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La stratégie du diable pour la domination du monde 3.

La troisième partie de la stratégie du diable pour la domination du monde concerne le troisième projet, celui du culte des idoles.

Troisième projet : culte des idoles.

« Comme ma main a atteint les royaumes des divinités impuissantes, dont les idoles l’emportaient sur celles de Jérusalem et de Samarie » (Isaïe, X : 10).

Après avoir détruit le pouvoir religieux, Satan va remplacer le culte de Dieu et de ses représentants par des fausses idoles. Isaïe fait référence à Jérusalem et à Samarie, les capitales des deux royaumes hébreux. Cela concerne le culte du veau d’or et celles des démons païens relaté dans l’Ancien testament.

Description de cette image, également commentée ci-après

Le veau d’or.

Le veau d’or prend son origine au moment où Moïse se rend au sommet de la montage pour s’entretenir avec le Seigneur et recevoir les tables de la loi.

« Le peuple, voyant que Moïse tardait à descendre de la montagne, s’assembla autour d’Aaron et lui dit :  » Allons, fais-nous un dieu qui marche devant nous. Car pour ce Moïse, l’homme qui nous a fait monter du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il en est devenu.  » Aaron leur dit :  » Otez les anneaux d’or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi.  » Tout le monde ôta les anneaux d’or qu’ils avaient aux oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, façonna l’or au burin, et en fit un veau en fonte. Et ils dirent :  » Israël, voici ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Egypte.  » Ayant vu cela, Aaron construisit un autel devant l’image, et il s’écria :  » Demain il y aura fête en l’honneur de Yahweh.  » Le lendemain, s’étant levés de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices pacifiques ; et le peuple s’assit pour manger et pour boire, puis ils se levèrent pour se divertir. » (Exode, XXXII : 1-6).

Aaron, en l’absence de Moïse collecte l’or des Juifs pour le faire fondre et réaliser un veau en or qu’il dépose sur un autel. Des sacrifices sont organisés en son honneur. Au retour de Moïse, celui-ci se met en colère et jette les tables de la loi sur le veau pour le détruire.

Quelques siècles plus tard, à l’époque de la division de la Palestine en deux entités politiques, nous retrouvons le veau d’or au Royaume d’Israël.

« Après s’être consulté, le roi fit deux veaux d’or, et il dit au peuple : « Assez longtemps vous êtes montés à Jérusalem! Israël, voici ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Egypte. » Il plaça l’un de ces veaux à Béthel, et il mit l’autre à Dan. Ce fut là une occasion de péché, car le peuple allait jusqu’à Dan adorer l’un des veaux. Jéroboam fit une maison de hauts lieux, et il fit des prêtres pris parmi le peuple, qui n’étaient pas des enfants de Lévi. Jéroboam institua une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, à l’imitation de la fête qui se célébrait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l’autel. C’est ainsi qu’il fit à Béthel, afin que l’on sacrifiât aux veaux qu’il avait faits. Il établit à Béthel les prêtres des hauts lieux qu’il avait élevés. Il monta sur l’autel qu’il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, le mois qu’il avait choisi de lui-même. Il institua une fête pour les enfants d’Israël, et il monta sur l’autel pour mettre le feu aux victimes. » (1 Rois, XII : 28-33).

Le souverain craignait de perdre son royaume, car son peuple se rendait au Temple de Jérusalem dans le royaume de Juda. Pour contrer cette prééminence, il entreprend de construire deux veaux d’or aux deux extrémités de son territoire. L’un à Bethel et l’autre à Dan. Ce sera même l’occasion de pratiquer des sacrifices d’enfant. Les deux lieux n’ont pas été choisis au hasard.

Béthel, est un lieu historique du judaïsme. Abram fit construire un autel à cet endroit.

« Abram traversa le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, jusqu’au chêne de Moré. — Les Chananéens étaient alors dans le pays. — Yahvé apparut à Abram et lui dit : « je donnerai ce pays à ta postérité. » Et Abram bâtit là un autel à Yahvé qui lui était apparu. Il passa de là à la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa sa tente, ayant Béthel au couchant et Haï à l’orient. Là encore il bâtit un autel à Yahvé, et il invoqua le nom de Yahvé. » (Genèse, XII : 6-8).

Béthel est également le lieu où Jacob fit son rêve avec l’échelle.

« Jacob partit de Bersabée et s’en alla à Haran. Il arriva dans un lieu ; et il y passa la nuit, parce que le soleil était couché. Ayant pris une des pierres qui étaient là, il en fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu. Il eut un songe : et voici, une échelle était posée sur la terre et son sommet touchait au ciel ; et voici, sur elle des anges de Dieu montaient et descendaient, et au haut se tenait Yahvé. Il dit : « Je suis Yahvé, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. Cette terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’occident et à l’orient, au septentrion et au midi, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, je suis avec toi, et je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce pays. Car je ne t’abandonnerai point que je n’aie fait ce que je t’ai dit. » Jacob s’éveilla de son sommeil et il dit : « Certainement Yahvé est en ce lieu, et moi je ne le savais pas ! » Saisi de crainte, il ajouta : « Que ce lieu est redoutable ! C’est bien ici la maison de Dieu, c’est ici la porte du ciel. » S’étant levé de bon matin, Jacob prit la pierre dont il avait fait son chevet, la dressa pour monument et versa de l’huile sur son sommet. Il nomma ce lieu Béthel ; mais primitivement la ville s’appelait Luz. Et Jacob fit un voeu en disant : « Si Dieu est avec moi et me garde dans ce voyage que je fais ; s’il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne heureusement à la maison de mon père, Yahvé sera mon Dieu ; cette pierre que j’ai dressée pour monument sera une maison de Dieu, et je vous paierai la dîme de tout ce que vous me donnerez. » » (Genèse, XXVIII : 10-22).

Béthel est la porte du ciel. Jacob dressa la pierre sur laquelle il avait dormi puis versa de l’huile dessus. Nous sommes en plein dans la géographie sacrée et l’édification des monuments religieux. Je ne développerai pas le sujet de la géographie sacrée dans cet article. Je prépare un livre sur le sujet.

