftali Bennett (1972-) :
- Il fut Premier ministre entre 2021 et 2022.
- Il est né à Haïfa. Sa famille est d’origine polonaise, allemande et hollandaise.
- Il est descendant de la dynastie rabbinique des Rappaport.
- Sa famille a émigré aux États-Unis, puis en Israël en 1967.
- Il est membre du parti Yamina.
- Yair Lapid (1963-) :
- Il est né à Tel Aviv.
- Sa famille est originaire de Yougoslavie et portait le nom Lampel.
- Elle s’installa en Israël en 1948.
- Il fut Premier ministre en 2022.
Nous le voyons, la totalité des premiers ministres d’Israël sont issus des Khazars, donc des Ashkénazes. Aucun Séfarade n’a été Premier ministre. Dix Premiers ministres sur quinze sont originaires de la Russie, au sens large du terme.
2. Mosoch.
Mosoch est le sixième enfant de Japhet. Il donna naissance aux peuples slaves.
Mosoch ou Mochech désigne donc les Slaves, c’est-à-dire les Juifs d’origine russe, dont les ancêtres sont les Khazars.
Il est intéressant de noter qu’une grande partie de la population israélienne est issue de l’ancienne Russie impériale et de sa continuatrice, l’URSS. Cela inclut en particulier la classe politique israélienne, dont la quasi-totalité des Premiers ministres sont originaires de l’Empire russe ou de territoires voisins.
L’actuel Premier ministre est Benjamin Netanyahou. Il fut Premier ministre entre 1996 et 1999, puis de 2009 à 2021, et de nouveau depuis 2022. Nous l’avons vu, il est né en Israël, mais sa famille est originaire de Lituanie, qui fit partie de l’Empire russe, puis de l’URSS.
3. Thubal.
Thubal est le cinquième fils de Japhet. Il correspond aux Ibères.
Cela fait sans doute référence à l’autre branche du judaïsme moderne, les Séfarades. Les Séfarades sont venus d’Espagne, donc d’Ibérie.
Avec le décret de l’Alhambra signé par la reine d’Espagne Isabelle la Catholique en 1492, ils vont s’exiler dans l’Empire ottoman, en particulier dans les Balkans, en Grèce (notamment à Rhodes, Salonique et Constantinople), en Italie, au Maroc ou en Algérie.
B. Composition de la coalition de Gog.
Selon Ézéchiel, Gog du pays de Magog (la Khazarie), prince de Mosoch (juifs ashkénazes) et de Thubal (juifs séfarades), c’est-à-dire les deux branches du judaïsme, serait le chef d’une coalition militaire.
« Je t’emmènerai ; je mettrai des crocs à tes mâchoires, et je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous magnifiquement équipés, troupe nombreuse, avec le bouclier et l’écu, tous maniant l’épée. » (Ézéchiel, XXXVIII : 4)
Plus loin, il ajoute :
« Tiens-toi prêt, fais tes préparatifs, toi et toute la multitude qui s’est assemblée autour de toi ; sois leur chef. » (Ézéchiel, XXXVIII : 7)
Gog sera donc le chef d’une coalition militaire dont la liste des pays nous est donnée.
« Perses, Éthiopiens et Libyens seront avec eux, tous avec le bouclier et le casque. » (Ézéchiel, XXXVIII : 5)
La Perse, c’est l’Iran ; l’Éthiopie et la Libye seront alliées avec Gog du pays de Magog. C’est ce que semble nous dire le texte.
« Gomer et tous ses bataillons, la maison de Thogorma, des confins du septentrion et tous ses bataillons, peuples nombreux, seront avec toi. » (Ézéchiel, XXXVIII : 6)
Gomer, de la maison de Thogorma, correspond à la Turquie.
Au-delà d’Ézéchiel : il faut également lire le très important Psaume LXXXIII :
« O Dieu, ne reste pas dans l’inaction ;
ne te tais pas et ne te repose pas, ô Dieu !
Car voici que tes ennemis s’agitent bruyamment,
ceux qui te haïssent lèvent la tête.
Ils forment contre ton peuple un dessein perfide,
ils conspirent contre ceux que tu protèges :
» Venez, disent-ils, exterminons-les d’entre les nations,
et qu’on ne prononce plus le nom d’Israël ! «Ils se concertent tous d’un même cœur,
contre toi ils forment une alliance,
les tentes d’Edom et les Ismaélites,
Moab et les Agaréniens,
Gébal, Ammon et Amalec,
les Philistins avec les habitants de Tyr ;
Assur aussi se joint à eux
et prête son bras aux enfants de Lot. — Séla.Traite-les comme Madian,
comme Sisara, comme Jabin au torrent de Cison.
Ils ont été anéantis à Endor,
ils ont servi d’engrais à la terre.
Traite leurs chefs comme Oreb et Zeb,
et tous leurs princes comme Zébée et Salmana.
Car ils disent : » Emparons-nous
des demeures de Dieu ! «Mon Dieu, rends-les semblables au tourbillon,
au chaume qu’emporte le vent !
Comme le feu dévore la forêt,
comme la flamme embrase les montagnes,
ainsi poursuis-les dans ta tempête,
épouvante-les dans ton ouragan.Couvre leurs faces d’ignominie,
afin qu’ils cherchent ton nom, Yahvé.
Qu’ils soient à jamais dans la confusion et l’épouvante,
dans la honte et dans la ruine !
Qu’ils sachent que toi, — ton nom est Yahvé, —
tu es seul le Très-Haut sur toute la terre ! » (Psaume, LXXXIII, 2-19).
Nous reviendrons plus tard sur ce psaume majeur concernant la guerre de Gog et Magog.
Il se formera une alliance des ennemis d’Israël, nous dit-il.
« Ils se concertent tous d’un même cœur,
contre toi ils forment une alliance. » (Psaume, LXXXIII, 6)
On nous donne la liste des conjurés.
« Les tentes d’Édom et les Ismaélites,
Moab et les Agaréniens,
Gébal, Ammon et Amalec,
les Philistins avec les habitants de Tyr ;
Assur aussi se joint à eux
et prête son bras aux enfants de Lot. — Séla. » (Psaume, LXXXIII, 7)
Édom représente le monde chrétien, alors que les Ismaélites correspondent aux Musulmans. Cet aspect religieux du conflit est mis en avant : ce sont les deux religions adversaires du judaïsme.
Moab et les Agaréniens. Moab correspond à l’actuelle Jordanie. Les Agaréniens font référence au personnage biblique d’Agar, qui s’unit à Abraham pour donner naissance à Ismaël. C’est une référence à l’Égypte. Nous avons donc une double référence à l’Égypte et à la Jordanie.
Gébal, Ammon et Amalec. Gébal se trouvait dans l’actuel Liban, alors qu’Ammon correspondait à la Jordanie moderne. Nous avons ici deux pays cités en duo : le Liban et la Jordanie.
Les Philistins, c’est l’actuelle bande de Gaza, et la ville de Tyr se trouvait dans le Liban moderne. Nous reviendrons ultérieurement sur cette indication d’une grande importance. Nous pouvons d’ores et déjà dire que cela représente les deux champs d’opérations militaires actuels : Gaza et le Liban.
