Marie-Antoinette (« La grande royne ») lors de son exécution (« quand se verta vaincu ») fera preuve d’un excès de courage masculin (« Fera exces de masculin courraige »). Elle traversera la Seine (« fluve passera ») cheval (« Sus cheval ») à moitié nu (« toute nue »). Elle mourra par la lame de la guillotine (« Suite par fer ») qui s’abattra sur sa tête (« à foy fera oultrage »).–
Article wikipéda Exécution de Marie-Antoinette.
L’exécution de Marie-Antoinette d’Autriche est l’application de la condamnation à la mise à mort par guillotine de Marie-Antoinette d’Autriche, reine de France jusqu’à l’abolition de la monarchie le 22 septembre 1792. Cette condamnation est prononcée par le Tribunal révolutionnaire le 16 octobre 1793, à quatre heures et demie du matin, après un procès qui a duré deux jours (« La grande royne quand se verta vaincu« ).
Le mercredi 16 octobre 1793, vers 10 heures du matin, les quatre juges et le greffier du Tribunal révolutionnaire entrent dans la pièce où se trouve Marie-Antoinette. Ils lui font une seconde fois lecture de la sentence. À la fin de la lecture, l’exécuteur des hautes œuvres, Henri Sanson s’approche de Marie-Antoinette et lui attache les mains derrière le dos. Il lui ôte ensuite sa coiffe et lui raccourcit les cheveux (« toute nue« ), lesquels seront ensuite brûlés pour ne pas servir de relique.
Marie-Antoinette franchit la grille de la Conciergerie emmenée par le bourreau, Henri Sanson (fils de Charles-Henri Sanson qui guillotina son époux Louis XVI), et se dirige vers la cour de Mai où l’attend une charrette. Il s’agit d’un plateau de bois, posé sur des essieux, et tiré par deux percherons (« Sus cheval, fluve« ). Les mains liées derrière le dos, Marie-Antoinette grimpe l’escabeau avec l’aide de Henri Sanson.
L’abbé Girard, curé de Saint-Landry, prêtre constitutionnel désigné par le Tribunal révolutionnaire, l’accompagne en tant que confesseur. N’ayant pas eu le choix de son prêtre, contrairement à Louis XVI, Marie-Antoinette refuse les services de celui qui lui est imposé. Le bourreau se place derrière la reine, son aide est assis au fond de la charrette. Sortie de la cour de Mai, la charrette roule lentement au travers d’une multitude qui se précipite sur son passage, sans cris, ni murmures. 30 000 hommes de troupe forment une haie tout au long du parcours. À l’entrée de la rue Saint-Honoré, des clameurs de haine se font entendre et la charrette s’immobilise.
Vers midi, la charrette apparaît sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde). Marie-Antoinette descend « avec légèreté et promptitude, sans avoir besoin d’être soutenue, quoique ses mains fussent toujours liées » (« Fera exces de masculin courraige« ). Elle gravit l’échelle menant à l’échafaud de la même manière, perdant l’un de ses souliers (lequel fait aujourd’hui partie de la collection du musée des beaux-arts de Caen). On prétend qu’elle aurait marché, avec l’autre soulier, sur le pied du bourreau et que ses dernières paroles auraient été : « Monsieur, je vous demande pardon, je ne l’ai pas fait exprès ». Elle ne s’adressa pas au peuple comme Louis XVI l’avait fait neuf mois plus tôt. Les aides l’attachent sur la planche. Elle bascule. La lunette de bois se referme. Le couperet tombe (« Suite par fer« ). À midi et quart, l’acte est consommé. Henri Sanson saisit la tête de Marie-Antoinette par les cheveux et la brandit au peuple en criant « Vive la République ! ». La foule, comme pour l’exécution de Louis XVI, reste silencieuse et se disperse rapidement (« à foy fera oultrage« ).
Marie-Antoinette est inhumée au cimetière de la Madeleine auprès de son mari Louis XVI dans une fosse commune. On répandit de la chaux vive sur sa dépouille.
L’acte de décès de Marie Antoinette est établi le 24 octobre 1793. L’original de l’acte a disparu lors de la destruction des archives de Paris en 1871, mais il a été recopié par des archivistes. Voici ce que dit le texte :
« Du trois du second mois de l’an Second de la République française (24 octobre 1793).
Acte de décès de Marie Antoinette Lorraine d’Autriche du vingt-cinq du mois dernier (16 octobre 1793) âgée de trente-huit ans, veuve de Louis Capet, vu l’extrait du jugement du tribunal criminel révolutionnaire et du procès-verbal d’exécution en date du 25 du mois dernier.
Signé Woeff, commis greffier. L’officier public Deltroit. »Le , les restes de Marie-Antoinette sont déposés à la basilique Saint-Denis. En 1816, Louis XVIII fait élever un monument funéraire dans la basilique, réalisé par Pierre Pétiot.