Me revoilà avec la synarchie. J’ai décidé d’écrire encore deux articles (au moins) sur le sujet afin d’évoquer le rôle majeur de l’ennemi russe dans la synarchie. Un ennemi russe qui est revenue avec force sur le devant de l’actualité depuis février 2022. Enfin, il me semble aussi nécessaire de revenir sur le rôle joué dans la synarchie par le haut patronat, la haute banque et la presse afin de donner plus de détail et de noms.
Un rapport des renseignements généraux de Vichy sur le « rôle du patronat dans la genèse et la conduite de la guerre actuelle » et son « plan d’action […] pour la France » depuis 1920 permet de comprendre les mécanismes de contrôle et de prise du pouvoir que la synarchie a mis en œuvre. C’est un rapport anonyme sans date qui fut sans doute rédigé entre 1942 et 1943.
Il comporte une annotation de XP/150 : « assez fantaisiste. Des indications dont certaines mériteraient une enquête et des recherches attentives ».
Il se trouve sous la côte « F7 15343, Synarchie : études, rapports, coupures de presse, 1941-1948 » aux Archives nationales.
Voici le texte du document cité par Annie Lacroix-Riz dans son livre « le choix de la défaite ». Je n’ai pas réussi à me procurer l’originale. Sans doute parceque je ne suis pas parisien et que cela nécessiterait un déplacement au archives nationales.
« Les Français n’ont pas été battus : ils ont été trahis […] par le haut patronat, par peur du socialisme et notamment de sa forme ultime : le communisme. Toute la politique mondiale, depuis 1917, s’explique par la lutte entre le grand capitalisme international et le socialisme. Le haut patronat international a sa capitale, tantôt dans un pays, tantôt dans un autre. Naguère, c’était Londres, c’est aujourd’hui New York. Les États sont, pour lui, de simples instruments de gestion. Il est au-dessus de nos “Patries”. Sa patrie à lui, ce sont les matières premières : l’or, le fer, cuivre, le charbon, le pétrole, etc. Il est contre Moscou, parce que Moscou lui a fermé l’accès des matières premières de l’Union Soviétique et gère celles-ci sans patrons, avec de simples fonctionnaires. Pour cette raison, le haut patronat mondial veut abattre le communisme russe par la guerre, il lui fallait l’armée allemande pour battre l’armée russe. Il lui fallait la défaite de la France pour que l’armée allemande ait les mains libres en Russie. Il a organisé la défaite truquée de la France. […]
Rois, parlements, presse, armée, église […sont] depuis un demi-siècle complètement passés sous le contrôle du haut patronat. On parle souvent de la responsabilité des partis politiques, de la maçonnerie et des syndicats, mais les hommes politiques, les ministres, les vénérables des loges et les secrétaires de syndicats, cela ne pèse pas lourd devant le Comité des Forges et le Comité des houillères, qui sont les organismes qui commandent tous les autres. La moitié des hommes publics importants sont achetés par eux. » À la fin du 19e siècle ont été créées de « grandes coalitions patronales, ou trusts, […] pour empêcher l’avilissement des prix et pour limiter les revendications ouvrières. Cela les a conduits à organiser, dans chaque catégorie, un contrôle presque total de la production. » Ces groupements ont organisé « le débauchage des grands fonctionnaires [, qui] ont su que, s’ils fermaient les yeux sur l’action des grands patrons, ils pourraient obtenir des situations de premier ordre. Un fonctionnaire qui gagnait 50 000 frs au service de l’État était engagé par eux, avec un traitement de 500 000 frs et bien au-delà, c’est ainsi qu’ils ont “possédé” l’Administration française et pris à l’État ses meilleurs fonctionnaires. […] Ils ont pris 70% des sénateurs en leur faisant donner des places dans les conseils d’administration. Des députés sont devenus avocats-conseils des grandes compagnies. Mais les jeunes normaliens, les jeunes professeurs des facultés de droit devenaient socialistes. Le Comité des Forges organisa le recrutement des meilleurs élèves des grandes écoles, et il les casa, à leur sortie de l’école, à la tête de syndicats avec de gros appointements.
La presse pouvait gêner le haut patronat, il en organisa systématiquement la corruption. Contrôlant les agences de publicité et les messageries de journaux, il contraignit les journaux à un déficit permanent, et leurs agents spéciaux, que l’on nomme distributeurs de publicité, mais qui sont, en fait, des organisateurs de silence, apportèrent aux journaux des subventions qui comblaient leur déficit et les mettaient à leur merci. En trente ans, le haut patronat français a ainsi acquis le contrôle de toute la presse, de l’Action française au Populaire.
Le haut patronat comprend ce que l’on appelle les “Deux Cents Familles”. Mais il va bien au-delà. Ses états-majors de premier rang représentent cinq mille administrateurs et techniciens, parmi lesquels se recrutent les grands commis qui deviennent parfois les chefs de ces organisations. De cet ensemble directeur dépend ce qu’on appelle “Le Monde” qui vit des dividendes distribués par les trusts. C’est avec “Le Monde” que le haut patronat gouverne les lettres, les arts, l’armée, une partie du monde ecclésiastique, les salons tenus par les grandes dames “du Monde” dont les Académiciens, les Évêques et les généraux.
La police est à la disposition du haut patronat. Aucune grande mesure de police n’est prise sans concert entre le Préfet de police et les grands Chefs des trusts. Ceux-ci ont, en outre, des hommes à eux parmi les grands fonctionnaires de la police. Ils ont, enfin, leur propre police; tous les syndicats patronaux leur fournissent automatiquement tous renseignements politiques, économiques et sociaux.
L’État d’aujourd’hui n’est rien devant les trusts. Ni l’État de Lebrun, de Daladier, de Paul Reynaud, ni l’État de Pétain ni de Laval ni ceux de Mussolini, de Hitler ou de Roosevelt. Derrière tous les Rois, chefs d’État et ministres, il y a le haut patronat, dont le public ne connaît pas les chefs, qui n’aiment pas à se faire connaître ». Trônent en son sein les Comités des Forges et des houillères « de beaucoup les plus riches, et qui, sous le contrôle des grandes familles, dont la plus puissantes est celle de Wendel, sont dirigés par deux grands commis de haute valeur, Lambert-Ribot pour le Comité des Forges et de Peyerimhoff pour les Houillères. Servant les trusts, deux grandes banques d’affaires, la Banque de Paris et des Pays-Bas, présidée par Moreau (ancien gouverneur de la Banque de France) et l’Union parisienne (où régnait Schneider du Creusot). Toutes les banques catholiques, juives, protestantes, sont associées aux trusts. Les […] plus actives dans la politique des trusts ont été la banque de l’Indochine, avec Baudouin (ancien ministre des Affaires étrangères) et la banque Worms, dirigée par Hyppolite Worms, […] la grande organisatrice des gouvernements de Vichy. »
Nous pouvons en déduire plusieurs éléments très importants pour comprendre la crise des années trente jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale ainsi que celle que nous vivons à l’heure et que l’on peut appeler, sans beaucoup se tromper, la Troisième Guerre mondiale (2020 et 2027). Ce texte raisonne d’une étrange actualité depuis la crise sanitaire du Corona-virus et la guerre en Ukraine.
Dès le début du texte, les policiers des Renseignements Généraux désignent l’ennemi russe montrant une lutte séculaire entre la Russie et le grand patronat international allié avec la banque internationale et contrôlant la presse. C’est cet aspect-là qui m’a donné envie d’écrire encore deux articles.
Cela résonne d’une étrange actualité en ce début d’année 2022 alors que la guerre d’Ukraine dresse de nouveau l’occident sur le front de l’Est contre l’ennemi éternel de la synarchie : la sainte Russie.
