L’épopée de Gilgamesh est la plus ancienne œuvre littéraire de l’histoire de l’humanité. Elle émane de la culture sumérienne. Elle se compose de douze tablettes (comme les signes du zodiaque) dont certaines parties sont très dégradé. Toutefois, nous parvenons à lire les deux tiers du texte.
La plus ancienne version que nous connaissons remonte au XVIIIe siècle avant Jésus-Christ. Elle est rédigé en akkadien avec une écriture cunéiforme. Mais elle est la reprise d’un texte plus ancien. En effet Gilgamesh fut roi d’Uruk dans les dynasties très anciennes. L’épopée de Gilgamesh relate un parcours initiatique de Gilgamesh dont la signification astrologique est évidente.
1 : Le Bélier (le pasteur).
Le premier signe du zodiaque est associé a la profession de Gilgamesh qui est présenté comme un pasteur dans la première tablette.
« Et tout Pasteur soit il
D’Uruk-les-clos,
Tout pasteur soit-il
Et Roi de ses sujets,
Puissant et glorieux,
Sagace et averti, »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, II : 24-26, p. 68)
Le Bélier dont le maître est Mars, est un signe guerrier et impétueux. Défauts que l’on retrouve chez Gilgamesh.
« N’est-ce pas toi qui as mis en place
Gilgamesh ce buffle arrogant,
Sans pareil
A brandir ses armes ;
Son escorte toujours sur pieds,
A ses ordres ?
Ce Gilgamesh qui ne laisse pas
Un fils à son père,
Qui, jour et nuit, avec arrogance, »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, II : 20-23, p. 68)
Le passage montre les qualités solaires de Gilgamesh dont il est affublé. Le texte lui donne les qualités suivantes : grandeur, beauté et puissance. Cela montre aussi que le Soleil, Gilgamesh, va parcourir tous les signes du zodiaque au cours de son épopée.
« Entre la multitude des hommes,
Il n’y en a pas eu un
Qui pût rivaliser avec lui
En souveraineté,
Et déclarer comme lui :
« le Roi, c’est moi, moi seul ! »
Ce Gilgamesh,
Dès sa naissance,
Était prestigieux !
Dieu aux deux tiers,
Pour un tiers homme,
La forme de son corps,
Mash, l’avait dessinée,
Elle en avait agencé la figure
Et ( ) :
Aussi son/sa ( ) était-il (elle) ( )
Et superbe sa prépotence !
Il était (…)
De vigueur accomplie
( )
( )
Entre les clos d’Uruk,
Il allait et venait ;
Tête haute, pareil à un buffle,
Il étalait sa force ;
Sans pareil
A brandir ses armes ;
Son escorte toujours sur pieds,
A ses ordres ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, I : 42-55, p. 66-67)
« Mash » est le diminutif de « Shamash », le Soleil. Le Soleil est en exaltation en Bélier.
2 : Le Taureau (le Buffle).
L’épopée parle de Buffle un animal proche du Taureau.
Plus loin dans le texte, il est question du Taureau céleste. Ce passage sur le Taureau Céleste ne concerne pas le Taureau. En revanche la tablette « mul.apin » donne le nom de Taureau Céleste à ce signe. L’épopée de Gilgamesh étant plus ancienne, il y a dû avoir une évolution dans la symbolique du signe en passant du Buffle au Taureau Céleste.
« Laisse-moi t’emmener
A Uruk-les-clos,
A la sainte Demeure,
Résidence d’Anu et d’Ishtar,
Là où se trouve Gilgamesh,
A la vigueur accomplie
Qui pareille a un Buffle,
L’emporte sur les plus gaillards ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, colonne IV, 36-39, p. 76).
Ishtar (Vénus), la déesse de l’amour et Anu, le dieu suprême équivalent de Jupiter sont les deux maîtres du Taureau.
« Va le trouver,
Mon fils
Et l’informer
De la vigueur de cet être-humain.
Il te donnera
La Courtisane Lajoyeuse,
Que tu emmèneras
Avec toi à la chasse,
Lui expliquant
Combien ce gaillard est robuste.
Lorsque sa harde
Arrivera à l’aiguade
Elle ôtera
Ses vêtements,
Elle dévoilera
Ses charmes,
Et quand il verra ainsi,
Il se jetera sur elle,
Alors sa harde, élevée avec lui,
Lui, deviendra hostile ! »
(…)
« Et Lajoyeuse
D’écarter ses voiles
Et de se découvrir le sexe,
Pour qu’il y prît sa volupté,
Sans crainte
De l’épuiser.
