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VIII-46 : la mort de Pie VI (1799) et succession de Louis XVI (1815).

Pol mensolee mourra trois lieuës du rosne,
Fuis les deux prochains tarasc destrois :
Car Mars fera le plus horrible trosne,
De coq & d’aigle de France freres trois.

Le pape (« mensolee ») Pie VI (« Pol ») trouvera la mort (« mourra ») non loin (« trois lieuës ») du Rhône (« du rosne »), à Valence. En 1798, l’armée française pénétrera à Rome et incitera la population à instaurer une République. Pie VI est fait prisonnier et ramené en France. Il meurt, sur le chemin de Paris, à Valence, le 29 août 1799. Valence est justement traversée par le Rhône.

Parmi les trois frères royaux (« freres trois »), il y en aura deux (« les deux prochains ») qui fuiront la France (« Fuis »), Louis XVIII et Charles X, en raison de la violence révolutionnaire et des guerres napoléonienne (« Car Mars fera le plus horrible trosne »).

Charles X, en 1789 et Louis XVIII, en 1791. Louis XVIII, prendra la fuite, en même temps que la tentative raté de Varennes. Lui aura curieusement bénéficié d’un passeport anglais.

Louis XVIII et Charles X seront les deux prochains rois (« les deux prochains »). Le premier (« prochains »), Louis XVIII (« tarasc destrois »), succédera à Napoléon (« & d’aigle de France »). Tarascon est une ville provençale à proximité du détroit du Rhône. Elle se trouve dans le comté de Provence où Louis XVIII était le comte.

Article Wikipédia « Pie VI » :

La France annexe Avignon et le Comtat Venaissin. Le 19 février 1797, Napoléon Bonaparte contraint Pie VI à signer le traité de Tolentino (appelé aussi Paix de Tolentino) avec la France du Directoire, qui concède à la France les légations de Romagne, de Bologne et de Ferrare. Cette politique papale de Napoléon combine les questions religieuses et diplomatiques.
À la nouvelle de l’assassinat du général Duphot, le Directoire ordonne le 11 janvier 1798 l’occupation de Rome. Gaspard Monge part le 6 février pour Rome. La Révolution éclate dans la ville le 15 février. La « République romaine » est proclamée par le peuple réuni au Campo Vaccino (ancien forum).
Le pape Pie VI est contraint par la république française de renoncer à son pouvoir temporel et de se contenter de son pouvoir spirituel. Déposé le 15 février lors de la proclamation de la République romaine, il est en fait prisonnier. Octogénaire et très malade, il demande la grâce de pouvoir mourir à Rome. Le général français a la délicatesse de lui répondre : « Mourir, cela peut se faire partout ». Pie VI quitte Rome dans la nuit du 19 au 20 février 1798.
Il est conduit à Sienne puis à la chartreuse de Galluzzo de Florence (en juin 1798) où il reste jusqu’au printemps 1799. La Deuxième Coalition se traduisant par l’avancée des troupes autrichiennes venant de Vénétie, et des troupes napolitaines qui ont repris Rome et détruit la République romaine, les Français envoient le pape en France, tandis que leurs troupes reculent sur tous les fronts, dans ces débuts de la seconde campagne d’Italie. Le Pape passe par Bologne, Parme, Turin. On lui fait traverser les Alpes sur une civière. C’est ensuite Briançon, Grenoble et enfin Valence, chef-lieu du département de la Drôme. Il n’ira pas plus loin.
Malgré les bouleversements que connaissait alors la France, le pape octogénaire reçut de nombreuses marques de respect et de compassion de la part du peuple, tout au long de sa route, entre Briançon et Valence. Le poète Paul Claudel le surnommera le « père commun des fidèles ».