Il faut analyser dans le détail ce très important passage du rapport des Renseignement Généraux. Il constitue la clef de la crise que nous vivons. Le texte du rapport commence précisément par ce sujet, c’est dire son importance.
Le texte présente la situation internationale de 1943 comme une guerre entre le « haut-patronat » et le « socialisme ». La Russie étant devenue communiste depuis 1917, elle devient donc naturellement l’ennemi des capitalistes du monde entier. La présentation, légèrement simpliste, à la limite du caricaturale, doit être nuancé. Il faut lire entre les lignes pour comprendre le véritable enjeu de la situation.
Revenons au début de l’histoire, c’est-à-dire la Révolution russe (I), pour ensuite raconter les tentatives de prise de contrôle de la Russie par le grand patronat via la Nouvel Economie Politique (II) le « dégel » et la « Perestroïka » (III).
I : La Révolution russe.
A. Le financement allemand de la Révolution.
La Révolution russe fut permise par l’argent des capitalistes occidentaux. La presse de l’époque est intarissable sur le sujet, alors que les journalistes comme les historiens modernes semble devoir oublier ce fait historique incontestable.
Les Allemands vont financer Vladimir Oulianov Lénine pour lui permettre de prendre le pouvoir en Russie. L’écrivain et journaliste André Chéradame évoquera les faits dans son livre « la mystification des peuples alliés » publié en 1922.
Viendront, ensuite les études d’Anthony Sutton sur Wall Street, et en particulier, sont « Wall Street et la Révolution bolchevique », en 1974.
Avec ses trois sources, il est presque impossible de nier le financement capitalistique de la Révolution russe de 1917.
« Lénine, agent de l’Allemagne » titrait le journal français « le Matin » du 2 octobre 1920.
Lénine a été poussé vers le pouvoir contre le Tsar Nicolas II afin de favoriser les intérêts de guerre de l’Allemagne. L’accusation fut portée par Vladimir Bourtzeff qui publia, en 1919, un livre intitulé « Soyez maudits, Bolcheviks ! ». Historien et journaliste socialiste, il fut prisonnier du Tsar puis de Lénine. Le livre est presque introuvable à un prix raisonnable, en revanche, ses articles se trouvent très facilement dans la presse française sur le site « Gallica ».
« Dans la Cause commune, M. V. Bourtzeff accuse Lénine d’avoir, pendant la guerre, trahi la Russie et les alliés au profit de l’Allemagne.
J’affirme que depuis août 1914 et en un laps de temps relativement court, les Allemands ont remis personnellement à Lénine plus de 70 millions de marks pour l’organisation de l’agitation bolchevik dans les pays alliés.
C’est avec l’argent des Allemands et sur les indications, des Allemands, poursuit M. Bourtzeff, que fut entreprise dans les pays alliés la propagande bolchevik.
Les conférences de Zimmerwald et de Kienthal qui ont joué un rôle si néfaste dans le mouvement socialiste international, ont été organisées par Lénine et Cie avec des fonds allemands et avec le concours de l’état-major allemand.
En 1915 et 1916, bien avant la révolution, Lénine a entrepris plusieurs fois, aussi secrètement que possible, le voyage de Zurich, où il habitait, à Berne, pour rendre visite à l’ambassade d’Allemagne où les agents de l’état-major lui remettaient de l’argent et lui donnaient leurs instructions pour son action.
Pendant toute la guerre, Lénine n’a jamais interrompu ses rapports avec l’état-major allemand.
Au mois d’avril 1917, après la révolution, Lénine a encore emprunté de l’argent et de l’aide des Allemands pour venir de Suisse à Pétrograd à travers l’Allemagne.
Et M. Bourtzeff cite ce passage des mémoires de Ludendoriï, écrits en 1918 :
Bien que le gouvernement soviétiste n’existe que grâce à nous, nous ne pouvons rien attendre de bon de lui. Il est pour nous une menace permanente. Il faut que les bolcheviks voient en nous, comme auparavant, leurs maîtres absolus et qu’ils fassent notre volonté, par crainte de l’Allemagne et par peur pour leur pouvoir.
A Berlin même, voici quelques semaines, l’un des hommes les plus en vue de l’Allemagne déclara à M. Bourtzeff :
En utilisant Lénine, nous n’avons commis aucun crime ! Dans la guerre, tous les moyens sont bons contre l’ennemi.
Mais dans nos rapports avec Lénine, nous n’avons pas su nous arrêter à temps et nous avons commis ainsi une erreur plus importante qu’un crime ! Nous avons maintenant honte de nous-mêmes.
A Berlin, M. Bourtzeff eut. « d’un personnage autorisé, la confirmation catégorique, irrécusable », que Lénine est. un agent allemand, qu’il a été pendant la guerre au service des Allemands, qu’il a été payé par eux.
J’ajoute qu’à Berlin également, du même personnage, ainsi que d’autres personnalités également autorisées, j’ai entendu des affirmations aussi catégoriques en ce qui concerne Trotzky, Radek, Zinovieff. etc.
Pendant la guerre, alors que les Allemands se trouvaient à quelques kilomètres de Paris, Lénine leur a rendu des services énormes, qu’on ne peut comparer à ceux qu’a pu leur rendre un Bolo. » (Le Matin, 2 octobre 1920)
Dans un article signé André Chéradame, dans le journal « Le Matin » du 6 avril 1921, celui-ci évoque les liens entre la Deutsch Bank, Wall Street et la révolution bolchévique :
« La Deutsche Bank est la base de cette organisation formidable. Elle a donné jadis la mesure de son action pangermaniste dans J’affaire du chemin de fer de Bagdad qu’elle a conduite depuis 1888 par l’intermédiaire de MM. A. Kaulla, Türk Zander, Dr Siemens, Helfferich, lequel est l’un des principaux inspirateurs de la partie financière de la guerre de sciences politiques actuellement conduite de Berlin.
L’organisation bancaire allemande est d’autant plus influente que dans toutes les places du monde, notamment à Londres et à New-York, elle se trouve aidée par de puissants financiers nés allemands, naturalisés citoyens anglais ou américains, mais qui agissent en harmonie avec les directives de Berlin. Il est bien connu des initiés que le groupe de New-York a fortement favorisé l’action de M. Wilson tendant, malgré les volontés du peuple américain formellement manifestées lors des élections générales du 6 novembre 1918, à imposer l’armistice avant la défaite militaire complète de l’Allemagne.
Or, cette organisation bancaire allemande universelle subsiste entièrement.
La conception erronée des alliés relativement à l’armistice, équivalant pour eux à la victoire intégrale, a permis à cette organisation de reprendre, depuis le 11 novembre 1918, une activité sans cesse accélérée. C’est cette organisation bancaire agissant sur tous les grands marchés financiers du monde qui a rendu possible la gigantesque manœuvre allemande réussissant à influencer, surtout en Europe, le cours général des changes conformément aux intérêts pangermanistes, manœuvre que nous allons. » (Le matin, 6 avril 1921)
B. Le plan secret « des travailleurs de Sion ».
Nous avons également le plan secret de l’association des « travailleurs de Sion » rédigé par un avocat russe Monsieur Rappoport. Le document fut révélé par la presse en 1920. Un rapport qui date de 1918.
Le rapport est d’une grande importance historique, car il relate le plan des banquiers de Wall Street contre la Russie en utilisant l’Ukraine.
« Ce rapport, daté de 1918, met à jour la complicité de certaines banques cosmopolites dont les agissements avaient pour but de « chambarder » le Midi de la Russie et de mettre la population, appauvrie, et affolée, sous la férule des « Travailleurs de Sion », véritables instigateurs du bolchevisme.
Une personne ayant occupé en Ukraine un poste important dans le gouvernement de Skoropadsky, nous a confirmé l’exactitude de ce rapport en ce qui concerne les noms propres qui y sont mentionnés ; un doute subsiste cependant, sur la personnalité de l’auteur, les avocats du nom de Rappaport se comptant en Russie par dizaines. » (L’intransigeant, 27 mai 1920).