Enfin, il est question d’Assur, qui correspond à l’Assyrie, c’est-à-dire à la Syrie et à l’Irak modernes.
Il faut le dire clairement : il semble peu probable qu’une coalition composée de l’Iran, de la Syrie ou du Liban se forme autour d’un Juif d’origine russe et de son entourage ashkénaze et séfarade. Il s’agit plus probablement des pays que Gog attaquera lors de sa guerre, et qui, par conséquent, se coaliseront contre lui pour le détruire.
Le déroulement des événements actuels permet d’incliner vers cette hypothèse. Cependant, nous devons encore rester prudents quant à l’interprétation du texte biblique.
II. Le début de la guerre de Gog et Magog.
Au départ, il y a un peuple juif qui revient en Terre Sainte. Un peuple juif revient en Terre Sainte pour reconstruire le pays et s’assurer une vie en relative sécurité (A). Puis vient le coup de tonnerre du 7 octobre, qui marque le début de la guerre de Gog et Magog (B), que j’ai appelée, dans un autre article, la guerre du Shabbat, en référence à une parole célèbre du Christ. Nous allons voir que le prophète Ézéchiel a quasiment tout prévu dans le détail et dans l’ordre chronologique.
A. La paix en Terre Sainte.
Les Juifs vont être expulsés de Terre Sainte (1), et leur retour ne sera possible qu’à la fin des temps (2).
1. Expulsion des Juifs de Terre Sainte.
Ézéchiel explique que les Juifs seront expulsés de Terre Sainte :
« La parole de Yahvé me fut adressée en ces termes :
Fils de l’homme, ceux de la maison d’Israël, quand ils habitaient sur leur terre, l’ont souillée par leur conduite et par leurs œuvres ; leur conduite était devant moi comme la souillure d’une femme. Et j’ai versé sur eux mon courroux, à cause du sang qu’ils ont versé sur le pays, et parce qu’ils l’ont souillé par leurs infâmes idoles. Je les ai dispersés parmi les nations, et ils ont été disséminés dans les pays ; je les ai jugés selon leur conduite et selon leurs œuvres. Arrivés chez les nations où ils sont allés, ils ont déshonoré mon saint nom, quand on disait d’eux : « C’est le peuple de Yahvé, c’est de son pays qu’ils sont sortis. » Et j’ai eu pitié de mon saint nom, que ceux de la maison d’Israël ont déshonoré parmi les nations chez lesquelles ils sont allés. » (Ézéchiel, XXXVI : 16-21)
Les Juifs sont accusés d’avoir souillé la Terre Sainte en raison de leurs œuvres, perçues par Yahvé comme une souillure. Il est question du sang qu’ils auraient versé. Ce sang est celui de Jésus, persécuté et condamné à mort par le Sanhédrin, puis rejeté par le peuple juif assemblé devant le Golgotha, lorsque Ponce Pilate leur propose de choisir qui doit être exécuté entre Barabbas et Jésus.
« « A chaque fête de Pâque, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la foule. Or ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Pilate, ayant fait assembler le peuple, lui dit : » Lequel voulez-vous que je vous délivre, Barabbas ou Jésus qu’on appelle Christ ? » Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus.
Pendant qu’il siégeait sur son tribunal, sa femme lui envoya dire : » Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ; car j’ai été aujourd’hui fort tourmentée en songe à cause de lui. » Mais les Princes des prêtres et les Anciens persuadèrent au peuple de demander Barabbas, et de faire périr Jésus.
Le gouverneur, prenant la parole, leur dit : » Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre ? » Ils répondirent : » Barabbas. » Pilate leur dit : » Que ferai-je donc de Jésus, appelé Christ ? » Ils lui répondirent : » Qu’il soit crucifié ! » Le gouverneur leur dit : » Quel mal a-t-il donc fait ? » Et ils crièrent encore plus fort : » Qu’il soit crucifié ! » Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, prit de l’eau et se lava les mains devant le peuple, en disant : » Je suis innocent du sang de ce juste ; à vous d’en répondre. » Et tout le peuple dit : » Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! « Alors il leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié. » (Mathieu, XXVII : 15-26)
Que son sang retombe sur eux et leurs enfants, nous dit l’auteur de l’Évangile. Il reprend presque mot pour mot la prophétie d’Ézéchiel. L’avocat Gilles-William Goldnadel, avec tout le respect que j’ai pour lui, devrait relire Ézéchiel et Saint Matthieu avant de parler de l’accusation de peuple déicide lancée par les chrétiens contre les Juifs. C’est un fait historique et religieux incontestable. Dans le christianisme, la faute des Juifs peut — je dirais même mieux, doit — être rachetée par la conversion lors du retour du Christ à la fin des temps. Faudrait-il encore croire en Dieu pour comprendre ce qui s’est joué à ce moment-là et ce qui se jouera dans le futur.
De même, Ézéchiel accuse les Juifs de vénérer des idoles. Le Christ lui-même reproche aux pharisiens de vénérer des idoles, en les accusant de préférer l’or.
“Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : Si un homme jure par le temple, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’or du temple, il est lié. Insensés et aveugles ! lequel est le plus grand, l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? Et encore : Si un homme jure par l’autel, ce n’est rien ; mais s’il jure par l’offrande qui est déposée sur l’autel, il est lié. Aveugles ! lequel est le plus grand, l’offrande, ou l’autel qui sanctifie l’offrande ? Celui donc qui jure par l’autel, jure par l’autel et par tout ce qui est dessus ; et celui qui jure par le temple, jure par le temple et par celui qui y habite ; et celui qui jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.” (Mathieu, XXIII : 16-22).
Jésus compare le Temple à l’or. Le Temple est la maison de Dieu. Il a été construit par le roi Salomon pour accueillir l’arche d’Alliance. Il accuse les pharisiens de préférer l’or au Temple. Il dira plus tard que l’on ne peut servir deux maîtres en même temps : le Christ et Mammon. Mammon symbolise l’argent et les valeurs matérielles. Ils sont plus attirés par le matérialisme que par les valeurs spirituelles. C’est l’athéisme qui fait des ravages dans le judaïsme, comme dans les autres religions. Un certain nombre de Juifs se revendiquent athées, ce qui paraît un contresens.
En punition de leurs fautes, les Juifs vont être condamnés par Yahvé à être chassés de Terre Sainte et ainsi dispersés dans les nations parmi les non-Juifs. Cela va se produire au moment de la guerre des Macchabées et de la destruction de Jérusalem et du Temple par Titus.
Le retour des Juifs en Terre Sainte doit se faire sous certaines conditions, à la fin des temps, comme je l’ai évoqué dans un article.