Quand elle eut laissé choir son vêtement,
Il s’allongea sur elle,
Et elle lui fit, à ce sauvage,
Son affaire de femme,
Tandis que, de ses mamours,
Il la cajolait. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, III : 17-24, p. 72 ; IV : 16-20, p. 75)
Gilgamesh va affronter Enkidu, un être créé par les dieux pour le concurrencer. Enkidu est accompagné d’une courtisane qui porte le nom de « Shamshat » dont la traduction française est « Lajoyeuse ». Shamshat est l’équivalent d’Ishtar.
Le Taureau est un signe de fête et de plaisir que décrit très bien ce passage de l’épopée lors de l’entrée d’Enkidu à Uruk.
« Viens, Enkidu,
A Uruk-les-clos,
Où chaque jour
On fait la fête ;
Où ne cessent
De retentir les tambourins ;
Où les filles-de-joie,
Beautés irréprochables,
Lascives,
Pleines de cris-voluptueux,
Voient les plus hauts personnages
Quitter leur couche nocturne !
Toi Enkidu,
Qui ne savais pas vivre, »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, première tablette, V : 6-13, p. 77).
Lors de la nuit de noce de Gilgamesh, les deux hommes vont se battre par jalousie. Une qualité propre au Taureau.
« Cependant, l’appareil nocturne d’une noce
Avait été mis en place,
Et, comme on l’eût fait à un dieu
On avait mis une « ceinture » à Gilgamesh
Mais Enkidu bloquait, de ses pieds,
La porte de la maison nuptiale,
N’y laissant pas
Gilgamesh entrer.
Aussi, devant la porte même,
S’empoignèrent-ils
Et se battirent-ils, en pleine rue,
Sur la grand-place du pays,
Si fort que les jambages en étaient ébranlés,
Et que les murs vacillaient. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, deuxième tablette, II, 44-50, p. 86).
3 : Le Gémeaux (les jumeaux).
Après le combat, Gilgamesh et Enkidu vont devenir amis. Ils vont décider de partir à l’aventure dans une forêt. Les deux amis représentent le signe du Gémeaux.
« Les yeux remplis
De larmes,
Les bras sans force,
Toute vigueur anéantie !
Alors, ils s’enlacèrent
( )
Et leurs mains se joignirent »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, deuxième tablette, IV : 10-13, p. 87)
Le Gémeaux, symbolise l’union, l’amitié et les voyages.
« Qui marche le premier
Sauve son compagnon ;
Et qui connaît le circuit
Protège son ami !
Enkidu
Ira donc devant toi :
Il connaît le chemin
De la forêt des Cèdres ;
Habitué au combat,
Maître en matière de lutte,
Il protégera son ami,
Et gardera son compagnon sain-et-sauf, »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, troisième tablette, I : 4-9, p. 92-93)
Lorsque les deux compagnons arrivèrent devant la forêt de Cèdres que gardait le géant Humbaba, Gilgamesh fait la déclaration suivante qui reprend les qualités du signe :
« Fais retentir ta voix,
Comme un tambour !
Loin de toi, la paralysie des bras,
La faiblesse des genoux !
Prends-moi la main, ami :
Marchons ensemble ! ».
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, quatrième tablette, VI, 33-35, p. 110)
4 : Le Cancer (la tête d’Humbaba et le radeau).
Gilgamesh et Enkidu doivent affronter le géant Humbaba qui représente le Cancer. Enfin, pour être précis, c’est la tête de Humbaba qui symbolise le signe astrologique du Cancer.
« Gilgamesh, face à Humbaba,
Le frappa à la tête.
Ils piétinaient le sol,
Des talons,
Disloquant, de leurs saccades,
L’Hermon et le Liban.
La nuée claire
Devint sombre.
Comme d’un brouillard,
Il pleuvait sur eux de la mort. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, cinquième tablette, II, 3-7, p. 115)
Gilgamesh va couper la tête du géant dans une mise en scène qui fait penser à la méduse de la mythologie grecque.
« Mais Enkidu ouvrit la bouche, prit la parole
Et s’adressa à Gilgamesh :
Mon ami, Humbaba le gardien de la Forêt des Cèdres,
Achève-le, égorge-le,
Ecrase-le. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, cinquième tablette, IV, 13-14, p. 118)
Après avoir coupé la tête du géant, Gilgamesh et Enkidu vont construire un radeau pour rentrer à Nippur par l’Euphrate avec la tête.