C’est dans ce lieu hautement symbolique que fut instauré le premier veau d’or, comme une manière de détourner la puissance du monument initial, au profit du mal. Une spécialité du diable. Reprendre les lieux sacrés pour les transformer en lieux maléfiques.

L’autre lieu qui hébergea un veau d’or fut Dan. Le nom renvoi à la tribu de Dan et à sa malédiction familiale.

« DAN juge son peuple, comme l’une des tribus d’Israël. Dan est un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier, qui mord les talons du cheval, pour que le cavalier tombe à la renverse. » (Genèse, XLIX : 16-17).

Les dieux païens.

Les deux royaumes ont aussi adopté les dieux des autres peuples.

« Au temps de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son coeur vers d’autres dieux, et son coeur ne fut pas tout entier à Yahvé, son Dieu, comme l’avait été le coeur de David, son père. Salomon alla après Astarté, déesse des Sidoniens, et après Melchom, l’abomination des Ammonites. Et Salomon fit ce qui est mal aux yeux de Yahvé, et il ne suivit pas pleinement Yahvé, comme avait fait David, son père. Alors Salomon bâtit, sur la montagne qui est en face de Jérusalem, un haut lieu pour Chamos, l’abomination de Moab, et pour Moloch, l’abomination des fils d’Ammon. Il fit de même pour toutes ses femmes étrangères, qui brûlaient des parfums et offraient des sacrifices à leurs dieux. » (1 rois, XI : 4-8).

Salomon fit construire des temples religieux à leurs dieux ou déesses, pour plaire à ses concubines. On parle d’Astarté, de Melchom, de Chamos ou de Moloch.

Le roi Achab est connu dans l’histoire pour son mariage avec la princesse phénicienne Jézabel.

« Achab, fils d’Amri, devint roi d’Israël la trente-huitième année d’Asa, roi de Juda, et Achab, fils d’Amri, régna vingt-deux ans sur Israël à Samarie. Achab, fils d’Amri, fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Comme si c’eût été pour lui peu de chose de marcher dans les péchés de Jéroboam, fils de Nabat, il prit pour femme Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui. Il éleva un autel à Baal dans la maison de Baal, qu’il bâtit à Samarie » (1 rois, XVI : 29-32).

Jézabel fit introduire le culte Baal en Palestine, mais le prophète Elie tua les prêtres lors d’une scène célèbre sur le mont Carmel.

On le voit, l’instauration de la monarchie en terre sainte par Yahvé fut accompagné d’une lente dégradation de la foi et l’introduction progressive de nouveaux Dieux. Petit-à-petit les dieux étrangers vont supplanter Yahvé.

Qui sont les dieux cités dans la Bible : Astarté, Melchom, Chamos, Moloch ou Baal. Nous en parlerons plus tard dans l’article afin de faire le lien entre l’époque des rois juifs et notre époque.

Les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois.

La sixième trompette de l’Apocalypse de Saint-Jean qui annonce le début de la Troisième Guerre mondiale annonce la libération de quatre anges sur l’Euphrate et de myriades de myriades (soit deux cent millions) de cavaliers de feu à tête de lion. Ils doivent tuer le tiers de l’humanité. Les deux autres tiers qui survivront adoreront des démons et des idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois.

« Et le sixième ange sonna de la trompette ; (…) Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains, pour ne plus adorer les démons et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher » (Apocalypse, IX : 13 ; 20).

Je vous invite à lire mes deux volumes sur l’Apocalypse de Saint-Jean et la fin es temps pour plus de détails sur la sixième trompette.

Pour l’instant, intéressons-nous aux idoles et démons. Ils sont faits de plusieurs matières : or, argent, airain, pierre et bois. Ils ont été fabriqués par des mains d’hommes. Ils ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher.

Ce passage reprend les cent quinzièmes et cent trente cinquièmes psaumes.

« Non pas à nous, Yahvé, non pas à nous,

mais à ton nom donne la gloire,

à cause de ta bonté, à cause de ta fidélité !

Pourquoi les nations diraient-elles :

« Où donc est leur Dieu ? »

Notre Dieu est dans le ciel ; tout ce qu’il veut, il le fait.

Leurs idoles sont de l’argent et de l’or,

ouvrage de la main des hommes.

Elles ont une bouche, et ne parlent point ;

elles ont des yeux, et ne voient point.

Elles ont des oreilles, et n’entendent point ;

elles ont des narines, et ne sentent point.

Elles ont des mains, et ne touchent point ;

elles ont des pieds, et ne marchent point ;

de leur gosier elles ne font entendre aucun son.

Qu’ils leur ressemblent ceux qui les font, et quiconque se confie à elles ! »

(Psaumes, CXV : 1-8).

Les idoles d’or et d’argent sont comparés à Yahvé. Yahvé est dans le Ciel et il fait tout ce qu’il veut, alors que les idoles ont été fabriquées par des hommes et ne peuvent rien faire. C’est pour cela qu’ils ont une bouche et des yeux, mais ils ne peuvent pas parler ou voir. Ce sont des dieux impuissants.

Le psaume Cent-trente-cinq évoque aussi « les idoles des nations ».

« Oui, je le sais, Yahvé est grand,
notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux.
Tout ce que veut Yahvé, il le fait,
dans les cieux et sur la terre,
dans la mer et dans tous les abîmes.
Il fait monter les nuages des extrémités de la terre,
il produit les éclairs avec la pluie,
il tire le vent de ses trésors.

Il frappa jadis les premiers-nés de l’Egypte,
depuis l’homme jusqu’à l’animal.
Il fit éclater des signes et des prodiges
au milieu de toi, ô Egypte,
contre Pharaon et tous ses serviteurs.

Il frappa des nations nombreuses,
et fit mourir des rois puissants :
Séhon, roi des Amorrhéens,
Og, roi de Basan,
et tous les rois de Chanaan.
Et il donna leur pays en héritage,
en héritage à Israël, son peuple.

Yahvé, ton nom subsiste à jamais ;
Yahvé, ton souvenir dure d’âge en âge.
Car Yahvé fait droit à son peuple,
et il a compassion de ses serviteurs.