2. Le retour anticipé des Juifs en Terre Sainte.
Cependant, certains Juifs athées vont anticiper ce retour avant l’avènement du Grand Monarque, et surtout sans avoir à se convertir. L’épisode du bâton fleuri d’Aaron (a) va se reproduire avec ce retour anticipé des Juifs, comme le relate Ézéchiel (b).
a. Le baton fleuri d’Aaron
Dans un épisode célèbre, Yahvé choisit Aaron pour être son grand-prêtre. Pour cela, il fait fleurir un bâton :
« Yahvé parla à Moïse en disant : « Parle aux enfants d’Israël et prends d’eux une verge, une verge par chaque maison patriarcale, soit douze verges de la part de tous leurs princes pour leurs douze maisons patriarcales. Tu écriras le nom de chacun sur sa verge ; tu écriras le nom d’Aaron sur la verge de Lévi, car il y aura une verge par chef de leurs maisons patriarcales. Tu les déposeras dans la tente de réunion, devant le témoignage, où je me rencontre avec vous. L’homme que je choisirai sera celui dont la verge fleurira, et je ferai cesser de devant moi les murmures que profèrent contre vous les enfants d’Israël. »
Moïse parla aux enfants d’Israël, et tous leurs princes lui donnèrent une verge, chaque prince une verge, selon leurs maisons patriarcales, soit douze verges, et la verge d’Aaron était au milieu de leurs verges. Moïse déposa les verges devant Yahvé, dans la tente du témoignage. Le lendemain, Moïse retourna dans la tente du témoignage, et voici que la verge d’Aaron avait fleuri, pour la tribu de Lévi : il y avait poussé des boutons, éclos des fleurs et mûri des amandes. Moïse emporta toutes les verges de devant Yahvé, vers tous les enfants d’Israël, et ils les virent, et chacun reprit sa verge.
Yahvé dit à Moïse : « Replace la verge d’Aaron devant le témoignage, pour être conservée comme un signe pour les enfants de rébellion, afin que tu fasses cesser de devant moi leurs murmures, et qu’ils ne meurent point. » Moïse fit ainsi ; il fit selon l’ordre que Yahweh lui avait donné. » (Nombre, XVI : 16-26)
Yahvé fait fleurir un bâton pour désigner Aaron comme grand-prêtre d’Israël. Cela doit être perçu comme un signe, nous dit le texte. C’est un miracle qui montre l’élection divine. Nous allons retrouver le même processus lors du retour des Juifs en Terre Sainte.
b. La reconstruction de la Terre Sainte.
Dans deux passages du chapitre XXXVI, Ézéchiel évoque le retour des Juifs en Terre Sainte afin de recréer Israël. Mais c’est un retour anticipé, le vrai retour ayant lieu avec l’avènement du Grand Monarque.
« C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahvé : Moi, j’ai levé ma main ! Les nations qui vous entourent porteront, elles aussi, leur opprobre. Et vous, montagnes d’Israël, vous pousserez vos rameaux, et vous porterez votre fruit, pour mon peuple d’Israël ; car ils sont près de venir. Car voici que je viens à vous ; et je tourne ma face vers vous ; et vous serez cultivées et ensemencées. Je multiplierai sur vous les hommes, la maison d’Israël tout entière ; les villes seront habitées, et les ruines seront rebâties.
Je multiplierai sur vous hommes et bestiaux ; ils seront nombreux et se multiplieront ; je vous rendrai habitées comme autrefois ; je vous ferai plus de bien que dans votre commencement, et vous saurez que je suis Yahvé.J’amènerai sur vous des hommes, mon peuple d’Israël, et ils te posséderont ; tu seras leur héritage, et tu ne les priveras plus de leurs enfants. » (Ézéchiel, XXXVI : 6-12)
Il évoque une Terre Sainte en ruine, après la chute de Jérusalem, sa destruction et l’exil des Juifs.
Le retour des Hébreux va permettre de reconstruire et de faire fleurir le désert. La terre va redevenir cultivable. C’est un miracle équivalent à celui du bâton fleuri d’Aaron.
« Je vous tirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai sur votre terre. Je ferai sur vous une aspersion d’eaux pures, et vous serez purs ; de toutes vos souillures et de toutes vos abominations je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au dedans de vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre ; et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai au dedans de vous mon Esprit, et je ferai que vous suivrez mes ordonnances, que vous observerez mes lois et les pratiquerez. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu.
Je vous sauverai de toutes vos souillures ; j’appellerai le froment et le ferai abonder, et je n’enverrai plus sur vous la famine. Je multiplierai les fruits des arbres, et le produit des champs, afin que vous ne portiez plus l’opprobre et la famine parmi les nations. Vous vous rappellerez vos voies mauvaises et vos œuvres qui n’étaient pas bonnes, et vous vous prendrez en dégoût, à cause de vos iniquités et de vos abominations. Ce n’est pas à cause de vous que je le fais, — oracle du Seigneur Yahvé, — sachez-le ; ayez honte et rougissez de votre conduite, maison d’Israël.
Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Le jour où je vous purifierai de toutes vos iniquités, je rendrai aux villes leurs habitants, et ce qui est en ruine sera rebâti. La terre dévastée sera cultivée, elle qui n’était que désolation aux yeux de tous les passants. On dira : Cette terre, qui était dévastée, est devenue comme un jardin d’Eden, et les villes ruinées, désolées et renversées, sont habitées comme des places fortes. Et les nations qui seront restées autour de vous sauront que moi, Yahvé, j’ai rebâti ce qui était renversé, planté ce qui était ravagé. Moi, Yahvé, je dis et je fais !
Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Encore en ceci je me laisserai chercher par la maison d’Israël, pour le faire en leur faveur : je multiplierai les hommes comme des troupeaux. Tels que les troupeaux de brebis saintes, tels que les troupeaux de Jérusalem dans ses solennités, ainsi des troupeaux d’hommes rempliront les villes dévastées ; et l’on saura que je suis Yahvé. « » (Ezéquiel, XXXVI : 22-38)
Ézéchiel nous dit que les Juifs qui vivaient en exil dans divers pays du monde reviendront sur leur terre ancestrale. C’est pour cela qu’Ézéchiel dit :
« Je vous tirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai sur votre terre. »
Mais comme ce retour est anticipé, ceux qui l’auront devancé en Terre Sainte seront purifiés par Dieu lui-même, comme l’explique Yahvé :
« Je ferai sur vous une aspersion d’eaux pures, et vous serez purs ; de toutes vos souillures et de toutes vos abominations, je vous purifierai. Et je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai au-dedans de vous mon Esprit, et je ferai que vous suivrez mes ordonnances, que vous observerez mes lois et les pratiquerez. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères ; vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. »
Toutefois, comme nous le verrons, ce retour anticipé aura un prix très lourd.
Cette vie nouvelle en Terre Sainte se fera dans l’abondance et dans la paix, comme l’indique ensuite Ézéchiel :
« J’appellerai le froment et le ferai abonder, et je n’enverrai plus sur vous la famine. Je multiplierai les fruits des arbres, et le produit des champs. »
Plus loin, il précise :
« Je rendrai aux villes leurs habitants, et ce qui est en ruine sera rebâti. »
Israël deviendra un nouveau Jardin d’Éden, comme l’évoque cet autre passage du prophète :
« Cette terre, qui était dévastée, est devenue comme un jardin d’Éden. »
Mais Ézéchiel signale ensuite que, malgré l’abondance et la paix, les gens retomberont dans leurs défauts habituels :
« Vous vous rappellerez vos voies mauvaises et vos œuvres qui n’étaient pas bonnes, et vous vous prendrez en dégoût, à cause de vos iniquités et de vos abominations. »
Ce sont des mots très forts. Il est question d’iniquités et d’abominations.