Le « midi de la Russie », c’est l’Ukraine, la Crimée, la Bessarabie (actuellement Moldavie) et de la Ruthénie blanche (actuellement Biélorussie). Vous noterez avec moi que plus d’un siècle plus tard, ces trois pays devenus indépendant de la Russie sont toujours l’objet d’attaque afin de les détacher de l’influence russe et de favoriser la prise de contrôle de ses régions par les « travailleur de Sion ».
Les « travailleurs de Sion », c’est le « Poale Zion », un mouvement marxiste et sioniste exerçant ses activités dans l’Empire russe. Il joua un rôle important dans la prise de pouvoir des Bolcheviques surtout par l’intermédiaire du « Bund ». Je n’entrerais pas dans le détail sur ce sujet (même si je pourrais le faire). La presse de 1920 parlait librement de ce sujet, alors qu’aujourd’hui, il est rigoureusement interdit de le dire sous peine d’être qualifié d’antisémite. Mon point de vue n’a pas changé. Le judaïsme est une religion, alors que là, nous sommes sur le terrain du judaïsme politique. Cela ne concerne donc pas tous les Juifs, mais uniquement ceux qui sont politisés à l’extrême gauche. Ces gens-là parlent comme s’il n’y avait pas de Juifs de droite, voir même d’extrême droite. Il y a aussi un catholicisme politique ou un islam politique sans que cela ne concerne l’ensemble des catholiques ou des musulmans. Mais là, pour le judaïsme, c’est interdit de le dire.
« Ceci dit, passons à l’examen de l’étonnant factum dont voici le résumé.
Notre tâche principale — débute le camarade Rappaport — était d’attirer l’Ukraine (avec la Crimée, la Bessarabie, la partie ouest du bassin du Donietz et le sud-ouest de la Ruthénie Blanche) dans l’orbite de notre activité. – La raréfaction des moyens de subsistance devait créer un état d’esprit correspondant à nos projets. Dans ce but, nous avons mis en notre pouvoir la grande industrie par le moyen d’un agiotage adroitement mené ; nous contrôlons également le grand commerce par la voie de l’escompte ; enfin, nous tenons le petit négoce par nos syndicats Troujenik, Jizn, etc. » (L’intransigeant, 27 mai 1920).
L’Ukraine, la Biélorussie, la Moldavie et la Crimée accueillaient sur leur sol d’importantes communautés juives. Ce territoire était perçu par les Juifs ashkénazes comme une terre sainte au même titre qu’Israël pour les Séfarades.
Il y a deux peuples Juifs :
- Les séfarades.
- Les ashkénazes.
Chaque peuple dispose de sa terre sainte :
- Israël pour les Séfarades.
- Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Crimée : pour les ashkénazes.
En 1917, les deux peuples juifs ont retrouvé leur terre sainte respective : déclaration Balfour pour Israël et révolution bolchevique pour le sud de la Russie.
Il faut bien comprendre ce que je vous explique là. Vous n’en entendrez jamais parler sur les médias mainstream ou sur les médias de la dissidence. C’est la clef pour comprendre l’histoire du dernier siècle. C’est ce que nous dit le rapport des travailleurs de Sion.
Une nouvelle tentative se joue encore en ce moment contre la Russie. C’est ce qui explique également l’omniprésence d’intellectuels juifs contre la Russie et leurs alliances contre-nature avec les nazis ukrainiens. Le judéo-nazisme se justifie, en 1941, comme en 2022, comme une tentative de récupération de la Kazarie par les Ashkénazes.
C’est une bataille eschatologique qui a commencé en 1917 et continue en 2022. Il y eut des victoires et des défaites dont je ne pourrais évoquer les péripéties que de manière brève. Souvent, le gens mal informé n’évoque le projet sioniste que pour Israël, mais il y a aussi le projet sioniste dans l’Empire russe.
Pour approfondir le sujet, il faut lire le livre de Youri Slezkine, « le siècle juif ». Une remarquable étude sur l’influence du judaïsme politique dans l’histoire du vingtième siècle. Il confirme entièrement la thèse de la nombreuse présence de Juif lors de la Révolution russe.
L’auteur démontre de manière implacable le rôle joué par les Juifs lors de la Révolution russe de 1917.
« Avec l’essor du marxisme, le rôle des Juifs dans le mouvement révolutionnaire russe devint encore plus important. (…) Au moins 99 des 159 émigrés politiques (soit 62, 3 %) rentrés en Russie en 1917 en « wagon plombé » à travers l’Allemagne étaient juifs. (…) Le premier groupe de 29 expatriés qui arriva avec Lénine comprenait 17 Juifs (58, 6 %). Lors du sixième congrès du parti (bolchevique), en juillet-août 1917 marqué par une plus forte représentation des organisations de base, la proportion des Juifs était d’environ 16 % de tous les délégués et de 23, 7 % des membres du Comité central. » (Youri Slezkine, le siècle juif, la découverte poche ; p. 192-193).
Un peu plus loin :
« Au premier Congrès panrusse des Soviets, en juin 1917, au moins 31 % des délégués bolcheviques (et 37 % des sociaux-démocrates unifiés) étaient juifs. Lors de la réunion du 23 octobre 1917 du Comité central bolchevique, qui vota le lancement de l’insurrection armée, cinq des douze membres présents étaient juifs. Trois des sept membres du Politburo chargé de diriger le soulèvement d’octobre étaient juifs (Trotski, Zinoviev et Grigori Sokolnikov (Girch Brilliant). Le Comité central exécutif panrusse (VtsIK) élu par le deuxième congrès des Soviets (qui ratifia le coup d’Etat bolchevique, émit les décrets sur la terre et la paix et forma le Conseil des Commissaires du Peuple avec Lénine à sa tête) comprenait 62 bolcheviques (sur 101 membres). On comptait parmi eux 23 Juifs, 20 Russes, 5 Ukrainiens, 5 Polonais, 4 « Baltes », 3 Géorgiens et 2 Arméniens. D’après Nahum Rafalkes-Nir, qui représentait l’organisation sioniste Poaley-Tzion, les quinze orateurs participant au débat sur le coup de force, représentants officiels de leur Parti, étaient tous Juifs (en réalité ils étaient sans doute seulement quatorze). » (Youri Slezkine, le siècle juif, la découverte poche ; p. 220-221).
« Plus spécifiquement, et de façon tout à fait publique, les noms juifs (et quelques pseudonymes assez transparents) furent associés à deux des épisodes les plus dramatiques et les plus emblématiques de la Terreur rouge. Au début de la guerre civile, en juin 1918, Lénine ordonna l’élimination de Nicolas II et de sa famille. Parmi les exécutants de cette sentence de mort, figuraient les noms de Sverdlov (ancien préparateur en pharmacie et chef du Comité exécutif central panrusse à Moscou), Chaïa Golochtchékine (le commissaire du district militaire de l’Oural, un ancien dentiste), et Iakov Jourovski (le tchékiste chargé de l’exécution, qui déclara ultérieurement avoir lui-même abattu le tsar ; il était horloger et photographe avant la révolution. (…) Vers la fin de la guerre civile, entre fin 1920 et début 1921, Béla Kun (le président du Comité révolutionnaire de Crimée) et Rozalia Zemliatchka (née Zalkind) dirigeante du Comité du Parti de Crimée et fille d’un riche marchand de Kiev) présidèrent au massacre de milliers de réfugiés et prisonniers de guerre qui étaient restés à l’arrière après l’évacuation de l’armée blanche. » (Youri Slezkine, le siècle juif, la découverte poche ; p. 223-224).