Les idoles des nations sont de l’argent et de l’or,
ouvrage de la main des hommes.
Elles ont une bouche et ne parlent pas ;
elles ont des yeux et ne voient pas.
Elles ont des oreilles et n’entendent pas ;
Il n’y a pas même un souffle dans leur bouche.
Qu’ils leur ressemblent ceux qui les font,
quiconque se confie en elles !
»

(Psaumes, CXXXV : 5-18).

Le psaume reprend la comparaison entre un Yahvé puissant et des idoles fabriquées par l’homme incapable d’agir.

Enfin, Daniel dans le chapitre V parle aussi des dieux d’argent, d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre. La scène se déroule lors du dernier repas de Balthazar au moment de l’apparition de l’écriture sur le mur.

« Mais tu t’es élevé contre le Seigneur du ciel ; on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi, tes princes, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin ; tu as loué les dieux d’argent et d’or, d’airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, ni n’entendent, ni ne connaissent rien ; et le Dieu qui a dans sa main ton souffle et de qui relèvent toutes tes voies, tu ne l’as pas glorifié. » (Daniel, V : 23).

Pour synthétiser ce que nous avons vu, il faut distinguer Yahvé-Dieu qui est dans le ciel et dispose de la puissance absolue d’action sur les hommes et les idoles représentants des dieux n’ayant aucunes actions sur la vie des humains. C’est pour cela que les idoles sont décrits comme ne parlant pas, ne voyant pas, n’entendant rien.

Les idoles et les démons.

Astarté et Lilith.

Astarté est présenté comme la « déesse des Sidoniens » puis qualifié « d’idole abominable » dans un autre passage du premier livre des rois. Les sidoniens sont les habitants de Sidon la capitale de la Phénicie. Le culte d’Astarté fut introduit en terre sainte par le mariage de Salomon avec Maacha, une femme sidonienne.

Le petit-fils de Salomon, Asa, régnera sur le royaume de Juda et entreprendra de détruire le temps d’Astarté.

« La vingtième année de Jéroboam, roi d’Israël, Asa devint roi de Juda, et il régna quarante et un ans à Jérusalem. Sa mère s’appelait Maacha, fille d’Abessalom.

Asa fit ce qui est droit aux yeux de Yahvé, comme David, son père. Il fit disparaître du pays les prostitués et enleva toutes les idoles que ses pères avaient faites. Et même il ôta la dignité de reine-mère à Maacha, sa mère, parce qu’elle avait fait une idole abominable pour Astarté. Asa abattit son idole abominable et la brûla au torrent de Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent point, quoique le cœur d’Asa fut parfaitement à  Yahvé pendant toute sa vie. Il mit dans la maison de Yahvé les choses consacrées par son père et les choses consacrées par lui-même, de l’argent, de l’or et des vases. » (1 Rois, XV : 9-15).

Astarté est associé aux prostitués dans le texte de l’Ancien Testament que ce soit dans ce passage du premier livre des rois ou dans un autre passage du deuxième livre des rois (« Il abattit les maisons des prostitués qui étaient dans la maison de Yahvé, et où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. » 2 Rois, XXIII : 7) . Une statuette présente au musée du Louvre montre Astarté nue avec deux cornes sur la tête.

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Statuette d’Astarte avec une coiffe à cornes, Musée du Louvre, peut-être la Grande Déesse de Babylone (ou Ishtar). De la nécropole de Hillah, près de Babylone.

Astarté est associé, à tort, avec la déesse babylonienne Ishtar en akkadien et Inanna en sumérien. Cette idée crée la confusion dans l’esprit de beaucoup de monde. Selon moi, Astarté et Ishtar son deux déesse distincte. L’erreur viens de la découverte de la plaque de Burney en 1924 qui représente une déesse nue avec des cornes sur la tête, des ailes et des pattes d’aigle. Elle est perché sur deux lions. On trouve un hibou de chaque côté.

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Lilith sur la plaque de Burney, British Museum.

De même Astarté n’est pas Astaroth le grand-duc et le grand trésorier des enfers. L’un est un homme, l’autre, une femme et rien, à ma connaissance, dans la description d’Astarté ne correspond à la description d’Astaroth.

Astarté s’apparente sans doute plus avec Lilith dont la représentation graphique est presque identiques avec la plaque de Burney. La plaque montre Lilith peinte en rouge. Notons que Sidon était réputé pour sa fabrication de la couleur « pourpre ».

reconstitution de la plaque de Burney avec ses couleurs d’origines.

Lilith en rouge fait penser à la femme de pourpre qui surmonte la bête écarlate dans l’Apocalypse.

« Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, et ayant sept têtes et dix cornes.
Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate ; et richement parée d’or, de pierres précieuses et de perles ; elle tenait à la main une coupe d’or, remplie d’abominations et des souillures de sa prostitution. Sur son front était un nom, nom mystérieux :  » Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. «  Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus ; et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement.
 » (Apocalypse, XVII : 3-6).

Comme Ishtar, Lilitu est une déesse suméro-babylonienne. « Lilitu », en akkadien dérivé du sumérien « lil », signifie « vent ». Lilitu est une démone lié au vent. Lilitu cherche à séduire les hommes. Elle est célibataire et ne peut pas avoir d’enfant. Elle tente de rentrer dans la maison des hommes par la fenêtre et s’enfuit avec ses ailes lorsqu’elle a réalisé son larcin.

Lilitu apparaît dans la douzième tablette de l’épopée de Gilgamesh. Samuel Noah Kramer dans « l’histoire commence à Sumer » évoque le sujet. A la lecture du texte, on comprend bien qu’Ishtar/Inanna et Lilitu sont deux personnages différents de la mythologie sumérienne.

« A cette même époque, un arbre, un unique arbre, un arbre Huluppu,
Fut planté sur les rives de l’Euphrate,
L’arbre était nourri des eaux de l’Euphrate,
Le Vent du Sud tourbillonnant surgit alors, tirant ses racines,
Et arrachant ses branches
Jusqu’à ce que les eaux de l’Euphrate l’emportent.

Une femme qui marchait dans la peur des mots du Dieu du Ciel, An,
Qui marchait dans la peur du Dieu de l’Air, Enlil,
Arracha l’arbre à la rivière et dit ;

J’apporterai cet arbre à Uruk.
Je planterai cet arbre dans mon jardin sacré.