Il y aurait tout un travail historique à faire pour montrer comment nous sommes passés des premières colonies juives à la fin du XIXe siècle à l’Israël de Netanyahou. Celle-ci peut être divisée en trois étapes, comme nous le verrons au chapitre suivant.
B. L’attaque du 7 octobre 2023.
Ézéchiel évoque la terrible attaque du 7 octobre.
On comprend que le retour des Juifs en Terre Sainte n’aura été autorisé que pour permettre le 7 octobre. C’est ce que nous comprenons à la lecture du prophète (1). Le 7 octobre devait permettre le déclenchement de la guerre de Gog et Magog (2).
1. Les trois étapes.
On distingue trois étapes :
- Le retour anticipé des Juifs en Terre Sainte (a).
- Une période de paix et d’abondance (b).
- Une punition divine (c).
a. Le retour anticipé des Juifs en Terre Sainte.
Le retour anticipé des Juifs en Terre Sainte n’est permis par Dieu qu’à condition d’une purification des fautes antérieures. Cependant, ce retour et cette purification ne s’accompagnent d’aucun amendement intérieur, ce qui ne permet pas de comprendre les raisons de la punition. C’est le meilleur moyen pour recommencer.
Au départ, les gens vont faire attention à leur comportement afin de ne pas répéter leurs erreurs. Il y a un véritable contrôle moral des individus. Ils vont prendre soin de respecter les commandements de Dieu.
b. Abondance et paix.
La rectitude morale des hommes permet l’abondance et la paix.
Mais la paix et l’abondance favorisent un relâchement moral et la naissance d’individus avec une faible intelligence. Cela favorise le retour des fautes initiales et la violation des commandements divins.
c. La punition divine.
En raison du mauvais comportement des hommes, Dieu va de nouveau punir le peuple. C’est la violation de la loi divine qui entraîne une nouvelle punition.
C’est finalement un schéma classique dans l’histoire du judaïsme, maintes fois répété à travers le temps : lors de la fuite d’Égypte, lors de l’exil de Babylone ou encore lors de la destruction de Jérusalem par Titus.
Je ne fais que reprendre les faits historiques en leur donnant leur sens religieux, tout en tirant un enseignement général.
Mais surtout, je reprends le texte même d’Ézéchiel pour comprendre ce qui s’est passé le 7 octobre. Entendons-nous bien : les victimes du 7 octobre sont innocentes, au sens biblique du terme. Ce sont les fautes des hommes politiques ou des médias qui ont été punies par Dieu. Le petit peuple a été induit en erreur, trompé par ses élites. Les gens du peuple sont morts, car ils ont été trompés par les mensonges de leur élite. Une élite qui avait promis la sécurité sans s’en assurer les conditions morales.
2. Le massacre des innocents.
Le 7 octobre est un immense massacre des innocents, comme ce fut le cas au moment de la naissance du Christ. C’est ce que l’on comprend à la lecture du texte d’Ézéchiel :
« Au bout de beaucoup de jours tu seras visité ; à la fin des années tu viendras contre la nation soustraite à l’épée, rassemblée d’entre beaucoup de peuples sur les montagnes d’Israël, qui ont été longtemps désertes, la nation ramenée du milieu des peuples, et qui habite toute entière en sécurité.
Tu monteras, tu arriveras comme l’ouragan, tu seras comme le nuage qui va couvrir la terre, toi et tous tes bataillons, et des peuples nombreux avec toi.Ainsi parle le Seigneur Yahvé : En ce jour-là, des pensées s’élèveront dans ton cœur, et tu concevras un mauvais dessein.
Tu diras : Je monterai contre un pays ouvert ; je viendrai vers ces gens tranquilles qui habitent en sécurité, qui ont tous des demeures sans murailles, qui n’ont ni verrous ni portes. Tu iras pour piller et faire du butin, pour porter ta main sur des ruines maintenant habitées, sur un peuple recueilli du milieu des nations, qui élève des troupeaux et acquiert des biens, et qui habite au centre de la terre. Saba, Dédan, les trafiquants de Tharsis et tous ses lionceaux te diront : « Est-ce pour piller que tu viens ? Est-ce pour faire du butin que tu as assemblé tes troupes ; pour emporter de l’argent et de l’or, pour prendre des troupeaux et des biens, pour ravir de grandes dépouilles ? » » (Ézéchiel, XXXVIII : 8-13)
L’attaque aura lieu à la fin d’une année, c’est-à-dire dans les derniers mois. Octobre est le dixième mois de l’année.
Le peuple juif qui vivra en Israël aura l’illusion de la sécurité. Il prétendra être défendu par une puissante armée, victorieuse dans ses guerres passées, et par des services secrets perçus comme les meilleurs du monde.
Cependant, nous dit Ézéchiel, les ennemis d’Israël frapperont les innocents vivant dans cette illusion de sécurité, comme un ouragan. C’est l’idée d’un déchaînement de violence, d’un terrible massacre.
L’attaque aura lieu à la fin d’une année, c’est-à-dire dans les derniers mois de l’année. Octobre est le dixième mois de l’année. Le peuple juif qui vivra en Israël aura l’illusion de la sécurité. Il prétendra être défendu par une puissante armée, vainqueur de toutes ses guerres par le passé, par des services secrets perçus comme l’un des meilleurs du monde. Cependant, nous dit Ézéchiel, les ennemis d’Israël frapperont les innocents ayant l’illusion de vivre en sécurité, comme un ouragan. C’est l’idée d’un déchaînement de violence, d’un terrible massacre.
Ensuite, Ézéchiel explique que le pays sera ouvert. Il n’y aura pas de murailles pour protéger d’une invasion extérieure, que les portes des maisons ne seront pas fermées à clé. Les propos semblent étonnants. Un mur a bien été construit entre Israël et la bande de Gaza après la guerre de l’été 2014. Il était censé empêcher l’invasion du pays par les islamistes. Or, le 7 octobre a bien eu lieu et l’ouragan s’est abattu sur Israël comme annoncé par Ézéchiel. Les soldats du Hamas ont survolé le mur avec de simples ULM, ils ont détruit le mur à coups de bulldozer, posant la question de la surveillance du mur. Construire une fortification est une chose, la surveiller en est une autre. Le pays avait l’illusion d’être protégé, mais ne le fut pas dans la réalité. À partir du vendredi soir et jusqu’au samedi soir, dans le judaïsme, c’est le Shabbat. Au moment du Shabbat, il est interdit de travailler. Chaque Shabbat, le mur n’est plus surveillé, Israël n’est plus défendu. Les islamistes avaient connaissance de cela et ont exploité la faille dans le système de défense d’Israël.
