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I-49 : la guerre russo-Ottomane (1686-1700).

Adriaan Schoonebeek. Prise d’Azov (1699).

Entre 1686 et 1700 (« Lan mil sept cent ») se déroula une guerre entre la Russie et l’Empire Ottoman (« Ceux d’Orient par la vertu lunaire »). Elle marqua un tournant dans le déclin de la sublime porte en Europe (« Beaucoup beaucoup avant telles menées »). Les armées russes parviennent à contrôler la Crimée et les rives de la mer d’Azov aux coins de l’Empire (« Subjugant presques le coing Aquilonaire »).

Article Wikipédia Guerre russo-turque de 1686-1700.

La guerre russo-turque de 1686–1700 est l’un des théâtres des efforts conjoints des Européens à la fin du XVIIe siècle pour repousser l’Empire ottoman (« Beaucoup beaucoup avant telles meneés Ceux d’Orient par la vertu lunaire« ).

Le conflit russo-ottoman démarre quand la Russie impériale, alors dirigée par la régente Sophia Alexeievna, qui sera déposée du trône par son frère Pierre le Grand en 1689, rejoint la coalition anti-turque comprenant l’Autriche, la Pologne et Venise en 1686. Au cours de la guerre, les armées russes mettent sur pied les campagnes de Crimée de 1687 et 1689 et les campagnes d’Azov de 1695 et 1696 (« Subjugant presques le coing Aquilonaire« ).

La Russie préparant la guerre avec la Suède et les autres nations ayant signé le traité de Karlowitz avec la Sublime Porte en 1699, le gouvernement du tsar conclut le traité de Constantinople avec l’Empire ottoman en 1700, mettant un terme à la guerre (« Lan mil sept cent feront grand emmenées« ).

Article Wikipédia Campagnes de Crimée.

Les campagnes de Crimée de 1687 et 1689 ont été menées par l’Empire russe, alors dirigé par la régente Sophia Alexeievna, contre le khanat de Crimée, vassal du sultan ottoman (Suleiman II monte sur le trône en novembre 1687, remplaçant Mehmed IV, qui avait fait, sans succès, le siège de Vienne en 1683). On peut les intégrer à la guerre russo-turque de 1686-1700 et aux guerres russo-criméennes. L’échec de ces campagnes, qui visait notamment l’obtention d’un accès à la mer d’Azov, aurait été une des causes de l’expulsion du pouvoir de la régente, remplacée par son demi-frère Pierre le Grand.

Première expédition.

Bien que plusieurs boyards s’opposent à une guerre contre les Turcs, la régente Sophie, qui a fait signer le traité de paix éternelle de 1686 avec l’Union de Pologne-Lituanie, par laquelle la Russie intègre la Sainte Ligue, y est plutôt favorable car elle espère une conquête facile de la Crimée. Elle commet cependant une grave erreur en nommant le Knèze Golitsyne (alias Galitzine), son amant, à la tête de l’armée. Bien qu’il ait de grandes qualités politiques, il fait un chef de guerre absolument incapable.

L’opération de 1687 en Crimée est un véritable échec. L’armée revient sur ses pas sans avoir livré un seul combat. En mai 1687, Galitzine quitte l’Ukraine avec environ 100 000 hommes, des Cosaques du Don et d’autres de Zaporojie. Mais les troupes sont mal ravitaillées, les Cosaques désertent, tandis que les Tatars de Crimée mettent feu à la steppe, déclenchant un énorme incendie de la steppe entre le Dniepr et l’isthme de Perekop, ce qui force les Cosaques à faire demi-tour à partir du .

Malgré cette défaite, Galitzine est reçu en héros à son retour à Moscou. Sophie tente de faire croire au peuple et aux États européens que l’opération a été un succès complet. Les Cosaques et Galitzine demandent toutefois à la régente de remplacer le hetman Ivan Samoilovich par Ivan Mazepa, hostile à la guerre contre l’Empire ottoman et le khanat de Crimée. Mazepa remplace Samoilovich le , l’ayant accusé de conspiration en vue de déclencher une sécession vis-à-vis de la Russie moscovite.

Seconde expédition.