Inanna choyait l’arbre de sa main,
Elle tassa la terre autour de l’arbre de son pied.

(…)

Les années passèrent ; cinq années, puis dix années.
L’arbre devint fort,
Mais son écorce ne se fendit pas.
Puis le serpent qui ne pouvait être charmé
Fit son nid dans les racines de l’arbre Huluppu.
L’oiseau Anzu installa ses petits dans les branches de l’arbre.
Et la sombre jeune fille Lilith bâtit son foyer dans le tronc.

(…)

Gilgamesh ceint son armure de cinquante mines autour de sa poitrine.
Les cinquante mines pesaient aussi peu pour lui que cinquante plumes.
Il leva sa hache de bronze, la hache de la route,
Pesant sept talents et sept mines, sur son épaule.
Il entra dans le jardin sacré d’Inanna.

Gilgamesh frappa le serpent qui ne pouvait être charmé.
L’oiseau Anzu s’envola avec ses petits dans les montagnes.

Et Lilith détruisit son foyer et s’enfuit vers les étendues sauvages, vers des lieux inhabités.« 

En hébreux Lilith, signifie « nuit » Lilith est une démone de la nuit.

La Genèse comporte deux créations de la femme.

« Puis Dieu dit :  » Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur les animaux domestiques et sur toute la terre, et sur les reptiles qui rampent sur la terre.  » Et Dieu créa l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu : il les créa mâle et femelle. » (Genèse, I : 26-27)

La première création donna vie en même temps à un homme et à une femme. Cette première femme portait le nom de Lilith, sans que cela soit explicitement indiqué. Ensuite, sans qu’on sache trop pourquoi, Dieu créa une deuxième fois la femme. Il est également possible que la deuxième description concerne la même scène que la première, mais répété sous une autre forme.

« Yahvé Dieu dit :  » Il n’est pas bon que l’homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui.  » Et Yahvé Dieu, qui avait formé du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux du ciel, les fit venir vers l’homme pour voir comment il les appellerait, et pour que tout être vivant portât le nom que lui donnerait l’homme. Et l’homme donna des noms à tous les animaux domestiques, aux oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais il ne trouva pas pour l’homme une aide semblable à lui. Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit, et il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. De la côte qu’il avait prise de l’homme, Yahvé Dieu forma une femme, et il l’amena à l’homme. Et l’homme dit :  » Celle-ci cette fois est os de mes os et chair de ma chair ! Celle-ci sera appelée femme, parce qu’elle a été prise de l’homme.  » C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Ils étaient nus tous deux, l’homme et sa femme, sans en avoir honte. » (Genèse, II : 18-25)

La deuxième création concernerait Eve. Le texte fait dire à Adam « celle-ci cette foi est os de mes os et chair de ma chair« , ce qui sous-entend une première femme crée qui ne fut pas faite de ses os et de sa chair.

Cette idée des deux créations de la femme, une première fois, Lilith et une deuxième fois, Eve vient d’un texte pré-kabbalistique de Jésus Ben Sira dit « alphabet de Ben Sira ». Il est le fondateur du mythe de Lilith inspiré de la pensée sumérienne et babylonienne. Il serait issu d’un dialogue entre Jésus Ben Sira et Nabuchodonosor, dont voici la restitution.

«  Peu après, le jeune fils de Nabuchodonosor tomba malade. Celui-ci dit à Sira, “Guéris mon fils, sinon tu périras.” Sira s’assit et conçut une amulette où il écrivit le Saint Nom ainsi que ceux des anges chargés de la médecine, des formes, des images, leurs ailes, leurs mains et leurs pieds. Nabuchodonosor regarda l’amulette : “Qui sont-ils ?”

“Ce sont les anges qui sont responsables de la médecine, Senoy, Sansenoy et Semangelof.”

Alors que Dieu a créé Adam, qui était seul, Il dit : “Il n’est pas bon que l’homme soit seul” (Genèse 2:18). Il créa une femme de la terre, comme Il avait créé Adam lui-même et l’appela Lilith. Adam et Lilith commencèrent immédiatement à se battre. Elle disait : “Je refuse à me tenir au-dessous”, et il répondait : “Je ne veux pas me tenir en dessous de toi, mais seulement au-dessus. Car tu es juste bonne à être dans la position la plus basse, alors qu’il me revient d’être le plus élevé.”

Lilith répondit : “Nous sommes égaux l’un à l’autre car nous avons tous deux été créés à partir de la terre.” Mais personne ne répondit. Lorsque Lilith vit cela, elle prononça le Nom Ineffable et s’envola dans les airs. Adam était en prière devant son Créateur : “Souverain de l’univers ! dit-il, la femme que tu m’as donnée s’est enfuie.” Alors le Seigneur envoya trois anges pour la ramener.

Le Seigneur dit à Adam : “Il sera bien qu’elle accepte de revenir, sinon, chaque jour cent de ses enfants mourront.” Les anges avaient quitté Dieu et poursuivi Lilith, qu’ils atteignirent dans le milieu de la mer, dans les eaux puissantes où les Égyptiens étaient destinés à se noyer. Ils répétèrent les paroles de Dieu mais elle ne voulait pas revenir. Les anges dirent : “Alors nous devrons te noyer dans la mer.”

“Laissez-moi !” dit-elle. “J’ai été créée seulement pour provoquer la maladie chez les nourrissons.” Si l’enfant est mâle, j’ai le pouvoir sur lui pendant huit jours après sa naissance, si c’est une fille, pendant vingt jours. »

Quand les anges entendirent les paroles de Lilith, ils insistèrent pour qu’elle revienne. Elle leur jura par le nom de l’Éternel : “Chaque fois que je vous vois, ou vos noms ou vos amulettes, je n’ai aucun pouvoir sur le nourrisson.” C’est pourquoi on écrit le nom des jeunes enfants sur des amulettes. Elle accepta également qu’une centaine de ses enfants meurent chaque jour. Aussi, tous les jours cent démons périssent. »

Adam serre un enfant en présence de l’enfant-arracheur Lilith.