Maxime Gorki, le poète russe, adressa une lettre à des représentants bolcheviques pour s’étonner des attaques des églises orthodoxes par des militants juifs. La lettre est citée par Youri Slezkine dans son livre :
« La raison de l’antisémitisme qui sévit actuellement en Russie est le manque de tact des bolcheviks juifs. Les bolcheviks juifs certes pas tous, mais quelques jeunes irresponsables parmi eux, participent à la profanation des lieux saints du peuple russe. Ils ont transformé les églises en cinémas, et en bibliothèques sans prendre en considération les sentiments du peuple russes. Les bolcheviks juifs auraient dû laisser ces tâches aux bolcheviks russes. Le paysan russe est rusé et taciturne. Extérieurement, il paraîtra doux comme un agneau, mais, derrière son sourire docile, il nourrira une haine profonde pour le Juif qui a osé s’en prendre à ses lieux saints. » (lettre de Gorki, cité par Youri Slezkine, le siècle juif, la découverte poche ; p. 223-224).
Citons enfin, le compte-rendu d’une réunion du Politburo du 18 avril 1919 :
« Le camarade Trotski affirme que les Lettons et les Juifs constituent un pourcentage important des fonctionnaires des unités de la Tcheka déployées sur le front, des Comités exécutifs du front et de l’arrière et des administrations soviétiques dans la capitale. ; que le pourcentage parmi les combattants du front est comparativement faible ; qu’on enregistre une forte agitation chauviniste à ce sujet dans les rangs de l’armée rouge et que cette agitation y rencontre un certain écho ; et qu’il est de l’opinion qu’il est essentiel de réorganiser la répartition des fonctionnaires du Parti pour obtenir une meilleure distribution du personnel de chaque nationalité entre le front et l’arrière. » (compte rendu de la réunion du Politburo du 18 avril 1919, cité par Youri Slezkine, le siècle juif, la découverte poche ; p. 223-224).
Il faut croiser les travaux de Slezkine avec ceux d’Arthur Koestler, dans « la treizième tribut » qui relate l’histoire de la Kazarie et de son opposition à la Russie slave.
Le territoire de l’ancienne Kazarie correspond à celui des plus fortes tensions géopolitiques du dernier siècle. Il est même possible de lire l’opération Barbarossa comme une énième tentative de prendre le contrôle du territoire des Khazars par les judéo-nazis. Stalingrad étant situé en plein milieu de l’antique empire juif.
Pour moi, il y a trois grands génies littéraires en Ukraine, Nicolas Gogol, Mikhaïl Boulgakov et Isaac Babel. Ils permettent chacun dans leur domaine de comprendre l’Ukraine.
Il faut lire et relire les livres merveilleusement bien écrits d’isaac Babel, le moins connu des trois.
Ses « récites d’Odessa » montrent l’Ukraine juive à travers des scènes de vie du Shtetl d’Odessa où Babel passa son enfance. Le quartier juif d’Odessa est dirigé par une sorte de « roi », un chef mafieux. La nouvelle Ukraine né de Maïdan, en 2014, me fait penser à ce roman de Babel.
Autres livres d’Isaac Babel, en lien avec le sujet que nous abordons, ses livres sur la Révolution russe et la guerre civile : « cavalerie rouge », « chroniques de l’an 18 » et « Journal de 1920 ».
« cavalerie rouge » est un roman sur la guerre civile, alors que « Chronique de l’an 18 » et « Journal de 1920 » sont des journaux intimes sur ce dont il a été le témoin direct. Les trois livres se complètent et doivent se lire ensemble pour une meilleure approche de la pensée de Babel (oui, je sais, vous y pensé tous : Babel… Babylone). « Cavalier rouge » n’est pas seulement un roman, car l’auteur participa activement à la révolution et à la guerre civile. La « chronique » et « le journal » relatent de manière non romancée ce qu’il a vu de ses propres yeux. Et là désolé de la dire, on y voit des Juifs tuer des Russes orthodoxes et brûler des églises. C’est le côté dérangeant et hautement sulfureux de cet écrivain, hélas tombée dans l’oubli. Un oubli volontaire qui en arrange certains.
Alors bien sûr, il faut s’empresser de préciser que si nous trouvons des Juifs chez les bolcheviques, tous les bolcheviques n’étaient pas Juifs et tous les Juifs n’étaient pas bolcheviques. C’est une précision essentielle. Mais surtout nous découvrons à la lecture de Babel que les chrétiens orthodoxes n’étaient pas les seules victimes de la répression bolcheviques, on y découvre des Juifs tuer d’autres Juifs. Isaac Babel sera d’ailleurs victime, quelques années plus tard de cette terrible répression communiste Il sera arrêté puis exécuté par la police politique de Staline, en 1940 au moment où commence la Deuxième Guerre mondiale. La Première Guerre mondiale avait perdu Peguy qui aurait pu nous dire tellement de chose sur la Grande guerre avec sa plume accéré comme le glaive. La Deuxième Guerre mondial à perdu Isaac Babel. C’est toujours le drame des époques de ténèbres de tuer très vite ses esprits les plus précieux, pour les empêchers de témoigner.
Je me demande si Bernard henry Levy a lu Isaac Babel ? Il n’en parle jamais. C’est bien dommage.
II : La Nouvelle économie politique.
A. L’introduction du capitalisme en Russie soviétique.
Après quatre longues années de guerre civile et de collectivisation forcée de l’économie, le pouvoir bolchevique va renvoyer l’ascenseur à ses puissants soutiens de Wall Street et de Berlin en libéralisant l’économie. C’est la Nouvelle Economie Politique, la NEP.
La NEP, c’est la synarchie version russe. Elle est le pendant d’extrême gauche du fascisme ou du nazisme. C’est la prise de contrôle de la Russie par les grandes entreprises. C’est un tournant très important de l’histoire de la Russie.
Lénine affirme dans un discours au congrès du parti de mars 1921, que « pour sauver le Russie, il faut faire appel au capitalisme étranger ». Un discours qui est d’ailleurs très difficile à trouver sur Internet, tant celui-ci est sulfureux et montre le lien entre capitalisme, libéralisme et Lénine.
« La Russie des Soviets ne peut exister que si elle développe activement ses forces productrices. Sommes-nous capables de mettre en valeur nos richesses naturelles et de rétablir notre économie sans l’aide du capital étranger ? Nous devons répondre carrément à ce congrès : « non ». Mais, si nous consentons à nous faire aider par le capital étranger, pourquoi donc n’accorderions-nous pas des concessions aux capitalistes russes ? Cette question est souvent posée. Et bien, ceux qui la posent ne comprennent pas que, si nous rappelons les capitalistes russes, nous serons obligés de leur céder le pouvoir, tandis que les capitalistes étrangers se contenteront de mettre en valeur les richesses naturelles russes, sans vouloir exercer le pouvoir, tout simplement pour tirer des profits. Nous leur faisons une concession économique précisément pour conserver le pouvoir. »
Etrange raisonnement.
On a envie de répondre à Lénine, qu’une fois la guerre civile gagnée, il accepte l’introduction des capitalistes étrangers, car c’est grâce à leurs soutiens qu’il est arrivé au pouvoir. Un juste retour d’ascenseur pour service rendu. Un pacte de corruption rondement mené. Lénine, Macron, même combat.
D’ailleurs, le camarade Lénine ne va pas perdre de temps. Le retour des capitalistes va être mené tambour battant. L’année 1921 (attention, j’ai failli écrire 2021) ne sera pas terminée que tout sera déjà réglé. Le temps, c’est de la l’argent comme le dit un vieux proverbe libéral.
Discours de Lénine au Xe congrès en mars 1921.
En juin 1921, les banques sont rouvertes et les personnes privées peuvent y avoir un compte.
En juillet 1921, la propriété individuelle pour les immeubles dans les villes commence à être rétablie.
Le 25 octobre 1921, réouverture de la Bourse de Moscou. Trotski prend la tête d’un syndicat industriel qui comportera exclusivement des communistes.