« Gilgamesh abattait les arbres,
Dont Enkidu repérait ça et là les troncs !
Et Enkidu, ayant ouvert la bouche et pris la parole,
S’adressa à Gilgamesh :
« Mon ami, nous avons abattu
Un cèdre extraordinairement élevé,
Dont la cime
Perçait le ciel !
Fais-en faire un éventail-de-porte
De trente-six mètres de haut
Et de douze de large.
Sur un demi-mètre d’épaisseur,
Et dont les pivots : central, inférieur et d’en-haut,
Soient chacun de six mètres !
On le transportera à Nippur,
L’Euphrate le portant,
Et Nippur sera en liesse !
(…)
(…)
Ils agencèrent donc un radeau
(…)
Enkidu, embarqué,
(…)
Tandis que Gilgamesh
Portait la tête de Humbaba. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, cinquième tablette, VI, 3-10, p. 120-121)
Gilgamesh et Enkidu reviennent à Nippur dans une cité en liesse qui fait penser à la qualité du signe du Cancer qui représente le peuple, la foule.
Les dimensions du radeau sont celles du zodiaque. Il est de trente-six mètres de haut et de douze mètres de large. Douze pour le nombre de signes astrologiques. Trente-six pour les décans.
Une fois revenu dans sa ville, Gilgamesh se lave la tête dans l’eau de l’Euphrate.
« Gilgamesh lava sa crinière,
Se mit un bandeau propre,
Et rejeta
Ses boucles sur son dos »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, sixième tablette, 1-2. 122)
Le symbole du Cancer se trouve autant dans la tête décapitée du géant que dans le radeau. Le radeau sera repris plus tard dans la tablette « mul.apin » qui parle du « crabe ». De même dans certaines stèles astrologiques, on retrouve l’image de la « tortue ». Crabe et tortue sont deux animaux mixtes qui évoluent à la fois dans l’eau et sur terre, un peu comme un radeau qui flotte sur l’eau.
5 : Le Lion.
Une fois de retour Gilgamesh rencontre la déesse Ishtar. Lors de son entrevue avec elle, il porte tous les attributs de la royauté et se voit offrir un char d’or et de lapis-lazzuli. Le Lion est le roi des animaux.
« Quant il eut
Coiffé sa couronne,
Ishtar-la-princesse fut fascinée,
Par la beauté de Gilgamesh.
« Allons, Gilgamesh lui dit-elle,
Épouse-moi !
Offre-moi
Ta volupté !
Sois mon mari,
Je serai ton épouse !
Je te ferai équiper
Un char de lazulite et d’or,
Aux roues d’or pur,
Au guide-rênes en ambre,
Attelé de bêtes fougueuses :
De grands mulets,
Pour introduire en notre Palais,
Parmi les fragrances du Cèdre !
Et quand
Tu y pénétreras,
Les plus hauts dignitaires du clergé
Te baisseront les pieds !
Se prosterneront devant toi
Les rois, les seigneurs et les princes ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, sixième tablette, 5-16. 122-123)
Le Lion apparaît un peu plus loin dans la bouche d’Ishtar.
« Le Lion à la vigueur incomparable,
Tu l’as aimé, »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, sixième tablette, 51, p. 126)
6 : Le Vierge (la vierge et l’épi).
Le signe astrologique de la Vierge est représenté par Ishtar a qui Gilgamesh parle d’argent, de nourriture et d’habillement, trois caractéristiques de la Vierge.
« Mais Gilgamesh ouvrit la bouche,
Prit la parole,
Et s’adressa
A Ishtar-la-Princesse :
« Combien devrai-je te payer,
Si je t’épouse ?
Te faudra-t-il, pour ton corps,
Parfums et garde-robes ?
Te faudra-t-il
Provisions et victuailles ?
Devrai-je te nourrir
D’une chère divine,
Et te désaltérer
De breuvages royaux ? »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, sixième tablette, 22-28, p. 124)
Gilgamesh refuse de se marier avec Ishtar. Pour se venger, Ishtar va lui envoyer le Taureau céleste. Le Taureau céleste appartient à Anu. Anu accepte de prêter le Taureau à Ishtar en échange de sept ans de famine et lui demande de stocker du grains et de la verdure.