Lilith est également évoqué dans l’œuvre prophétique d’Isaïe. Il faut noter que selon certaines traductions le nom de Lilith est remplacé par une périphrase. Par exemple la Bible de l’Abbé Crampon dit « le spectre des nuits » alors que la traduction de la Bible de Jérusalem indique clairement « Lilith ». Il y a comme un voile pudique qui occulte le nom de Lilith, la version démoniaque de la femme qui fait contrepoids à Eve. La chose ne cesse de m’étonner. Toujours le même défaut. A ne pas nommer l’ennemi, on risque de perdre la guerre contre Satan.

« Il n’y aura plus de grands pour proclamer un roi, et tous ses princes seront anéantis. Les épines pousseront dans ses palais, les ronces et les chardons dans ses forteresses. Ce sera un repaire de chacals, et un parc pour les autruches. Les chats et les chiens sauvages s’y rencontreront, et les satyres s’y appelleront les uns les autres. Là aussi Lilith fera sa demeure, et trouvera son lieu de repos. Là le serpent fera son nid et pondra, couvera et réunira ses petits sous son ombre. Là aussi se rassembleront tous les vautours. » (Isaïe, XXXIV : 12-15).

On retrouve Lilith dans la tradition talmudique. Elle est citée quatre fois dans le Talmud et décrite comme un démon féminin aux cheveux longs et des ailes d’oiseau. Elle est présentée comme une succube (Talmud de Babylone, Eruvin 100a, Nidda 24b). Elle tente de s’approcher des hommes qui dorment seuls (Shabbat 151b).

Lilith est repris dans la kabbale à partir du XIIIe siècle. S’inspirant du récit de la Genèse, Lilith aurait été façonnée avec de la terre impure, contrairement à Adam, ce qui explique son caractère démoniaque (Yalqut Reuveni sur Genèse II : 21).

Selon le Zohar, Lilith aurait été créé en même temps que le démon Samaël. Ils représentent la sévérité de la justice, la sephira gevura, c’est-à-dire l’incarnation du mal (Zohar I 148a, Sitre Torah). Pour Punir Lilith, Dieu la condamne à voir tous ses enfants mourir à la naissance. Les anges lui donnent le pouvoir de tuer les enfants jusqu’à la circoncision au huitième jour pour les garçons, et jusqu’au vingtième jour pour les filles.

Lilith souhaite se venger de Dieu. Pour cela, elle prend l’apparence du serpent qui provoqua la chute de son équivalent bénéfique Eve. Elle incitera également Caïn à tuer Abel.

Lilith s’inscrit donc dans une tradition talmudique et kabbalistique qui puise ses racines dans l’univers de Sumer. Elle est une démone qui tourmente les hommes et les enfants. Or, nous allons voir dès le XXe siècle, les mouvements féministes et lesbiens puiser dans ce magma talmudo-kabbalistique, la démone Lilith pour en faire le symbole de leurs luttes.

Dans les années soixante-dix, le groupe « Choisir la cause des femmes » va adopter comme porte-flambeau de leur lutte l’image de Lilith. « Choisir la cause des femmes » fut crée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, en juillet 1971. Il est né à la suite du « manifeste des 343 » et du procès de Bobigny. Le procès concerna Marie-Claire, 16 ans qui fut accusée d’avoir avortée clandestinement son enfant. La pétition fut signée par des femmes ayant avortée clandestinement . Elle fut publié par le Nouvel Observateur. Les 343 sont devenus des « salopes » à la suite d’une carricatures (déjà) de Charlie hebdo.

Publication du “manifeste des 343” dans Le Nouvel Observateur |  Gouvernement.fr

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La mobilisation du groupe « choisir » aboutira à l’adoption de la loi Veil (1975) sur le droit à l’avortement.

Fichier:Bobigny - Passerelle Marie-Claire.jpg — Wikipédia

Au Texas, l’association « Lilith fund » se propose d’aider les femmes à avorter. Elle n’hésite pas à afficher l’image babylonienne de la déesse.

This Abortion Org. Raising Money After Harvey is Literally Named After a  Demon |
https://www.lilithfund.org/

Il existe un lien entre Lilith et le meurtre des enfants comme nous l’avons vu. Dans la tradition kabbalo-talmudique, Lilith tue les jeunes enfants avant leur naissance et jusqu’à la circoncision du huitième jour pour les garçons et avant le vingtième jour pour les filles. Elle fait cela pour se venger de Dieu. Nous sommes donc ici dans une tradition talmudiste démoniaque qui entre violemment en contradiction avec les valeurs du christianisme.

Un magasine américain porte le nom de « Lilith ». Il se présente comme un journal « féministe juif ».

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De même une association lesbienne marseillaise utilise également le nom et l’image de Lilith sans aucune honte. Cela n’est pas étonnant. En effet, nous avions également vu que Lilith s’attaquait aux hommes célibataires durant leurs sommeils avant de se sauver. Lilith ne peut pas avoir d’enfant exactement comme deux lesbiennes ne peuvent pas en faire ensemble. Il faut encore l’intervention d’un homme pour donner la vie. La PMA et la GPA ont pour objectif de faire disparaître l’homme. De même, le féminisme n’a jamais eu comme objectif de défendre les femmes, mais de lutter contre les hommes dans une guerre des sexes pour la domination du monde. Il faut s’attaquer à l’homme, pour le surpasser, voir le faire disparaître.

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Moloch et Baal.

Moloch est présenté comme « l’abomination des fils d’Ammon« . Il fut introduit en terre sainte par l’une des nombreuses épouses de Salomon, Naama. Naama donnera naissance à Roboam le futur roi de Juda.

« Roboam, fils de Salomon, régna en Juda. Il avait quarante et un ans lorsqu’il devint roi, et il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que Yahvé avait choisie parmi toutes les tribus d’Israël pour y mettre son nom. Sa mère s’appelait Naama, l’Ammonite. » (1 Rois, XIV : 21).

Moloch est présenté comme un démon qui dévore les enfants par le feu :

« Le roi souilla Topheth, dans la vallée des fils d’Ennom, afin que personne ne fit passer par le feu son fils ou sa fille en l’honneur de Moloch. » (2 rois, XXIII : 10).

D’ailleurs le Lévitique interdit aux Juifs de sacrifier un de leurs enfants à Moloch.