B. « Ce que j’ai vu à Moscou » d’Henri Béraud.
Je me rappelle avoir lu, un étonnant livre d’Henri Béraud, il y a quelques années. L’auteur, journaliste français et futur collabo pendant l’occupation, rédigea une célèbre trilogie, « ce que j’ai vu à Moscou », « ce que j’ai vu à Berlin » et « ce que j’ai vu à Rome ».
Celui sur Moscou est le plus étonnant des trois. On y découvre une Russie livrée à la banque et à la bourgeoisie. La première fois où je l’ai lu, j’étais sidéré. Drôle de révolution russe. Dictature du prolétariat qui laisse libre cours à la banque et au capitalisme. Nécessairement, puisque le voyage eut lien en 1925, en pleine période de la Nouvelle Economie Politique.
« Ouvrier de France, je m’adresse à toi. Je m’adresse à vous, ouvriers d’Europe. Je suis des vôtres. J’ai tenu l’outil. Né au faubourg, je n’ai de parents et d’amis que dans le prolétariat. Mon père, le boulanger Joseph Béraud, qui n’a pas élevé de rejeton dans de l’ouate, lui enseigna deux choses : l’amour du travail et qu’un homme ne baisse les yeux devant personne au monde. Regarder toutes choses et toutes gens bien en face, telle était la règle de ce rude plébéien, fils et petit-fils de démocrates. A son tour, il fit de son enfant un travailleur, qui ne rougit pas de ses origines.
J’écris cela pour montrer que je n’eus pas besoin d’« aller au peuple » à la manière de certains fils à papa, qui, pour arriver plus vite dans les milieux populaires, s’y rendent en automobile…
Ainsi, camarades, c’est avec les yeux d’un citoyen très attaché aux droits de sa classe que j’ai vu la Russie. Mon vœu était d’en rapporter une impression favorable. Mon passé, les amitiés que je nourris dans le monde politique, tout m’inclinait à voir les choses de la Russie soviétique plus favorablement que bien des gens. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 10-11).
Henri Béraud arrive à la frontière de l’Union soviétique, en train et voici ce qu’il découvre au moment de subir le contrôle de la douane.
« C’est alors qu’à la clarté d’un plafonnier à gaz, je vis, contre la paroi du couloir, une image singulière. Sous un bariolage violent, elle représentait un citoyen en chapeau mou, debout devant le grillage d’un guichet. Une flèche d’or partant de là désignait une énorme main rouge, et cette main rouge montrait une machine, laquelle transformait des liasses de billets en piles de roubles. Qu’était-ce donc ? Je vous le donne en cent. C’était une affiche de l’emprunt soviétique.
Faire trois mille kilomètres, traverser huit frontières et trouver cela ! Le monde est petit. Je pensais à part moi que la main désignant la miraculeuse machine à transmuter le papier vil en or pur, que cette main rouge pouvait tout aussi bien être blanche. Ou noire.
Puis mes pensées prirent un autre cours. Je songeais que ce premier contact avec la vie en pays communiste ou marxiste, s’il avait de quoi surprendre un citoyen des nations bourgeoises, un occidental imbu des préjugés capitalistes, ne le surprenait point dans ses habitudes. Emprunt prolétarien ? Oui. Mais rien ne ressemble à la finance ouvrière comme la finance bourgeoise. Le six pour cent est partout le six pour cent, et, pour cela, la chaussette russe vaut le bas de laine. Peut-être la suite de mon enquête nous enseignera-t-elle que la main rouge suffit à changer le caractère des opérations de banque. Mais devant les publicités de la Gosbak (la Banque d’Etat soviétique), je me dit que vendre des rentes, c’est faire des rentiers. Je n’en puis revenir. Certes, je ne m’attendais pas, en venant ici, à voir des gens marcher la tête en bas. Ma curiosité de « vieil Européen » n’a pas de ces exigences. Mais je ne saurais considérer sans quelque ironie désabusée cet appel à l’économie domestique, lancé par un gouvernement révolutionnaire, à des masses qui croyaient détruire le vieux monde aux cris de « smert bourjouiem ! » (mort aux bourgeois !) ». (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 15-16).
Puis voici sa description de son arrivé en train à Moscou :
« Quelque part, le train de Moscou passe sous un arc de branchages où les Soviets ont écrit :
SALUT AUX OUVRIERS DE L’OUEST !
Les voyageurs qui, sous ces verts rameaux, pénètrent en Russie soviétique ne sont d’ailleurs pas des ouvriers. Ce sont des banquiers, des diplomates, des journalistes, des marchands d’autos, des acheteurs de céréales, des représentants de groupes miniers ou pétroliers, des agents de l’Internationale, des agitateurs asiatiques, des propagandistes secrets, des usiniers allemands, – beaucoup d’usiniers allemands. Mais d’ouvriers, pas le moindre. Aussi bien, le salut des prolétaires de l’Est aux camarades d’Occident n’est-il qu’un salut symbolique, un simple salut du protocole ouvrier et paysan.
A tout prendre, cet arc accueille heureusement les visiteurs (même bourgeois) du pays prolétarien. On doit préférer les verdures du Dictateur innombrable à la grille noire des policiers tsaristes qu’elles ont remplacée. Le seul inconvénient vient de l’inscription, qui promet beaucoup, qui a peut-être tort de trop promettre, sur le seuil de ces lieux où nul ne saurait se défendre d’une curiosité passionnée. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 19-20).
L’auteur s’étonne de voir les prix exorbitants pratiqués à Moscou. Une étrange dictature du prolétariat qui encaisse des bénéfices hallucinants sur le dos des prolétaires. Que voulez-vous, il faut bien que le capitaliste étranger touche sa commission et ses dividendes ?
« On pourrait continuer. A quoi bon ? L’étranger ne peut faire à Moscou un pas qui, pour les frais, ne vaille un véritable voyage. Voitures, guides, interprètes, tout à l’avenant.
Voyageurs, touristes, commerçants, qui vous disposez à partir pour l’URSS, n’oubliez point que le communisme est fondé sur le mépris des biens terrestres et, en particulier, de l’argent.
J’oublie de vous dire le nom de l’hôtelier qui sait louer ses chambres et vendre ses repas au triple du plus haut marché mondial. Cet hôtelier n’est autre que l’Etat soviétique. Il a peut-être raison de ne pas tolérer la concurrence. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 34).
Plus loin dans le livre Henri Béraud parle de « capitalisme d’Etat » et ose dire qu’il ne voit aucune différence entre le fascisme italien et le régime des soviets à Moscou. Il a sans doute raison. Les deux régimes politiques sont les deux faces de la Synarchie, la face de droite (le fascisme) et la face de gauche (le communisme).
Allez lire son livre, on le trouve assez facilement d’occasion sur Internet. Il n’est plus édité de nos jours, en raison du passé pétainiste de son auteur. C’est un grand tort, car son « ce que j’ai vu à Moscou » est un remarquable témoignage sur la Russie de la NEP.
Je ne résiste pas à la tension de vous citer un étonnant passage du livre d’Henri Béraud qui en dit long sur la mentalité russe. Il visitait un petit village dans les environs de Moscou, lorsqu’il entre dans une Isba paysanne et découvre un portrait de Nicolas II.
« A gauche de la pieuse image, il y avait la chose du monde la plus inattendue. C’était, cloué sur la cloison d’arbres non équarris, un portrait du tsar Nicolas II. Je me frottai les yeux. Quoi ! A quatre-vingts kilomètres de Moscou ! A une heure, en auto-mitrailleuse, du Guépéou ! Trois jours auparavant, la justice soviétique avait déporté les familles des lycéistes, fusillés naguère pour « propos contre-révolutionnaires ! »… Oui, c’est ainsi. C’est la Russie. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 113).