Le Christ, reprenant la prophétie d’Ézéchiel à son compte, avait annoncé le 7 octobre 2023 :
« Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, annoncée par le prophète Daniel, établie en lieu saint, — que celui qui lit, entende ! — alors que ceux qui sont dans la Judée s’enfuient dans les montagnes ; et que celui qui est sur le toit ne descende pas pour prendre ce qu’il a dans sa maison ; et que celui qui est dans les champs ne revienne pas pour prendre son vêtement. Malheur aux femmes qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! Priez pour que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat ; car il y aura alors une si grande détresse, qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde jusqu’ici, et qu’il n’y en aura jamais. Et si ces jours n’étaient abrégés, nul n’échapperait ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés. » (Mathieu, XXIV : 15-22).
Le Christ décrit de manière minutieuse les événements du 7 octobre 2023. Il dit qu’il y aura une très grande détresse en Terre Sainte dont les femmes seront les principales victimes. Nous pensons tous aux jeunes filles tuées lors du festival de musique dont la victime emblématique est Shani Louk. Une image iconique du 7 octobre 2023.
Le Christ dit aussi que les gens qui vivent en Terre Sainte ne devront surtout pas aller se réfugier dans leur maison lorsque le massacre aura lieu. Ils devront aller sur le toit de leur maison ou dans les montagnes pour échapper à la mort. Là aussi, cela renvoie aux nombreux morts dans les kibboutz.
Enfin, Jésus précise que le massacre se produira un jour de Shabbat en hiver. Certes, le mois d’octobre n’est pas un mois d’hiver, mais d’automne ; en octobre, il commence à faire froid, comme en hiver. Il correspond au mois de la fin d’année dont parle Ézéchiel.
III. Le déroulement de la guerre de Gog et Magog.
Le 7 octobre marqua le début de la guerre de Gog et Magog. Il nous faut voir désormais les grandes étapes de cette guerre. Dans cet article, nous ne nous intéressons qu’aux étapes ayant déjà eu lieu, c’est-à-dire la guerre à Gaza (A), la guerre au Liban (B), la guerre en Syrie (C) et la pré-guerre contre l’Iran (D).
A. La guerre à Gaza.
Immédiatement après l’attaque du 7 octobre, l’armée israélienne attaqua la bande de Gaza. À ce jour, la guerre continue encore là-bas, le Hamas n’ayant pas été vaincu. Il n’y a pas de référence à Gaza chez Ézéchiel. En revanche, le Psaume 83 évoque Gaza en listant les ennemis d’Israël :
« Les tentes d’Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr ; Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. — Séla. » (Psaume, LXXXIII, 7-8).
Il est dit « les Philistins avec les habitants de Tyr ». La bande de Gaza correspond à une partie de l’ancien territoire des Philistins. Ce territoire n’a jamais été israélien, même durant la période du royaume d’Israël de David et Salomon. C’est en revanche un lieu important de la géographie sacrée en Terre Sainte, comme je l’ai montré dans un précédent article. C’est donc pour cela que le contrôle de Gaza est important pour l’État d’Israël.
Le futur grand Israël selon le projet sioniste inclut nécessairement Gaza, car il doit aller jusqu’à la rive du Nil.
La prise de contrôle de la bande de Gaza est donc d’une importance primordiale pour Benjamin Netanyahou. C’est un minuscule petit territoire, comme le montre la lecture d’une simple carte géographique.
La guerre à Gaza peut être divisée en plusieurs périodes : la guerre est d’abord aérienne (1), puis terrestre (2) et débouchera sur la mort du chef du Hamas (3).
1. La bataille aérienne (7 au 27 octobre 2023).
Le 9 octobre 2023, le ministre de la Défense israélien annonce le blocus total de la bande de Gaza, ce qui implique également la coupure de l’électricité, l’arrêt de l’alimentation en nourriture et en carburant. Lors de cette allocution, il qualifiera les Palestiniens d’« animaux humains ».
Les premières frappes aériennes de l’armée israélienne eurent lieu à partir du 10 octobre 2023. Ces bombardements provoqueront de nombreux morts civils aussi innocents que ceux du 7 octobre. Il n’est pas question pour moi de hiérarchiser les victimes. Un mort vaut un mort, quelle que soit sa religion. Je suis autant touché par les jeunes filles tuées au festival de musique que par le corps déchiqueté d’un enfant de Gaza.
Le bombardement de l’hôpital de Gaza, le 17 octobre 2023, va d’ailleurs provoquer un scandale mondial, donnant lieu à une guerre psychologique de haute intensité. Les deux camps rejettent la responsabilité du drame sur l’autre. Tsahal accuse une roquette du Jihad islamique tirée par erreur, alors que les autorités palestiniennes accusent un missile israélien. L’attaque ayant fait plus de cinq cents morts.
2. La bataille terrestre (à partir du 28 octobre 2023).
La bataille terrestre commence le 28 octobre 2023 avec l’entrée de l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Au moment où j’écris ces lignes, elle se poursuit toujours, malgré des négociations pour établir un cessez-le-feu. Le quatrain II-77 de Nostradamus incarne parfaitement cette phase de la guerre à Gaza.
II-77 :
Par arcs, feux, poix & par feuz repoussés :
Cris, hurlements sur la minuit ouïs.
Dedans sont mis par les ramparts cassés
Par cunicules les traîtres fuis.
Le quatrième vers utilise l’expression « cunicules ». Le mot « cunicules » vient du latin « cuniculus », qui signifiait d’abord « lapin » en latin, mais qui a évolué pour désigner des terriers ou tunnels, en raison de l’habitat souterrain des lapins. Au Moyen Âge, on utilisait l’expression « cunicules » pour désigner, dans le domaine de la guerre, les galeries de siège et, dans celui de l’architecture, les souterrains artificiels.
On nous dit que des « traîtres » fuiront dans des tunnels. Le mot « traître » vient du latin « traditor », dérivé de « tradere », qui signifie « livrer, transmettre ou trahir ». « Traditor » désignait spécifiquement dans l’Antiquité une personne qui livrait quelqu’un ou quelque chose à un ennemi. Ce terme est lié à « traditio », qui signifie aussi transmission ou trahison, selon le contexte. Pendant les premiers siècles du christianisme, le terme « traditores » (au pluriel) désignait des chrétiens, notamment des évêques ou des prêtres, qui avaient livré les Écritures sacrées ou d’autres biens de l’Église aux autorités romaines païennes durant les persécutions. Ce sens spécifique est apparu durant les persécutions de Dioclétien (303-305 après J.-C.). Les « traditores » étaient considérés comme des traîtres à la foi chrétienne. Ce sens a marqué l’usage du mot dans la tradition chrétienne médiévale et a probablement influencé l’usage de « traître » par Nostradamus.
Le mot est passé en vieux français sous la forme « traître » pour désigner de manière générale un traître ou quelqu’un qui livre une personne ou une information à un ennemi.
Dans le contexte de la guerre de Gaza, on pense aux combattants du Hamas qui se sont cachés dans les tunnels de la bande de Gaza après l’attaque terroriste du 7 octobre. Nostradamus a une mauvaise image du Hamas qu’il qualifie d’une expression infamante et assimile à des traîtres.