« Tu ne donneras aucun de tes enfants pour le faire passer par le feu en l’honneur de Moloch, et tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis Yahvé. » (Lévitique, XVIII : 21).

« Yahvé parla à Moïse, en disant :
 » Tu diras aux enfants d’Israël :

Quiconque d’entre les enfants d’Israël ou d’entre les étrangers qui séjournent en Israël donne à Moloch l’un de ses enfants, sera puni de mort : le peuple du pays le lapidera. Et moi, je tournerai ma face contre cet homme, et je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu’il aura livré un de ses enfants à Moloch, pour souiller mon sanctuaire et profaner mon saint nom. Si le peuple du pays ferme les yeux sur cet homme quand il donnera de ses enfants à Moloch, et ne le fait pas mourir, moi, je tournerai ma face contre cet homme et contre sa famille, et je le retrancherai du milieu de son peuple, avec tous ceux qui se prostituent comme lui en se prostituant à Moloch. » (Lévitique, XX : 1-5).

Le culte de Moloch selon des auteurs du xixe siècle (Bible Pictures with brief descriptions, Charles Foster, 1897).

Jérémie semble associer Baal et Moloch. C’est pour cela que je regroupe les deux dieux dans une même partie.

« Ils m’ont tourné le dos et non pas la face, et, quand je les ai instruits, les instruisant dès le matin, ils n’ont pas écouté pour recevoir l’instruction. Et ils ont mis leurs abominations dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué, pour la souiller. Ils ont bâti les hauts lieux de Baal dans la vallée du fils de Hinnom, faisant passer par le feu leurs fils et leurs filles pour Moloch : ce que je ne leur avais pas commandé, et ce qui ne m’était pas venu à la pensée, faisant cette abomination pour faire pêcher Juda. » (Jérémie, XXXII : 33-35).

Une statue de Moloch a été installé à l’entrée du Colisée de Rome. Rome, siège de la papauté et lieu où fut signé le traité constitutif de l’Union européenne. Le lieu n’est pas anodin pour favoriser la résurgence de Moloch. Le modèle de la statue qui a été choisi n’est pas anodin lui non plus. Traditionnellement, Moloch est présenté les deux bras en l’air.

Représentation du XVIIIe siècle de l’idole moloch (Der Götze Moloch mit 7 Räumen oder Capellen. « L’idole Moloch avec sept chambres ou chapelles »), de Johann Lund‘s Die Alten Jüdischen Heiligthümer (1711, 1738).

Les bras du moloch colyséen sont dirigés vers le bas paume en haut. Il reprend une image du démon présent dans le film italien « Cabiria ».

Moloch 01
Moloch à l’entrée du Colisée.

« Cabiria » fut réalisé par Giovanni Pastore en 1914 en s’inspirant du roman « Carthage en flammes » d’Emilio Slagari. Film muet, il impressionna par le faste de ses décors, dont une scène avec une immense statue de Moloch les bras vers le bas entouré de feu. Il est considéré comme l’un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Cabiria est le nom d’une jeune fille portée disparu après l’éruption d’un volcan. Elle doit être sacrifiée au dieu Moloch, mais sera libéré par Maciste, dont c’est la première apparition au cinéma.

Le film de Fritz Lang « Métropolis » (en 1927), un autre des plus grands chefs d’œuvre de l’histoire du cinéma ,met en scène un Moloch sous la forme d’une divinité monstrueuse qui mange les ouvriers du monde d’en bas.

Dans « le paradis perdu » de John Milton rédigé en 1667, on trouve une description de Moloch :

« D’abord s’avance Moloch, horrible roi, aspergé du sang des sacrifices humains, et des larmes des pères et des mères, bien qu’à cause du bruit des tambours et des timbales retentissantes, le cri de leurs enfants ne fût pas entendu, lorsque, à travers le feu, ils passaient à l’idole grimée. Les Ammonites l’adorèrent dans Rabba et sa plaine humide, dans Argob et dans Basan, jusqu’au courant de l’Arnon le plus reculé: non content d’un si audacieux voisinage, il amena, par fraude, le très-sage coeur de Salomon à lui bâtir un temple droit
en face du temple de Dieu, sur cette montagne d’opprobre; et il fit son bois sacré de la riante vallée d’Hinnom, de là nommée Tophet et la noire Géhenne, type de l’enfer » (John Milton, Le paradis perdu, Livre I, page 9).

Chamos.

Enfin, Chamos ou Kemosh, selon les traductions, est « l’abomination de Moab ». Il fut introduit en terre sainte par l’une des épouses moabites de Salomon. Il fera construire un temple en son honneur sur le mont des Oliviers en face de Jérusalem.

« Alors Salomon bâtit, sur la montagne qui est en face de Jérusalem, un haut lieu pour Chamos, l’abomination de Moab.. » (1 Rois, XI : 7).

Le temple de Chamos sera détruit par Josias, roi de Juda.

« Le roi ordonna à Helcias, le grand prêtre, aux prêtres du second ordre et à ceux qui gardaient la porte, de rejeter du temple de Yahvé tous les ustensiles qui avaient été faits pour Baal, pour Astarté et pour toute l’armée du ciel ; et il les brûla hors de Jérusalem dans les champs du Cédron, et en fit porter la poussière à Béthel. Il chassa les prêtres des idoles, établis par les rois de Juda, pour brûler des parfums sur les hauts lieux, dans les villes de Juda et aux environs de Jérusalem, et ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, aux douze signes et à toute l’armée du ciel. Il rejeta de la maison de Yahweh l’aschérah qu’il transporta hors de Jérusalem, vers la vallée du Cédron ; il la brûla dans la vallée du Cédron et, l’ayant réduite en poussière, il jeta cette poussière sur les sépulcres des enfants du peuple. Il abattit les maisons des prostitués qui étaient dans la maison de Yahweh, et où les femmes tissaient des tentes pour Astarté. Il fit venir tous les prêtres des villes de Juda : il souilla les hauts lieux où les prêtres avaient brûlé des parfums, depuis Gabaa jusqu’à Bersabée, et il renversa les hauts lieux des portes, celui qui était à l’entrée de la porte de Josué, chef de la ville, et celui qui était à gauche de la porte de la ville. Toutefois les prêtres des hauts lieux ne montaient pas à l’autel de Yahvé à Jérusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frères. Le roi souilla Topheth, dans la vallée des fils d’Ennom, afin que personne ne fit passer par le feu son fils ou sa fille en l’honneur de Moloch. Il fit disparaître les chevaux que les rois de Juda avaient dédiés au soleil à l’entrée de la maison de Yahvé, près de la chambre de l’eunuque Nathan-Mélech, laquelle était dans les dépendances, et il brûla au feu les chars du soleil. Le roi détruisit les autels qui étaient sur le toit de la chambre haute d’Achaz et que les rois de Juda avaient faits, et les autels qu’avait faits Manassé dans les deux parvis de la maison de Yahvé, et de là il courut en jeter la poussière dans la vallée du Cédron. Le roi souilla les hauts lieux qui étaient en face de Jérusalem, sur la droite de la Montagne de Perdition, et que Salomon, roi d’Israël, avait bâtis à Astarté, l’abomination des Sidoniens, à Chamos, l’abomination des fils d’Ammon ; il brisa les stèles et coupa les aschérahs, et il remplit d’ossements humains la place qu’elles occupaient. » (2 Rois, XXIII : 4-14).