Mais Henri Béraud n’était pas au bout de ses surprises.
« Au moment où nous nous baissions pour passer sous la porte de la première chambre, nous entendîmes la voix du paysan qui chuchotait : « Il n’est pas mort. »
Ce chuchotement-là parcourt toute la Russie ; il rase les grands champs vides, il suit les chemins de sable et va, de hameau en hameau, créer la légende chère à ces cœurs d’Orientaux naïfs : « Le Tsar n’est pas mort. » Cette croyance au miracle, qui préserve l’homme à la couronne crucifère contre les coups des meurtriers, cette croyance est vieille comme la Russie.
Depuis qu’il y a des tsars et des tsarévitchs qui périssent de malemort, un peuple croyant et incrédule attend le retour des ressuscités. Cela n’a jamais manqué, et les Naundorffs moscovites eurent toujours beau jeu. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 114-115).
C’est le vieux mythe du tsar endormi qui doit revenir à la fin des temps. Le tsarévitch Ivan dont je vous ai déjà parlé ailleurs.
« Pour cela, le moujik vivant au cœur de la Russie rouge est très près du plus lointain émigré. Non seulement les tsaristes de Belgrade, mais les lecteurs du Nakanuné de Berlin, les ralliés du « changement de chemin » croient confusément à la survie du Tsar. Je ne dis rien de nos rêveurs nocturnes du Caveau Caucasien. Il n’est pas besoin d’exalter beaucoup l’âme russe pour l’amener au goût du prodige. Le fantôme du tsar peut se lever demain dans vingt millions d’esprits. Il suffirait, peut-être, qu’un imposteur rencontrât, quelque soir, au bord de la Seine, de la Tamise ou de la Spree, un ancien personnage de Tsarkoie-Selo qui dit : « Si l’Empereur Nicolas II n’était pas mort, je croirais le revoir en toi. »
Que d’ermites ambulants s’en iraient alors porter la nouvelle de province en province ! On a dit, fort justement, que la politique d’émigrés est une politique de chimère. Mais la chimère est raison pour une tête russe. Et toute la Russie paysanne, travaillée sourdement par l’antique et fabuleuse turbulence des « fils de Rurik », ne songe qu’à secouer un joug – pourtant léger – qui lui pèse. » (Henri Béraud, ce que j’ai vu à Moscou, p. 117-118).
Et puis Staline mettra fin à la funeste expérience de la Nouvelle Economie Politique, en 1928 pour revenir à un régime purement communiste. Avec la XXe Congrès, Nikita Khrouchtchev tentera de nouveau une sorte d’expérience de type Nouvelle Economie Politique d’inspiration synarchiste.
C. « Le plan pangermaniste » d’André Chéradame.
André Chéradame dans son livre « le plan pangermaniste démasqué » révèle les intentions secrètes des Allemands contre la Russie. Le pangermanisme est lié à la synarchie. Le pangermanisme est né à la fin du XIXe siècle et est censé s’être achevé en 1918 avec la défaite de l’Allemagne. La synarchie fut instaurée, comme nous l’avons vu, en 1922. La synarchie reprend les grandes lignes du pangermanisme, en tenant compte des erreurs de son prédécesseur. Je n’en parlerais pas ici, car je prépare un livre spécifique sur celui-ci. Le sujet est trop vaste et mérite de long développement.
Toutefois, il me parait important de parler de ce que dit le plan pangermaniste sur la Russie, car le texte est d’une étrange actualité. Voici ce que disait André Chéradame.
« Le plan pangermaniste de 1911 avait prévu la mise hors de cause de la Russie, en tant que grande puissance, au moyen de deux procédés :
1° L’annexion à la Confédération germanique de territoires de l’Empire des Tsars assez étendus pour le couper de tous contact avec l’Occident ;
2° La constitution aux dépens de ce qui resterait de la Russie ainsi déjà réduite d’Etats nouveaux qui devraient relever de l’obédience berlinoise. » (André Cheradame, Le plan pangermaniste, p. 95).
La Russie devait perdre son rôle de grande puissance par deux moyens : la perte d’une partie importante de son territoire européen pour couper tout contact avec l’Occident et la division du reste de la Russie en de multiples états. L’ensemble de l’ex-empire russe serait placé sous la tutelle de Berlin.
« Une brochure suédoise, attribuée au germanophile Adrien Molin, a expliqué, également au début 1915, que l’Allemagne avec le concours de la Suède devait achever de séparer la Russie de l’Europe au moyen d’une barrière d’Etats-tampons : la Finlande et l’Ukraine. (…) Enfin, les régions musulmanes russes (Caucase, Asie centrale, etc.), devaient constituer des Etas particuliers relevant de la suzeraineté turque et par ce canal subir l’influence allemande. » (André Cheradame, Le plan pangermaniste, p. 95).
L’Allemagne constituera une barrière protectrice entre l’Europe et la Russie avec des « Etats-tampons », comme l’Ukraine, la Pologne ou la Finlande. Les régions musulmanes de la Russie dans le Caucase et l’Asie centrale deviendront indépendantes et seront contrôlées par la Turquie et l’Allemagne.
Le plan va se réaliser en 1917 avec la Révolution russe. L’Empire tsariste éclate en de multiples Etat. L’Empire russe va perdre certains territoires européens : Pologne, Finlande, Estonie, Lettonie et Lituanie. Elle faillit perdre l’Ukraine, mais la guerre civile lui permettra de remettre la main sur le précieux territoire. Le reste de l’Empire deviendra l’Union des République Socialistes Soviétiques comprenant de nombreuses républiques indépendantes regroupé sous la tutelle d’un pouvoir central aux mains des pangermanistes. Il faut lire à ce sujet l’admirable recueil d’Hélène Carrère-d’Encausse, « l’Empire éclatée » qui raconte dans le détail la manière dont Staline a créé artificiellement des pays qui n’existait pas auparavant, sur l’ancien empire des Tsars.
D. Le « Grand Jeu ».
Curieusement, le plan pangermaniste pour la Russie recoupe ce que l’on appelle « le Grand Jeu » de la diplomatie anglaise. Lorsque j’étais étudiant en droit, j’ai découvert l’existence de ce « Grand Jeu ». En maîtrise de droit, j’avais choisi deux spécialisations, le droit international public et l’histoire des idées politiques. Dans le cadre du droit international public, j’ai eu un cours sur le droit de la guerre et les grandes théories de la géopolitique. Le « grand jeu » concerne l’opposition entre l’Angleterre et la Russie pour le contrôle de l’Asie centrale et de l’Europe de l’Est. Il commença dès le XVIIIe siècle avec Pierre le Grand et se poursuit de nos jours. L’OTAN et son encerclement de la Russie en Asie et en Europe ne peuvent se comprendre sans le « Grand Jeu ».
Le « Grand jeu » dans son aspect européen fut théorisé par deux penseurs polonais : Zbigniew Brzezinski (1) et surtout par Józef Piłsudski (2).
1. « Le grand échiquier » de Brzezinski.
Zbigniew Brzezinski, dans son livre « le grand échiquier » de 1997, explique que le maillon faible de la Russie, c’est l’Ukraine. Il explique que la Russie doit être attaquée en Ukraine. La perte de l’Ukraine entraînera la transformation de la Russie en une simple puissance régionale.
« Quant à la Russie, malgré sa puissance nucléaire, elle subit un recul catastrophique. Les États-Unis s’emploient à détacher de l’empire russe ce qu’on dénomme aujourd’hui à Moscou « l’étranger proche », c’est-à-dire les États qui autour de la Fédération de Russie constituaient l’Union soviétique.