D’autant que dans le troisième vers, il est question d’un rempart cassé par ces « traîtres ». Les soldats du Hamas ont détruit les murs qui avaient été construits autour de la bande de Gaza par les autorités israéliennes.
Dans les deux premiers vers, il est question de l’attaque aérienne de l’armée israélienne par des missiles. Les missiles n’existaient pas au XVIe siècle, c’est-à-dire à l’époque où vivait Nostradamus. Il utilise donc des images de son époque pour décrire ce qu’il voit à travers le futur. Il est question « d’arcs », de « feux » et de « poix » qui repoussent les combattants. Il dit également entendre des hurlements de douleur aux alentours de minuit. En effet, les tirs de missiles auront lieu surtout la nuit.
Or, justement, l’objectif de la bataille terrestre sera d’aller chercher les soldats du Hamas dans les tunnels où ils se sont cachés.
3. La mort du chef du Hamas (le 16 octobre 2024).
La mort de Yahya Sinwar, chef emblématique du Hamas, marque un tournant dans la guerre à Gaza. Chef du mouvement, Sinwar était à la tête de la branche politique et militaire de l’organisation depuis plusieurs années.
Son décès, survenu le 16 octobre 2024 dans des circonstances encore floues, soulève de nombreuses questions sur l’avenir du Hamas et de la capacité de résistance du Hamas. Certains rapports indiquent qu’il aurait été victime d’une attaque ciblée, potentiellement réalisée par les forces israéliennes dans le cadre de leur stratégie d’élimination des hauts responsables du Hamas.
Sinwar, ancien prisonnier politique libéré lors d’un échange de détenus en 2011, avait gravi les échelons du Hamas grâce à ses talents de stratège et son charisme. Il avait contribué à renforcer la capacité militaire de son organisation.
B. La guerre au Liban.
Dans le quatre-vingt-troisième Psaume, les Philistins sont associés à Tyr. En effet, en parallèle de la guerre à Gaza, Tsahal va attaquer le Hezbollah au Liban.
« Les tentes d’Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr ; Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. — Séla. » (Psaume, LXXXIII, 7).
La guerre au Liban s’est déroulée en deux phases. Dans un premier temps, Israël organisa une attaque surprise contre le Hezbollah, décimant l’organigramme des dirigeants de l’organisation (1), puis en bombardant le Liban (2) et enfin en organisant des opérations militaires au sol (C).
1. L’attaque contre les dirigeants du Hezbollah (17-18 septembre 2024).
C’est l’explosion des bipeurs, le 17 septembre, puis des talkies-walkies, le 18 septembre, qui va décimer le Hezbollah. Ces attaques feront 43 morts et 3 500 blessés. L’utilisation d’objets civils pour organiser une attaque militaire est contraire au droit de la guerre. Ces attaques peuvent être considérées, à juste titre, comme des crimes de guerre qui doivent être imputés au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et au ministre de la Défense, Yoav Gallant. Les deux hommes sont donc poursuivis par la Cour Pénale Internationale de La Haye pour crime de guerre.
2. L’attaque aérienne du Liban (à partir du 23 septembre 2024).
Profitant de l’affaiblissement du Hezbollah, l’armée israélienne va bombarder les positions du Hezbollah au Liban.
Le 27 septembre 2024, Tsahal va bombarder le quartier général du Hezbollah et tue le chef du mouvement, Hassan Nasrallah.
3. L’attaque au sol du Liban (à partir du 30 septembre 2024).
L’attaque au sol concerne surtout le Sud du Liban. Elle fut déclenchée après une série d’attaques transfrontalières revendiquées par le Hezbollah. Elle avait pour objectif de neutraliser les infrastructures militaires du Hezbollah, c’est-à-dire des bases souterraines, des stocks d’armes et des positions stratégiques. Cela permet d’assurer la sécurité du Nord d’Israël.
C. La guerre en Syrie.
Le Psaume LXXXIII évoque la Syrie et l’Irak sous l’expression « Assur ».
« Les tentes d’Édom et les Ismaélites, Moab et les Agaréniens, Gébal, Ammon et Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr ; Assur aussi se joint à eux et prête son bras aux enfants de Lot. — Séla. » (Psaume, LXXXIII, 7-8).
« Assur » viendra se joindre à eux, nous dit le Psaume. Assur, c’est l’Assyrie, un ancien pays de l’Antiquité qui regroupait la Syrie et l’Irak.
La Syrie, qui était dirigée depuis cinquante-trois ans par la famille Assad, a connu un changement politique. La guerre civile a commencé en 2011, mais c’est treize ans plus tard, en novembre 2024, qu’une offensive des islamistes va renverser le régime de Bachar el-Assad. Dans la nuit du 7 au 8 décembre 2024, le groupe HTC (Hayat Tahrir al-Cham) prend la capitale Damas et pousse Bachar el-Assad à fuir le pays.
D La guerre contre l’Iran.
Toutefois, malgré les développements précédents, la vraie guerre de Gog et Magog devra opposer Israël à l’Iran, comme le montre Ezéchiel (1). En 2024, nous avons vu l’opposition entre les deux pays monter de manière inquiétante (2).
1. Ezéquiel et la guerre Israël-Iran.
La vraie guerre de Gog et Magog devra opposer Israël à l’Iran, comme le montre le texte d’Ezéchiel.
« Perses, Éthiopiens et Libyens seront avec eux, tous avec le bouclier et le casque. » (Ezéchiel, XXXVIII : 5)
L’attaque iranienne se fera par le Nord, par le septentrion.
« C’est pourquoi prophétise, fils de l’homme, et dis à Gog : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : N’est-ce pas ? En ce jour-là, quand mon peuple habitera en sécurité, tu le sauras, et tu viendras de ton pays, des confins du septentrion, toi et des peuples nombreux avec toi, tous montés sur des chevaux, grande troupe et puissante armée. Et tu monteras contre mon peuple d’Israël ; comme une nuée qui va couvrir le pays. Ce sera à la fin des jours que je te ferai venir contre mon pays, afin que les nations me connaissent, quand je me sanctifierai en toi à leurs yeux, ô Gog. » (Ezéchiel, XXXVIII : 14-16)
Plus loin, Ezéchiel reprend les mêmes mots.
« Et toi, fils de l’homme, prophétise contre Gog et dis : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je viens à toi, Gog, prince souverain de Mosoch et de Thubal. Je t’emmènerai, je te conduirai et je te ferai monter des confins du septentrion, et je t’amènerai sur les montagnes d’Israël. » (Ezéchiel, XXXIX : 1-2)
Le Nord d’Israël, c’est le Liban et la Syrie. D’autres analystes de la prophétie d’Ezéchiel pensent que le septentrion concerne l’armée russe qui viendra en aide à son allié iranien. Nous sommes ici dans le domaine de la spéculation. Ce qui implique une certaine prudence de ma part. Il est tellement difficile d’interpréter les textes bibliques et de se tromper.