Josué était un roi revenu dans le giron de Yahvé. Le royaume de Juda était alors livré aux cultes des dieux païens depuis la fin du règne de Salomon. Il va procéder à la destruction systématique des lieux de cultes pour les faux dieux afin de purifier la terre sainte et redonner la primauté à Yahvé.

La Bible parle de la destruction de stèle en l’honneur des faux dieux vénérés en terre sainte à l’époque de Salomon et de ses successeurs. L’une de ses stèles a sans doute échappé à la destruction. Elle fut découverte en 1868 dans la région. C’est la stèle dite de Mesha.

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stèle de Mesha, musée du Louvres.

Voici la traduction du texte de la stèle.

« C’est moi, Mesha, fils de Kamosh(gad), roi de Moab, le Dibonite. Mon père a régné sur Moab trente ans et moi, j’ai régné après mon père. J’ai construit ce sanctuaire pour Kamosh de Qerihoh, (sanctuaire) de salut car il m’a sauvé de tous les agresseurs et il m’a fait me réjouir de tous mes ennemis.

Omri fut roi d’Israël et opprima Moab pendant de longs jours, car Kamosh était irrité contre son pays. Son fils lui succéda et lui aussi il dit : « J’opprimerai Moab ». De mes jours, il a parlé (ainsi), mais je me suis réjoui contre lui et contre sa maison. Israël a été ruiné à jamais.

Omri s’était emparé du pays de Madaba et (Israël) y demeura pendant son règne et une partie du règne de ses fils, à savoir quarante ans : mais de mon temps Kamosh l’a habité.

J’ai bâti Ba’al-Me’on et j’y fis le réservoir, et j’ai construit Qiryatan.

L’homme de Gad demeurait dans le pays d’ « Atarot depuis longtemps, et le roi d’Israël avait construit pour soi » Atarot. J’attaquai la ville et je la pris. Je tuai tout le peuple de la ville pour réjouir Kamosh et Moab. J’emportai de là l’autel de Dodoh et je le traînai devant la face de Kamosh à Qeriyot où je fis demeurer l’homme de Saron et celui de Maharot.

Et Kamosh me dit : « Va, prends Neboh sur Israël ». J’allai de nuit et je l’attaquai depuis le lever du jour jusqu’à midi. Je la pris et je tuai tout, à savoir sept mille hommes et garçons, femmes, filles et concubines parce que je les avais voués à « Ashtar-Kamosh ». J’emportai de là les vases de Yahvé et je les traînai devant la face de Kamosh.

Le roi d’Israël avait bâti Yahas et il y demeura lors de sa campagne contre moi. Kamosh le chassa de devant moi. Je pris deux cents hommes de Moab, tous ses chefs, et j’attaquai Yahas et je la pris pour l’annexer à Dibon.

J’ai construit Qerihoh, le mur du parc et celui de l’acropole, j’ai construit ses portes et ses tours. J’ai bâti le palais royal et j’ai fait les murs de revêtement du réservoir pour les eaux, au milieu de la ville. Or, il n’y avait pas de citerne à l’intérieur de la ville, à Qerihoh, et je le dis à tout le peuple : « Faites-vous chacun une citerne dans votre maison ». J’ai fait creuser les fossés (autour) de Qerihoh par les prisonniers d’Israël. J’ai construit Aro’er et j’ai fait la route de l’Arnon.

J’ai construit Bet-Bamot, car elle était détruite. J’ai construit Bosor, car elle était en ruine, avec cinquante hommes de Dibon, car tout Dibon m’était soumis. J’ai régné […] cent avec les villes que j’ai ajoutées au pays. J’ai construit […] Madaba, Bet-Diblatan et Bet-Ba’al-Me’on. J’ai élevé là […] menu bétail (?) du pays. Et Horonan où demeurait […] Et Kamosh me dit : « Descends et combats contre Horonan ». J’allai (et je combattis contre la ville et je la pris ; et) Kamosh y (demeura) sous mon règne […] de là […] C’est moi qui […] » (Traduction du Département des Antiquités orientales du Musée du Louvre).

La stèle reprend avec quelques différences un passage du deuxième livre des Rois :

« Mésa, roi de Moab, possédait des troupeaux, et il payait au roi d’Israël un tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec leurs toisons. A la mort d’Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d’Israël. Le roi Joram sortit donc en ce jour-là de Samarie et passa en revue tout Israël. S’étant mis en marche, il envoya dire à Josaphat, roi de Juda : « Le roi de Moab s’est révolté contre moi ; viendras-tu avec moi attaquer Moab ? » Josaphat répondit : « Je monterai ; il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme de ton peuple, de mes chevaux comme de tes chevaux. » Et il dit : « Par quel chemin monterons-nous ? » Joram répondit : « Par le chemin du désert d’Edom. »

Le roi d’Israël, le roi de Juda et le roi d’Edom partirent. Après une marche de sept jours, il n’y eut point d’eau pour l’armée et pour les bêtes qui la suivaient. Alors le roi d’Israël dit: « Hélas ! Yahvé a appelé ces trois rois pour les livrer aux mains de Moab ! » Mais Josaphat dit : « N’y a-t-il ici aucun prophète de Yahvé, par qui nous puissions consulter Yahvé ? » Un des serviteurs du roi d’Israël répondit et dit : « Il y a ici Elisée, fils de Saphat, qui versait l’eau sur les mains d’Elie. » Et Josaphat dit : « La parole de Yahvé est avec lui. » Le roi d’Israël, Josaphat, roi de Juda, et le roi d’Edom descendirent auprès de lui.