A cet égard, l’effort américain porte vers trois régions clefs : l’Ukraine, essentielle avec ses cinquante-deux millions d’habitants et dont le renforcement de l’indépendance rejette la Russie à l’extrême Est de l’Europe et la condamne à n’être plus, dans l’avenir, qu’une puissance régionale. » (Zbigniew Brzezinski, le grand échiquier, Bayard Editions actualités, p. 18-19)
C’est pour cela que les Etats-Unis et leurs alliées vont tous faire pour que l’Ukraine obtienne son indépendance en 1991.
« L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. Et quand bien même elle s’efforcerait de recouvrer un tel statut, le centre de gravité en serait alors déplacé, et cet empire pour l’essentiel asiatique serait voué à la faiblesse, entraîné dans des conflits permanents avec ses vassaux agités d’Asie centrale. » (Zbigniew Brzezinski, le grand échiquier, Bayard Editions actualités, p. 74)
Malgré l’indépendance de 1991, la Russie gardait une certaine forme de contrôle sur le pays. Elle perdra l’Ukraine en 2014 avec la révolution de Maïdan. L’Ukraine bascule dans le camp de l’OTAN. La Russie doit tout faire pour récupérer le pays, d’où la guerre de 2022.
« Pour Moscou, en revanche, rétablir le contrôle sur l’Ukraine – un pays de cinquante-deux millions d’habitants doté de ressources nombreuses et d’un accès à la mer Noire-, c’est s’assurer les moyens de redevenir un Etat impérial puissant, s’étendant sur l’Europe et l’Asie. La fin de l’indépendance ukrainienne aurait des conséquences immédiates pour l’Europe centrale. La Pologne deviendrait alors le pivot géopolitique sur la bordure orientale de l’Europe unie. » (Zbigniew Brzezinski, le grand échiquier, Bayard Editions actualités, p. 75)
Derrière « le Grand Jeu » se cache une guerre religieuse de nature eschatologique comme semble le sous-entendre Brzezinski.
« Quant à l’émancipation de l’Ukraine, elle a privé la Russie de sa mission la plus symbolique, d’une vocation confinant au droit divin : son rôle de champion de l’identité panslave. » (Zbigniew Brzezinski, le grand échiquier, Bayard Editions actualités, p. 123)
Zbigniew Brzezinski, parle de « vocation confinant au droit divin ». Une phrase qui semble incompréhensible si l’on ne s’intéresse pas à certaines prophéties qui donnent un rôle important à la Russie, comme à la France, à la fin des temps. L’objectif du « Grand jeu » serait donc d’empêcher la Russie de jouer son rôle eschatologique à la fin des temps. J’ai abordé longuement le sujet dans la deuxième version de mon livre « le prophète Daniel et la fin des temps ». Je renvoie mes lecteurs à la lecture du livre pour plus de détail. Il est question de la prise de Constantinople par les Russes et de l’unification des peuples slaves et du Grand Monarque. Nostradamus est intarissable au sujet du rôle de la Russie à la fin des temps. Dans un quatrain, il est même question de l’unification de la Russie qui provoquera stupeur et tremblement en Orient.
VI-21 :
Quant ceux du polle arctic unis ensemble,
En Orient grand effrayeur & crainte :
Esleu nouveau, soustenu le grand temple,
Rodes, Bisence de sang Barbare teincte.
Ne pensez pas que le pouvoir américain, comme le pouvoir russe ne s’intéresse pas aux prophéties de Nostradamus. Votre serviteur peut témoigner du contraire. L’un de mes livres sur Nostradamus se trouve dans la bibliothèque du Congrès américain.
Le « pôle arctique », c’est la Grande Russie, comme elle a existé sous les Tsar : la Russie elle-même, la Biélorussie, l’Ukraine, mais également les trois pays baltes, la Pologne et la Finlande (russe de 1805 à 1917). Elle contrôlerait ainsi la moitié du pôle arctique. L’orient tremblerait car elle prendrait Constantinople (« Bisence »). Elle soutiendrait un nouvel élu, sans doute le Grand Monarque.
Dans un discours du 31 juillet 2022, Vladimir Poutine évoque son ambition de conquérir le pôle arctique, militairement et économiquement.
A-t-il lu ce quatrain de Nostradamus ?
2. « La fédération Międzymorze » de Piłsudski.
Après le premier éclatement de la Russie en 1917, la Pologne acquiert son indépendance. Son premier président, Józef Piłsudski va lui aussi théorisé le « Grand Jeu » dans son théâtre européen.
C’est le « pacte Miedzymorze » ou « Fédération Miedzymorze », appelé également en anglais « intermarium », que l’on traduirait en français par « Union de l’entre-mers », ou « fédéralisme de l’entre-mers ». C’est la restauration de l’ancien empire polono-lituanien de 1385 qui luttait à l’époque contre la menace de l’ordre des chevaliers teutonique. A l’époque, il représentait le plus vaste Etat d’Europe, mais disparaîtra en 1795.
Le président polonais va tenter de recréer cette fédération en proposant une alliance, mais contre la Russie. Ce qui semble être un contre-sens historique. La fédération irait d’une mer à l’autre, de la mer Baltique à la mer Noire.
Il faut distinguer deux plan Piłsudski, à deux époques différentes.
Le premier plan Piłsudski, de 1919 proposait une union de la Lituanie, de la Pologne, de l’Ukraine et de la Biélorussie.
Le deuxième plan de Piłsudski, de 1921, proposait une union élargie, des Etats Baltes, de la Pologne, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande, du Danemark, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de l’Italie, de la Yougoslavie, de la Roumanie, de la Bulgarie et de la Grèce. L’Ukraine et la Biélorussie ne font plus partie du plan, car elles ont perdu leurs indépendances lors de la guerre civile. Le projet a long terme étant bien sûr de les récupérer de nouveau.
Le premier comme le deuxième plan échoueront en raison des fortes oppositions à l’intérieur des pays concernés.
Aujourd’hui l’intermarium resurgit dans la vie politique internationale à travers le groupe de Visegrad et l’initiative des trois mers.
Le groupe de Visegrad, crée ’en 1991 lors de la réunion de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie et de la Pologne dans la ville de Visegrad en Hongrie. Nous étions au moment de la chute du mur de Berlin et de la disparition de l’Union soviétique. Les trois pays, bientôt quatre avec l’éclatement de la Tchécoslovaquie, entreront dans l’Union européenne et l’OTAN.
Les pays du groupe de Visegrad seront à l’origine de l’Initiative des trois mers. Les trois mers sont la mer Baltique, la mer Adriatique et la mer Noire. Elle regroupe douze pays membres de l’Union européenne depuis 2016 : l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République Tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.
Le groupe de Visegrad comme l’Initiative des trois mers trouve leurs origines dans le projet de Piłsudski, car ils sont utilisés comme une arme contre la Russie de Poutine. Ils ont comme projet d’intégrer l’Ukraine.
III : Les autres tentatives de prise de contrôle de la Russie.
Et puis Staline mettra fin à l’expérience de la Nouvelle Economie Politique, en 1928 pour revenir à un régime purement communiste.
A. Le XXe Congrès et le dégel (1956).
Les capitalistes occidentaux tenteront une nouvelle fois de s’introduire en Russie au moment du XXe Congrès de 1956 et du discours de Nikita Khrouchtchev. Il va mettre en place le « dégel » qui est une sorte de nouvelle tentative de mettre en place la « Nouvelle Economie Politique » (et elle ne sera pas la seule).
Le nom « dégel » est la reprise du titre d’un article d’Ilia Ehrenbourg, publié en 1954 dans la revue Znamia sous le titre « le dégel » qui deviendra ensuite un livre. Le recueil est introuvable en français, je ne l’ai donc pas lu. Je ne peux donc pas vous parler de son contenu.
D’ailleurs, il faut s’empresser de préciser que le terme « dégèl » fut emprunter par Ilia Ehrenbourg à Herzen qui l’utilisa pour évoquer la Russie de la fin du règne de Nicolas Ier, comme le relate l’historien Michel Heller dans son histoire de la Russie.