3. La montée des tensions israélo-iraniennes.
L’année 2024 a été marquée par une intensification dramatique des tensions entre Israël et l’Iran, entraînant une succession d’événements dramatiques. Ces affrontements, à la fois directs et indirects, ont impliqué des frappes militaires, des assassinats ciblés et des opérations transfrontalières. Nous avons d’abord l’attaque de l’annexe du consulat iranien à Damas (1), l’assassinat d’Ismaël Haniyeh (2) et enfin la réaction iranienne à l’assassinat de Nasrallah (3). On assiste à une montée des tensions contrôlée avec la crainte de voir se dérouler la guerre de Gog et Magog. Les dirigeants de la région connaissent de manière évidente le texte de la prophétie d’Ezéchiel et font tout pour éviter que la guerre ne débute… mais jusqu’à quand…
a. L’attaque de l’ambassade d’Iran au Liban (1er avril 2024).
Le 1er avril, Israël a bombardé l’ambassade d’Iran à Damas, provoquant la mort de nombreux hauts dirigeants iraniens. Quelques jours plus tard, le 13 avril 2024, l’Iran va riposter en lançant de nombreux drones sur Israël afin de détruire des cibles stratégiques. L’État hébreu, en riposte à la riposte, le 19 avril 2024, va procéder lui aussi à des frappes aériennes sur l’Iran.
b. L’assassinat d’Ismaël Haniyeh (31 juillet 2024.
Le dirigeant du Hamas, Ismaël Haniyeh, qui était en voyage officiel en Iran, va être assassiné le 31 juillet 2024. Il était dans la capitale iranienne afin d’assister à la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la République islamique, Massoud Pezeshkian.
c. La réaction iranienne à l’assassinat de Nasrallah (1er octobre 2024.
Pour donner suite à l’assassinat du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’Iran va bombarder Israël avec deux cents missiles, entraînant d’importants dégâts matériels. Une nouvelle fois, c’est l’escalade, avec un bombardement israélien, le 26 octobre 2024, sur l’Iran en riposte à l’attaque du 1er octobre.
À ce jour, c’est la dernière riposte et contre-riposte entre Israël et l’Iran.
IV. La fin de la guerre de Gog et Magog.
La fin de la guerre de Gog et Magog sera marquée par la défaite de la coalition de Gog (A) et la restauration de la monarchie en Terre Sainte (B).
A Défaite de Gog.
Le chapitre XXXIX du livre d’Ézéchiel prophétise la chute de Gog, ennemi d’Israël, et l’intervention divine pour restaurer la gloire de son peuple.
« Là j’abattrai ton arc de ta main gauche, et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d’Israël, toi et tous tes bataillons, et les peuples qui seront avec toi ; aux oiseaux de proie, aux oiseaux de toute sorte, et aux animaux des champs, je t’ai donné en pâture. Tu tomberas sur la face des champs, car moi j’ai parlé, — oracle du Seigneur Yahvé. J’enverrai le feu dans le pays de Magog et chez ceux qui habitent en sécurité dans les îles, et ils sauront que je suis Yahvé. Et je ferai connaître mon saint nom au milieu de mon peuple d’Israël, et je ne profanerai plus mon saint nom ; et les nations sauront que je suis Yahvé, saint en Israël. Ces choses viennent et elles s’accompliront, — oracle du Seigneur Yahvé ; c’est là le jour dont j’ai parlé ! » (Ezéchiel, XXXIX : 3-8).
Yahvé annonce qu’il abattra Gog et ses armées sur les montagnes d’Israël, permettant aux oiseaux et animaux de se repaître de leurs dépouilles.
« Alors les habitants des villes d’Israël sortiront ; ils brûleront et mettront en flammes les armes, l’écu, le bouclier, l’arc, les flèches, le bâton et le javelot ; ils en feront du feu pendant sept ans. Ils n’apporteront plus le bois de la campagne, et ils n’en couperont point dans les forêts ; car c’est avec les armes qu’ils feront du feu ; ils dépouilleront ceux qui les dépouillaient, ils pilleront ceux qui les pillaient, — oracle du Seigneur Yahvé » (Ezéchiel, XXXIX : 9-10).
Les armes abandonnées serviront de combustible pour Israël durant sept ans, un chiffre symbolisant la durée de la guerre de l’Antéchrist, de 2020 à 2027.
« Et il arrivera en ce jour-là : Je donnerai à Gog un lieu où sera son sépulcre en Israël, la vallée des Passants, à l’orient de la mer ; et ce sépulcre fermera le chemin aux passants. C’est là qu’on enterrera Gog et toute sa multitude, et on appellera ce lieu la vallée d’Hamon-Gog. La maison d’Israël les enterrera, afin de purifier le pays, sept mois durant. Tout le peuple du pays enterrera, et ce sera pour eux un jour glorieux ; celui où j’aurai fait éclater ma gloire, — oracle du Seigneur Yahvé. Et ils désigneront des hommes dont la charge sera de parcourir le pays, enterrant les passants, ceux qui seront restés sur la face de la terre, — pour la purifier ; après sept mois ils feront leurs recherches. Et quand ces hommes parcourront le pays, si l’un d’eux voit des ossements humains, il dressera à côté un signal, jusqu’à ce que les enterreurs les aient mis en terre dans la vallée d’Hamon-Gog. Et Hamona sera même le nom d’une ville ; et c’est ainsi qu’ils purifieront le pays. Et toi, fils de l’homme, ainsi parle le Seigneur Yahvé : Dis aux oiseaux de toute sorte, et à tous les animaux des champs : Assemblez-vous et venez ! Réunissez-vous des alentours à mon sacrifice que je fais pour vous, un grand sacrifice sur les montagnes d’Israël ; vous mangerez de la chair et vous boirez du sang. C’est de la chair de héros que vous mangerez, c’est du sang de princes de la terre que vous boirez, béliers, agneaux et boucs, jeunes taureaux, bœufs gras de Basan tous ensemble. Vous mangerez de la graisse à satiété, vous boirez du sang jusqu’à l’ivresse, à mon sacrifice que j’ai fait pour vous. Vous vous rassasierez à ma table de coursiers et de cavaliers, de héros et de guerriers de toute sorte, — oracle du Seigneur Yahvé. » (Ezéchiel, XXXIX : 11-20).
Les morts de Gog seront enterrés dans la vallée d’Hamon-Gog, un processus qui durera sept mois pour purifier la terre. Là encore, la durée de sept mois symbolise la durée de la guerre de l’Antéchrist.
Une ville, Hamona, sera construite à cet endroit, marquant cette victoire.
Yahvé invite les animaux à un grand festin sacrificiel, consommant la chair des héros et buvant le sang des princes, pour manifester son jugement et glorifier son nom parmi les nations.
