Le pillage (« La pille ») fait sur les côtes maritimes ottomanes (« faicte à la coste marine »), par des corsaires de l’ordre de Malte pousse Soliman le Magnifique à prendre l’île de Malte.
Il l’assiège à partir de mai 1565 (« Plusieurs de Malte »). En septembre, une armée du roi de Sicile (« par le fait de Messine ») parvient à chasser les Turcs (« Estroit serrez seront mal guerdonnez »). Afin d’éviter un nouveau siège, une nouvelle ville est construite. Elle prendra le nom de La Valette (« In cita nova & parens amenez »).
–Article Wikipédia le Grand siège de Malte.
Le Grand Siège de Malte a été mené par les Ottomans en 1565 pour prendre possession de l’archipel et en chasser l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Malgré leur supériorité numérique, les Ottomans ne viennent pas à bout de la résistance des chevaliers et doivent lever leur siège après avoir essuyé de lourdes pertes. Cette victoire de l’Ordre assure sa présence à Malte et renforce durablement son prestige dans l’Europe chrétienne.
Cet épisode s’inscrit dans la lutte pour la domination de la Méditerranée entre les puissances chrétiennes, notamment l’Espagne, appuyées par les chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et l’Empire ottoman. Les chevaliers sont installés depuis 1530 à Malte après avoir été chassés de Rhodes par les Turcs en 1522. Face aux activités de corsaires des chevaliers qui harcèlent les navires ottomans en Méditerranée (« La pille faicte à la coste marine« ) et dans l’optique de s’assurer une base navale stratégique, Soliman le Magnifique décide d’envoyer son armée contre l’archipel.
Fin mai 1565, une importante force turque, sous les ordres du général Mustafa Pacha et de l’amiral Piyale Pacha, débarque à Malte et met le siège devant les positions chrétiennes. Les chevaliers de l’Ordre, appuyés de mercenaires italiens et espagnols, et par la milice maltaise, sont commandés par le grand maître de l’Ordre, Jean Parisot de La Valette. Inférieurs en nombre, les défenseurs se réfugient dans les villes fortifiées de Birgu et de Senglea, dans l’attente d’un secours promis par le roi Philippe II d’Espagne. Les assaillants commencent leur siège par l’attaque du fort Saint-Elme qui commande l’accès à une rade permettant de mettre à l’abri les galères de la flotte ottomane. Les chevaliers parviennent néanmoins à tenir cette position durant un mois, faisant perdre un temps considérable et de nombreux hommes à l’armée turque. Au début du mois de juillet, le siège de Birgu et Senglea commence. Durant deux mois, malgré leur supériorité numérique et l’importance de leur artillerie, les Ottomans voient leurs attaques systématiquement repoussées, causant de nombreuses pertes parmi les assaillants. Début septembre, une armée de secours, menée par le vice-roi de Sicile (« Plusieurs de Malte par le fait de Messine »), don García de Tolède, débarque à Malte et parvient à défaire l’armée turque (« Estroit serrez seront mal guerdonnez« ), démoralisée par son échec et affaiblie par la maladie et le manque de nourriture.
La victoire des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem a un retentissement considérable dans toute l’Europe chrétienne : elle leur confère un immense prestige et renforce leur rôle de défenseur de la religion chrétienne face à l’expansionnisme musulman. Les fonds collectés à la suite de cette victoire permettent de relever les défenses de Malte et d’assurer la présence durable de l’Ordre sur l’île. Une nouvelle ville est également édifiée (« In cita nova & parens amenez« ), en vue de défendre la péninsule de Xiberras contre un retour éventuel des armées turques. D’abord appelée Citta’ Umilissima, elle prend ensuite le nom de La Valette, en hommage au grand maître de l’Ordre vainqueur des Ottomans.
La défaite ottomane, au-delà des pertes humaines, n’a pas eu de conséquences militaires importantes. Il s’agit cependant d’un des rares échecs de l’armée de Soliman, privant les Turcs d’une position stratégique qui leur aurait permis de lancer de nombreux raids en Méditerranée occidentale.