« La mort de Staline conduit à évoquer celle de Nicolas Ier. De plus le mot « dégel », qui définit le climat de l’ère poststalinienne est emprunté aux propos de Herzen sur l’atmosphère régnant en Russie après le décès de Nicolas Ier. » (Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Tempus, p. 1112).
Nicolas Ier fut Tsar de Russie de 1825 à 1855. Il dirigea d’une main de fer le pays refusant toute réforme économique et sociétale au point qu’il fut comparé (c’est très injuste) à Staline. A Nicolas Ier succéda Alexandre II dont nous reparleront ensuite.
Le dégel se poursuivra avec le XXIIe congrès qui entreprendra une réforme du Parti communiste soviétique et des institutions politiques du pays.
Il s’achèvera avec le départ forcé de Nikita Khrouchtchev du pouvoir en 1964. Onze ans de parenthèse enchantée entre l’occident et la Russie. 1953-1964. A ce moment-là, la Russie soviétique n’est plus l’ennemie. On l’encourage à s’ouvrir (surtout économiquement).
Toutefois, si le dégel cessa en 1964, le conte de fées entre américain et soviétique continua durant de nombreuses années. Jusqu’à l’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan, en 1981.
En 1964, eut lieu le voyage de quatre-vingt-douze hommes d’affaires américains, à Moscou. Il marqua le début d’une coopération entre capitalisme et communisme. C’est l’ouverture d’une négociation pour le début de la conquête du marché soviétique par les capitalistes occidentaux.
Des marchandises occidentales seront introduites en URSS par l’intermédiaire d’accords bilatéraux. Les accords bilatéraux russo-américain de 1933 avaient été dénoncé en 1951 après la guerre de Corée. Toutefois, malgré la dénonciations des accords, des échanges auront lieu par l’intermédiaire des européens et par des joint-ventures. Finalement, un nouvel accord bilatéral sera signé en 1972.
Il y aura l’exploitation des richesses du sous-sol de la Sibérie. L’Amérique fournira les technologies et l’argent permettant l’exploitation en échange des matières premières. Cela concernait le gaz ou le pétrole. Etonnant, lorsqu’on pense aux tensions actuelles autour du gaz et du pétrole après la guerre en Ukraine.
Un accord fut signé, en 1974, sur la construction d’un gazoduc entre Jakutsk ou Nakhodka vers Long Beach ou Los Angeles.
Le tout devant être géré par un consortium regroupant les autorités soviétiques et des entreprises américaines (El paso Natural gas, Bechtel corp. et Occidental Petroleum Corp.).
Un deuxième projet partirait de Urengoj vers Mourmansk, puis acheminé par bateau vers la côte Est des USA. Un consortium de trois sociétés américaines (Tenneco, Texas Eastern Transmission Corp. et une filiale d’Halliburton) devait le gérer avec l’Etat soviétique.
Les deux projets seront abandonnés.
Le gazoduc d’Urengoj sera repris ensuite par les Européens sous le nom de gazoduc euro-sibérien, puis abandonné en 1982, à cause de la pression de l’Amérique de Reagan.
On le voit, l’affaire Nord-Stream n’est pas nouvelle.
L’hôtelier américain International Hotels, filiale de Pan-Am c’était entendu, en 1974, avec le gouvernement russe pour la construction de trois hôtels, à Leningrad, Moscou et Kiev
1974 semble d’ailleurs être, une année charnière, pour le retour de l’URSS dans le giron des nations mondiales, car c’est aussi cette année-là, que le Comité International Olympique décida de confier les jeux Olympique d’été à Moscou.
L’époque sera marquée par de nombreuses rencontres au sommet entre les chefs d’Etats des deux pays.
Visite de Richard Nixon (alors vice-président) à Moscou en 1959 pour visiter une exposition américaine, et celle de Nikita Khrouchtchev au Etats-Unis la même année. Un échange de visite qui entraîna une tempête médiatique en Amérique. Le président soviétique resta treize jours et visitant plusieurs villes. Parmi le programme initial figurait la visite de Disneyland en Californie. La visite fut annulée, car Walt Disney refuse de recevoir « une saloperie de communiste ». Quel dommage, un représentant communiste dans le temple du divertissement du capitalisme. L’image aurait été trop belle.
Il visita le siège social d’IBM et fut fasciné par la cafétéria en libre-service. Tellement fasciné que dès son retour, il décida de l’introduire en URSS, ce qui donna naissance au célèbre stolovaia que ceux qui ont visité la Russie connaisse très bien.
La visite de Khrouchtchev sera suivie de nombreuses autres, comme celle de Richard Nixon à Moscou en 1972, de Leonid Brejnev en 1973 à Washington, de Nixon à Moscou en 1974 et Gérald Ford à Vladivostock en 1974.
Il visita le siège social d’IBM et fut fasciné par la cafétéria en libre-service. Tellement fasciné que dès son retour, il décida de l’introduire en URSS, ce qui donna naissance au célèbre stolovaia que ceux qui ont visité la Russie connaisse très bien.
La visite de Khrouchtchev sera suivie de nombreuses autres, comme celle de Richard Nixon à Moscou en 1972, de Leonid Brejnev en 1973 à Washington, de Nixon à Moscou en 1974 et Gérald Ford à Vladivostock en 1974.
B. La Perestroïka (1985).
Enfin, une dernière fois (pour l’instant), le libéralisme occidental essayera de contrôler la Russie à partir de 1985 et la perestroïka.
« Le terme de Perestroïka est, quant à lui tiré du lexique politique du temps des grandes réformes, de même que celui de Glasnost. Les deux éléments fondamentaux de la Perestroïka d’Alexandre II – révolution initiée « d’en haut » par un pouvoir autoritaire et participation, à la fois, des jeunes et des « loups-garous », autrement dit des anciens bureaucrates changeant brusquement de fonctions sociale – semblent également présents dans la Perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev. » (Michel Heller, Histoire de la Russie et de son empire, Tempus, p. 1112).
Après le « dégel », la « Perestroïka ». Au XIXe siècle comme au XXe siècle. Les mêmes processus sont mis en œuvre.
L’autocrate Nicolas Ier est remplacé par le libérateur Alexandre II. La mort de Staline, comme celle de Nicolas Ier provoque le processus de « dégel » avec Khrouchtchev, puis la « Perestroïka » avec Gorbatchev, là où Alexandre II fut l’acteur du « dégel » et de la « Perestroïka ».
La Perestroïka d’Alexandre II comportait deux éléments : un changement venu d’en haut et réalisé par de jeunes fonctionnaires qui changent brutalement de rôle. Sous la Perestroïka d’Alexandre II, les jeunes fonctionnaires abandonnent l’autocratie pour le libéralisme, sous la Perestroïka de Gorbatchev, il quitte le communisme pour le libéralisme.
Comme avec le « dégel », la « Perestroïka » vit l’arrivé des capitalistes occidentaux. L’ouverture de fast-food et de boutique de luxe furent les deux éléments les plus emblématiques de cette époque. Fast-food et boutique de luxe qui fermeront avec la guerre en Ukraine.
C’est l’époque où Mc Donald’s installait un de ses restaurants sur la place Pouchkine. Les Soviétiques faisaient la queue durant quatre heures en costume cravate pour manger le petit sandwich américain. C’est l’époque où Mikhaïl Gorbatchev faisait une publicité pour Pizza Hut.
La synarchie sera ensuite reprise par Boris Eltsine jusqu’en 1999. L’élection de Vladimir Poutine sifflera la fin de l’expérience synarchiste en Russie.
Bref, il faut clôturer ce long développement sur l’ennemi russe, pour entrer dans le vif du sujet et développer les éléments synarchiques dans le rapport de police dont je vous propose l’étude.