« Si tu obtiens de moi
Le Taureau,
Ce seront, pour le pays d’Uruk,
Sept années de famine !
Tu devrais donc d’abord
Amonceler du grain
Et faire abonder
La verdure !
Ishtar ouvrit la bouche
Prit la parole
Et s’adressa
A son père, Anu :
Mon père,
Je t’ai obéi :
J’ai déjà mis en place
(…)
En prévision
Des sept années de famine,
J’ai amoncelé
Du grain
Et fait abonder
La verdure. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, sixième tablette, 103-113, p. 124)
La tablette « mul.apin » donne le nom de « l’épi » au signe de la Vierge. C’est le grain que nous retrouvons associé à la Vierge Ishtar dans l’épopée de Gilgamesh.
7 : La Balance.
Les deux héros vont tuer le Taureau céleste. Pour cet acte, le conseil des dieux va condamner à mort Enkidu. La mauvaise nouvelle sera annoncée à Enkidu par un songe.
« Et Enkidu s’adressa à Gilgamesh :
Ecoute le rêve que j’ai fait cette nuit :
Anu, Enlil, Ea et Shamash-le-céleste tenaient conseil.
Et Anu dit à Enlil :
Parce qu’ils ont tué, et le Taureau-Céleste, et
Humbaba, pour cela, dit Anu, celui d’entre eux
Qui a dépouillé la Montagne des Cèdres, doit mourir !
Mais Enlil répondit : Enkidu doit mourir,
Mais Gilgamesh ne doit pas mourir ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, fragment du IIe millénaire, 1-10, p. 286-287)
Ensuite, Enkidu va jeter une série de malédictions sur plusieurs personnages.
« Enkidu levant la tête vers Shamash
Ses larmes ruisselaient
Je me présente à toi, Shamash,
Parce que le Destin m’est hostile
Ce soi-disant chasseur
Et poseur de lacets
Qui ne m’a pas laissé pareil
A mes anciens amis,
Qu’il ne soit pas, non plus, pareil
A ses amis :
Que son profit soit amputé,
Diminué son bénéfice !
Que ses gains s’amenuisent,
Et qu’il n’ait plus que (…) en partage
Que le gibier, loin de tomber dans ses pièges,
S’enfuie comme un nuage !
Quand il eut maudit le chasseur,
Tout son soûl,
Lui vint envie de maudire aussi
La courtisane Lajoyeuse !
Allons ! Lajoyeuse,
Que je t’assigne un destin,
Que je t’assigne, moi-même,
Un destin :
Un destin perpétuel, à jamais,
Et que contre toi je profère
Une malédiction puissante,
Et qui s’en prenne à toi,
Au plus vite !
Jamais tu ne t’édifieras
De foyer heureux !
Jamais tu ne cajoleras
(…)
Jamais tu n’entreras
Au harem des jeunes femmes !
La lie de bière
Souillera ton beau sein
De son vomi, l’ivrogne
Eclaboussera tes atours »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette VII, II, 34-39 ; III, 1-14, p. 139-140)
On retrouve associé au signe de la Balance l’idée de justice divine et de malédiction. Cela correspond au sens moderne de la balance que porte la déesse de la justice.
8 : Le Scorpion (l’aigle).
Le Scorpion dans l’épopée de Gilgamesh est représenté par la mort d’Enkidu Un homme-oiseau ressemblant à Anzu est chargé de l’emmener dans le monde des morts. Le Scorpion est parfois symbolisé par l’aigle que l’on retrouve dans les serres, les bras recouvert de plumes.
« Il expliqua à son ami,
Tout ce qu’il avait sur le cœur :
Mon ami, cette nuit
J’ai encore fait un rêve :
Le ciel vociférait,
Et la terre y faisait écho,
Tandis que moi,
Je me tenais debout entre eux !
Il y avait là un gaillard, seul,
Aux traits sombres,
Au masque pareil
A celui d’Anzu,
Aux mains en pattes de lion,
Aux ongles en serres d’aigle.
M’ayant pris aux cheveux,
Il me tenait fortement.
Si je voulais le frapper, il bondissait,
Comme on saute à la corde ;
Mais lorsqu’il me frappait,
Il me jetait à terre comme,
Et il me piétinait
Tel un aurochs.
Il m’étreignait
Le corps entier.
J’avais beau crier : sauve-moi, mon ami.
Tu ne me secourais pas !
Tu avais peur (…)
(…)
Il me transforma en pigeon,
Et mes bras, comme ceux d’un oiseau,
Étaient recouverts de plumes.