« Je manifesterai ma gloire parmi les nations, et toutes les nations verront mon jugement que j’exécuterai ; et ma main que j’étendrai sur eux. Et la maison d’Israël saura que je suis Yahvé, son Dieu, dès ce jour et à l’avenir : et les nations sauront que c’est à cause de son iniquité que la maison d’Israël a été menée en exil, parce qu’ils m’ont été infidèles ; aussi je leur ai caché ma face, je les ai livrés aux mains de leurs ennemis, afin qu’ils tombassent tous par l’épée. C’est en raison de leur souillure et de leur prévarication que je les ai traités ainsi et que je leur ai caché ma face. C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur Yahvé : Maintenant, je ramènerai les captifs de Jacob, j’aurai compassion de toute la maison d’Israël, et je me montrerai jaloux de mon nom. Ils porteront leur ignominie, et toutes les infidélités qu’ils ont commises envers moi, quand ils habiteront sur leur terre en sécurité, sans que personne les inquiète. Quand je les ramènerai d’entre les peuples, que je les rassemblerai des pays de leurs ennemis et que je me serai sanctifié en eux, aux yeux de beaucoup de nations, ils sauront que je suis Yahvé, leur Dieu, en ce que je les aurai emmenés captifs chez les nations, et rassemblés ensuite sur leur propre sol ; et je ne laisserai plus aucun d’eux là-bas. Et je ne leur cacherai plus ma face, parce que j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël, — oracle du Seigneur Yahvé. » (Ezéchiel, XXXIX : 21-29).
Le texte conclut par une promesse de retour des Juifs en Terre Sainte et une restauration du royaume de Jérusalem. Après avoir été puni pour leurs infidélités, le peuple juif sera ramené sur sa terre en paix par un messie qui prendra la forme d’un roi.
B. Restauration du royaume de Jérusalem.
Le très important chapitre XXXVII évoque un futur roi en Terre Sainte.
« Et dis-leur : Ainsi parle le Seigneur Yahvé : Voici que je vais prendre les enfants d’Israël du milieu des nations où ils sont allés ; je les rassemblerai de toutes parts et je les ramènerai sur leur sol. Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël ; un seul roi régnera sur eux tous ; ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus séparés en deux royaumes. Ils ne se souilleront plus par leurs infâmes idoles, par leurs abominations et par tous leurs crimes ; je les sauverai de toutes leurs rébellions par lesquelles ils ont péché, et je les purifierai ; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi, et il y aura un seul pasteur pour eux tous ; ils suivront mes ordonnances, ils observeront mes commandements et les mettront en pratique. Et ils habiteront dans le pays que j’ai donné à mon serviteur Jacob et dans lequel ont habité leurs pères ; ils y habiteront, eux et leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, à jamais ; et David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours. Et je conclurai avec eux une alliance de paix ; ce sera une alliance éternelle avec eux ; et je les établirai et je les multiplierai ; et j’érigerai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Mon habitation sera au-dessus d’eux ; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Et les nations sauront que je suis Yahweh qui sanctifie Israël, quand mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. » (Ezéchiel, XXXVII : 21-28).
À la fin de la guerre de Gog et Magog, un roi régnera en Terre Sainte. C’est lui qui permettra d’autoriser le retour des Juifs. Des Juifs qui devront se convertir au Christianisme pour revenir. Car si le messie attendu par les Juifs sera un roi qui restaurera le royaume de Jérusalem, Ezéchiel nous dit que ce futur roi sera un descendant de David. C’est un grand classique des prophètes bibliques.
On retrouve la même annonce chez Isaïe qui parle d’un roi venu de l’Occident, d’Edom, qui régnera sur Jérusalem.
« Et ils craindront le nom de Yahvé depuis l’occident, et sa gloire depuis le soleil levant ; car il viendra comme un fleuve resserré, que précipite le souffle de Yahvé. Il viendra en Rédempteur pour Sion, pour ceux de Jacob qui se convertiront de leurs iniquités, — oracle de Yahvé. » (Isaïe, LIX : 19-20)
« L’esprit du Seigneur Yahvé est sur moi, parce que Yahvé m’a oint ; il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux malheureux ; panser ceux qui ont le cœur brisé ; » (Isaïe, LXI : 1-11)
« Les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire, et l’on t’appellera d’un nouveau nom, que la bouche de Yahvé choisira.
Tu seras une couronne d’honneur dans la main de Yahvé, une tiare royale dans la main de notre Dieu. On ne te nommera plus Délaissée, et on ne nommera plus ta terre Désolation. Mais on t’appellera Mon-plaisir-en-elle, et ta terre Épousée. » (Isaïe, LXII : 1-12)
« Qui est celui-là qui vient d’Edom, de Bosra en habits écarlates ? Il est magnifique dans son vêtement, il se redresse dans la grandeur de sa force. — C’est moi, qui
parle avec justice, et qui suis puissant pour sauver.” (Isaïe, LXIII : 1)
La même idée revient comme un leitmotiv dans le Cantique des Cantiques, texte majeur de l’Ancien Testament.
« Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; il fait paître son troupeau parmi les lis. » (Cantique des Cantiques, II : 16)
« Voici le palanquin de Salomon ; autour de lui, soixante braves, d’entre les vaillants d’Israël ; tous sont armés de l’épée, exercés au combat ; chacun porte son épée sur sa hanche, pour écarter les alarmes de la nuit. Le roi Salomon s’est fait une litière des bois du Liban. Il en a fait les colonnes d’argent, le dossier d’or, le siège de pourpre ; au milieu est une broderie, œuvre d’amour des filles de Jérusalem. » (Cantique des Cantiques, III : 5-11)
Jésus était annoncé par les prophètes de l’Ancien Testament. C’est le messie souffrant. Ces mêmes prophètes annoncent un deuxième messie sous la forme d’un roi. Il y a deux messies annoncés. La majorité des Juifs se sont convertis lors de la venue de Jésus, le reste des Juifs se convertira lors de son retour.
Jésus lui-même annonce son retour à la fin des temps. C’est la Parousie.
Il faut noter qu’une grande partie de l’extrême droite française antisémite, en s’attaquant au judaïsme de l’Ancien Testament, vise également à saboter les racines du Christianisme. D’ailleurs, souvent, ces gens-là nient également la Parousie et le retour de la monarchie française comme en Israël. Point de Grand Monarque, car la Providence n’existe pas, elle ne saurait intervenir dans la vie des hommes. Pourtant, le naturalisme est incompatible avec la religion catholique. Une contradiction qui ne gêne pourtant pas un Pierre Hillard.
Pierre Hillard et ses thèses présentent partout les soldats de Tsahal avec des écussons du Grand Israël ou le Kheter.
Kheter est la couronne qui surmonte le Sephirot. Ici, selon Pierre Hillard, c’est la couronne du futur roi de Jérusalem. Cette couronne est également le symbole qui a été choisi par le mouvement hassidique Loubavitch, qui passionne tellement Pierre Hillard depuis un peu plus d’un an. Une passion tout aussi subite qu’étonnante pour un homme qui, durant des années, ignora la question de la Parousie, du Grand Monarque ou de la restauration du royaume de Jérusalem. Il ignora tout aussi royalement le hassidisme, au point de ne pas voir des choses évidentes dans certains de ses livres. Que dire de ceux que l’on appelle les « savants de la veille », qui hurlent sur tous les toits à qui veut l’entendre ce qu’ils viennent d’apprendre récemment. Cela fait sourire doucement ceux qui savent et qui en parlent depuis de nombreuses années, sans tapage ni hurlements dramatiques.