Elisée dit au roi d’Israël : « Que me veux-tu, toi ? Va vers les prophètes de ton père et vers les prophètes  de ta mère. » Et le roi d’Israël lui dit : « Non, car Yahvé a appelé ces trois rois pour les livrer entre les mains de Moab. » Elisée dit : « Yahvé des armées, devant qui je me tiens, est vivant ! Si je n’avais égard à Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais pas. Maintenant, amenez-moi un joueur de harpe. » Et pendant que le joueur de harpe jouait, la main de Yahvé fut sur Elisée ; et il dit : « Ainsi dit Yahvé : Faites dans cette vallée des fosses et des fosses. Car ainsi dit Yahvé : Vous ne verrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et cette vallée se remplira d’eau, et vous boirez, vous, vos troupeaux et vos bêtes de somme. Mais cela est peu de chose aux yeux de Yahvé : il livrera Moab entre vos mains. Vous frapperez toutes les villes fortes et toutes les villes de choix, vous abattrez tous les arbres fruitiers, vous boucherez toutes les sources d’eau, et vous désolerez, en les couvrant de pierres, tous les meilleurs champs. » De fait le matin, à l’heure où l’on offre l’oblation, voici que l’eau arriva par le chemin d’Edom, et le pays fut rempli d’eau.

Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois montaient pour les attaquer, on convoqua tous les hommes capables de ceindre le baudrier, et même au-delà, et ils se postèrent sur la frontière. Ils se levèrent de bon matin et, quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d’eux les eaux rouges comme du sang. Ils dirent : « C’est du sang ! Les rois sont détruits, ils se sont frappés les uns les autres ; et maintenant Moabites, au pillage ! » Et ils s’avancèrent vers le camp d’Israël. Mais les Israélites se levèrent et frappèrent Moab, qui prit la fuite devant eux. Pénétrant dans le pays, ils frappèrent Moab ; ils détruisirent les villes ; chacun jetant sa pierre dans tous les meilleurs champs, ils les en remplirent ; ils bouchèrent toutes les sources d’eau, ils abattirent tous les arbres fruitiers, au point que de Qir-Charoseth il ne resta que les pierres ; les frondeurs l’avaient entourée et battue. Quand le roi de Moab vit qu’il avait le dessous dans le combat, il prit avec lui sept cents hommes, l’épée nue à la main, pour se frayer un passage jusqu’au roi d’Edom ; mais ils ne purent y réussir. Prenant alors son fils premier-né, qui devait régner à sa place, il l’offrit en holocauste sur la muraille. Et une grande indignation s’empara d’Israël ; et ils s’éloignèrent du roi de Moab et retournèrent dans leur pays. » (2 rois, III : 4-27).

Chamos (Kamosh) donne la victoire contre les ennemis de Moab selon la stèle. On découvre que Yahvé est en guerre contre Chamos. C’est un conflit entre deux dieux, l’un vrai et l’autre un démon païen. Un démon qui abandonne son peuple en provoquant la défaite militaire et l’occupation étrangère de son propre pays. A la même époque ce Démon est vénéré en terre sainte. Ce qui explique sans doute son abandon des Moabites.

Aujourd’hui, il existe de nombreux Chamos qui tentent de se substituer au vrai Dieu. Nous en avons vu quelques-uns, il en existe d’autre, tel Lucifer ou Baphomet. Je n’aborderais pas dans cet article, la question du règne de Lucifer ou de Baphomet à notre époque. Cela a été déjà été fait ailleurs.

Toujours dans « le paradis perdu » de John Milton, nous retrouvons Chalmos qu’il appelle « Chamos » :

« Après Moloch vient Chamos, l’obscène terreur des fils de Moab, depuis Aroer à Nébo et au désert du plus méridional Abarim ; dans Hesébon et Héronaïm, royaume de Séon, au-delà de la retraite fleurie de Sibma, tapissée de vignes, et dans Eléadé, jusqu’au lac Asphàltite.’ Chamos s’appelait aussi Péor, lorsqu’à Sitlim il incita les Israélites dans leur marche du Nil, à lui faire de lubriques oblations qui leur coûtèrent tant de maux. De là il étendit ses lascives orgies jusqu’à la colline du Scandale, près du bois de l’homicide Moloch, l’impudicité tout près de la haine; le pieux Josias les chassa dans l’enfer » (John Milton, Le paradis perdu, Livre I, page 9).

Voici maintenant, à titre de conclusion, un fabuleux quatrain qui reprend la description que nous venons de faire.

VIII-28 :
Les simulacres d’or et d’argent enflez,
Qu’apres le rapt au lac furent gettez,
Au desouvert estaincts tous et troublez,
Au marbre escript, prescript intergetez.

Les idoles d’or et d’argent deviennent chez Nostradamus des « simulacres d’or et d’argent ». Le sens est le même. Le simulacre est une apparence qui ne renvoie à aucune réalité matérielle. Ce sont deux synonymes. Il dit que les simulacres ou les idoles prendront de plus en plus d’importance dans le monde (« enflez »).

Le reste du texte est obscur, car les faits ne sont pas encore survenus. Tentons quand même une explication à l’aveugle.

On découvrira la supercherie (« Au desouvert ») lorsqu’aura lieu un enlèvement ou un vol au bord d’un lac («Qu’apres le rapt au lac furent gettez »). Il y aura de très grands troubles (« tous et troublez ») lorsque le peuple verra que l’on ne pourra pas poursuivre en justice les responsables, en raison de la prescription (« prescript intergetez ») à cause d’une loi écrite dans le marbre (« Au marbre escript »).

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