Prisonnier du Directoire, il meurt à Valence, épuisé, le 29 août 1799 (12 fructidor an VII) à l’âge de 81 ans. Son acte de décès figure dans le registre d’état civil de la ville de Valence, où il est nommé « Jean Ange Braschy Pie VI pontife de Rome4 ». C’est en son honneur qu’un pâtissier de la ville eut l’idée de confectionner le fameux biscuit Suisse de Valence.
Pie VI est d’abord enseveli civilement au cimetière de Valence. Les États pontificaux sont rétablis à la fin de l’année 1799, avec l’entrée des troupes napolitaines dans Rome et la chute de l’éphémère république romaine. Le conclave qui assure l’élection du successeur de Pie VI se tient à Venise, sous contrôle de l’Autriche depuis le traité de Campo-Formio de 1797. En mars 1800, Pie VII devient le nouveau pape. Napoléon Bonaparte, désormais Premier consul de la République française, engage une offensive en Italie au printemps 1800 et sa victoire à Marengo marque la fin du front italien de la seconde coalition, qui se disloque complètement en 1801. La République française normalise ses relations diplomatiques avec les états pontificaux reconstitués, et signe le concordat de juillet 1801 avec l’Église catholique. Ces évolutions permettent le retour du corps de Pie VI à Rome, le 24 décembre 1801, où il reçoit des funérailles conduites par son successeur le 10 février 1802, dans la basilique Saint-Pierre de Rome.

Mais, sur réclamation des habitants de Valence, le cœur et les entrailles de Pie VI retournent et reposent dans la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence, après une cérémonie solennelle en ce lieu le 25 octobre 1811. On peut lire l’inscription suivante (rédigée en latin) sur ce monument de Valence : « Les entrailles saintes de Pie VI sont rendues aux Français ; Rome possède son corps ; son nom retentit en tous lieux ; il est mort à Valence le 29 août 1799 »5. Depuis 1949, sa dépouille romaine repose dans la nécropole papale de la basilique Saint-Pierre, dans un sarcophage antique.
Moins de dix ans avant la mort du Saint-Père, Madame Vigée-Lebrun, la célèbre portraitiste de la reine de France Marie-Antoinette, qui avait elle-même fui les excès de la Révolution en se réfugiant à Rome, pouvait rapporter cette anecdote : « L’abbé Maury, qui n’était pas encore cardinal, vint chez moi pour me dire que le Pape voulait que je fisse son portrait ; je le désirais infiniment ; mais il fallait que je fusse voilée pour peindre le Saint-Père, et la crainte de ne pouvoir ainsi rien faire dont je fusse contente m’obligea à décliner cet honneur. J’en eus bien du regret, car Pie VI était encore un des plus beaux hommes qu’on pût jamais voir. »

Article Wikipédia « Louis XVIII » :

Louis XVIII — né à Versailles le 17 novembre 1755 sous le nom de Louis Stanislas Xavier de France, et par ailleurs comte de Provence (1755-1795) — est roi de France et de Navarre du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 puis du 8 juillet 1815 à sa mort, le 16 septembre 1824, à Paris.
Quatrième fils du dauphin Louis et frère cadet de Louis XVI, il est appelé Monsieur quand ce dernier devient roi. Exilé sous la Révolution française et le Premier Empire, il adopte en tant que prétendant au trône le nom de jure de Louis XVIII, l’ordre dynastique incluant son neveu Louis XVII mort en prison sans avoir jamais ni été sacré, ni avoir régné. Surnommé « le Désiré » par les royalistes, il revient en France lors de la Restauration qui suit la chute de Napoléon. Il est renversé durant les Cent-Jours, puis revient à nouveau au pouvoir après la bataille de Waterloo.
Durant son règne, considérant l’évolution de la France entre 1789 et 1814, Louis XVIII s’attelle à composer avec les acquis de la Révolution et de l’Empire. Ayant quitté la France, le même jour que son frère (qui fut reconnu et arrêté à Varennes), à 35 ans, il en a 58 quand son règne commence effectivement, ayant passé 23 ans en exil1. Il « octroie » au peuple une constitution utilisant un terme d’Ancien Régime, la Charte de 1814, mène une politique de réconciliation et d’oubli concernant les violences révolutionnaires, tentant de calmer la Terreur Blanche. Ne restaurant de l’Ancien Régime que le décor, il a dans un premier temps à composer avec une chambre parlementaire « plus royaliste que le roi », la Chambre Introuvable. Mais en 1820, après l’assassinat de son neveu le duc de Berry, deuxième dans l’ordre de succession au trône, la Restauration prend un tournant plus dur, voire réactionnaire, que le roi laisse mener par le président du conseil Villèle. Son règne est aussi marqué par l’expédition d’Espagne (1823).
Il meurt sans descendance et est inhumé à la basilique Saint-Denis. Il est le dernier monarque français à recevoir ce privilège, et également le dernier mort sur le trône, les deux suivants ayant été renversés. Son frère puîné, le comte d’Artois, lui succède sous le nom de Charles X. La Restauration prend fin avec la révolution de 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, roi des Français.

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