En 1688, suite à une incursion des Turcs en territoire russe, Sophie ordonne une nouvelle expédition en Crimée, alors que la Pologne entre en négociations avec la Sublime Porte. Le commandement est de nouveau confié à Galitzine, à la tête d’environ 150 000 soldats qui prennent la route au printemps 1689. L’expédition est à nouveau un fiasco. Après avoir remporté une victoire contre les Tatars le , ils assiègent en vain Perekop à partir du 20 mai. Inférieurs en nombre, les Cosaques décident la retraite le 11 juin, Galitzine laissant ainsi 20 000 morts et 15 000 prisonniers sur le terrain. De retour à Moscou, il est de nouveau récompensé pour sa victoire malgré la réticence du jeune tsar(27 juillet).

Globalement un échec, ces campagnes ont toutefois permis à la Nouvelle Russie de cesser de payer au Khanat de Crimée un tribut. Patrick Gordon, qui prendra plus tard le parti de Pierre contre la régente, est nommé général de l’armée impériale russe à la suite de ces combats.

Article Wikipédia Traité de Karlowitz (1699).

Le Traité de Karlowitz (ou traité de Karlovci) fut signé en 1699 à Sremski Karlovci (en serbe : Сремски Карловци ; en croate : Srijemski Karlovci ; en allemand : Karlowitz ; en turc : Karlofça ; en hongrois : Karlóca), ville aujourd’hui en Serbie, concluant la Grande guerre turque dans laquelle l’Empire ottoman, qui menaçait depuis plus de 150 ans l’Autriche et la Pologne, fut défait par l’Empire des Habsbourg.

Après deux mois de négociations entre l’Empire ottoman, d’une part, et d’autre part la Sainte Ligue (coalition de diverses puissances européennes parmi lesquelles l’Autriche habsbourgeoise, la Principauté de Transylvanie, la Pologne-Lituanie, Venise et la Russie), un traité est enfin signé le 26 janvier 1699. Les Ottomans cèdent ou rendent :

à la Pologne, la Podolie (dont ils s’étaient emparés en 1672) ;

aux Habsbourg, la majorité de la Hongrie, la Slavonie et leurs droits de suzeraineté sur la Transylvanie qui leur était tributaire ;

aux vénitiens, de menus territoires en Dalmatie, leurs droits de suzeraineté sur la République de Raguse qui leur était tributaire, l’île de Sassos et surtout la Morée (péninsule du Péloponnèse ; au traité de Passarowitz, en 1718, les Ottomans reprendront aux Vénitiens la Morée, mais aussi les escales crétoises de Souda et Spinalonga, d’Arta et de Parga en Épire).

Le traité de Karlowitz marque le début du déclin de l’Empire ottoman en Europe orientale et fait de la monarchie habsbourgeoise la puissance dominante dans le centre de l’Europe.

Article Wikipédia traité de Constantinople (1700).

Le Traité de Constantinople de 1700 met fin à la Guerre russo-turque de 1686-1700. Il est signé un an après le Traité de Karlowitz, qui marque la défaite de l’Empire ottoman lors de la Deuxième guerre austro-turque (1683-1699).

Pierre le Grand se voit alors reconnaître la possession d’Azov et de la base militaire navale de Taganrog, et obtient en outre le droit de conserver et d’avoir un ministre permanent dans l’Empire ottoman. Pierre-le-Grand accepte dans le même temps de raser les 4 forteresses du Dniepr (Gazi-Kerman, Taman/Dugan, Nustretkermen, Saginkermen) prises et renforcées pendant les attaques de 1695, si elles ne sont pas réoccupées. Mais dans le même temps il stipule qu’il ne paiera plus le tribut annuel au khan de Crimée payé jusque-là. Le traité est un tournant dans les relations de la Russie au khanat de Crimée.

Cette campagne marqua la première offensive militaire réussie par l’armée impériale russe sur un sol étranger depuis plusieurs siècles, et établit la Russie comme étant un pays important dans la diplomatie européenne. Toutefois, le contrôle de la seule mer d’Azov ne lui offrait pas une voie suffisante pour le commerce, tandis que la paix avec le sultan Mustafa II permettait à Pierre de se tourner vers la mer du Nord, préparant ainsi la grande guerre du Nord contre la Suède.

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