S’étant saisi de moi, il m’emmena
A la Demeure d’où ne ressortent jamais
Ceux qui y sont entrés ; »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette VII, IV, 13-34, p. 143-144)
9 : Le Sagittaire. (hommes-scorpion).
Le Sagittaire est représenté par deux hommes-scorpion qui garde la porte des Enfers. Le Scorpion dans l’astrologie sumérienne recoupe en réalité trois signes :
- la Balance : les pinces du scorpion,
- le scorpion lui-même.
- le Sagittaire : la queue du Scorpion.
Il n’est donc pas illogique de retrouver des hommes-scorpions pour le signe du Sagittaire.
« Le nom de cette montagne ,
C’était Les-Jumeaux.
Lorsqu’il arriva
Aux Monts-Jumeaux,
Lesquels, gardant chaque jour
L’itinéraire du Soleil,
Avaient leur sommet
Touchant à la voûte céleste,
Et leur soubassement, en bas,
Qui atteignait l’Enfer,
Des hommes-Scorpions
Défendaient leur entrée :
Il en émanaient un effroi terrifique :
Leur seule vue, c’était la Mort !
Leur effrayant Eclat-surnaturel
Recouvrait ces Montagnes ;
Ils n’étaient là que pour garder
L’itinéraire du Soleil ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette IX, p. 158).
10 : Le Capricorne.
Gilgamesh veut rejoindre son ami en Enfers. Il réussit à franchir la porte gardé par les hommes-scorpion. Il doit ensuite entreprendre un long périple dans la steppe.
« Portant le drame de mon ami
J’ai longuement vagabondé par la steppe !
J’ai longuement
Vagabondé par la steppe ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette X, II, 8-10, p. 168).
Le chemin se déroule dans une terrifiante obscurité.
« Aux paroles de l’Homme-Scorpion,
Il prit
Le chemin du Soleil.
Quand il eut parcouru
Dix kilomètres,
Profonde était l’obscurité,
Sans la moindre lumière
Il n’y pouvait rien voir,
Devant lui ni derrière !
Quand il eut parcouru
Vingt kilomètres. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette IX, III, 45-50, p. 161).
Le Capricorne représente les terres arides et désolées.
11 : Le Verseau (la tavernière de l’Enfer).
Le signe du Verseau apparaît dans l’épopée sous la forme de la tavernière Siduri dont la boutique est installée sur une plage. Nous savons que le Verseau dans l’astrologie grecque était représenté par Ganymède, l’échanson des Dieux, c’est-à-dire celui qui sert la boisson dans l’Olympe.
« Sur la plage marine était installée
La Tavernière Siduri.
Elle demeurait (…)
(…)
On lui avait fait un tréteau-à-jarres,
On lui avait fait une cuve-à-bière. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette X, I, 1-3, p. 165).
A plusieurs reprises Gilgamesh évoque son ami Enkidu en le comparant a une panthère de la steppe. Or, la panthère symbolisait traditionnellement le Verseau.
« Mon ami, Mulet vagabond, Onagre du désert
Panthère de la steppe. »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette X, V, 6, p. 177).
12 : Le Poisson.
Le dernier signe du zodiaque le poisson correspond avec la dernière épreuve de Gilgamesh. Il doit traverser une mer dangereuse pour récupérer l’eau-mortelle qui le rendra immortel. Pour cela, il doit être aidé par Uta-Napishti, le Noé sumérien.
« Depuis les temps les plus reculés,
Nul n’a jamais passé cette mer !
Seul la traverse,
Shamash-le-preux !
Lui excepté,
Qui le pourra ?
La passe est resserrée,
Le parcours, très ardu ;
En outre, d’ici là il y a l’Eau-mortelle
Qui en interdit l’accès.
Comment pourras-tu, Gilgamesh,
Traverser cette Mer ?
Une fois arrivé à l’Eau-mortelle,
Que feras-tu ?
Il y a pourtant, Gilgamesh, Ur-Shanabi,
Le Nocher d’Uta-napishti.
En compagnie de Ceux-de-pierre.
Il est dans la forêt,
A couper des branches.
Va
Te montrer à lui !
Si c’est possible,
Traverse avec lui !
Sinon
Rebrousse chemin ! »
(Jean Bottéro, l’épopée de Gilgamesh, tablette X, II, 22-32, p. 169-171).