L’ère astrologique du Taureau a laissé de nombreuses traces dans la mythologie grecque dont il convient de parler. Le Taureau est l’influence principale (I) et s’oppose au Scorpion qui est l’influence secondaire (II). C’est le Gémeaux qui a été sacrifié (III).
I : Le Taureau.
En suivant la vie d’Europe, nous retrouvons un destin parsemé de taureau et de vache, ce qui montre son lien évident avec l’ère du Taureau (A). C’est également le cas d’Héraclès dont les épreuves rencontre sans cesse des Taureaux et des vaches (B).
A. Europe.
Europe est séduite par Zeus ayant pris l’apparence d’un taureau (1), elle mettra au monde Minos en Crète (2). C’est en cherchant Europe que Cadmos va fonder Thèbes grâce à une vache (3).
1. Zeus et Europe.
Europe une humaine fille d’Agénor et de Téléphassa, roi et reine de Tyr. Elle est également la sœur de Cadmos. Tyr est une ville phénicienne, dans l’actuel Liban. Son royaume se trouvait en Asie et pourtant, elle donnera son nom à un autre continent qui se trouve en face.
« Agénor, lui, se rendit en Phénicie ; il épousa Téléphassa et eut une fille, Europe, et trois garçons : Cadmos, Phénix, et Cilix. Certains disent qu’Europe n’était pas la fille d’Agénor, mais celle de Phénix. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 125)
Europe était très belle et Zeus tomba amoureux.
« Zeus tomba amoureux d’elle ; il se transforma en un doux taureau, fit monter la jeune fille sur sa croupe et la mena, par mer, jusqu’en Crète, où ils s’unirent. Europe mit au monde Minos, Sarpédon et Rhadamanthe. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 125)
Pour séduire la jeune princesse, il se transforma en Taureau blanc. Elle chevaucha le taureau et traversa la mer pour aller sur l’île de Crète. Zeus ayant repris une apparence humaine, ils consommèrent leur union et Europe mis au monde Minos, le futur roi de Crète.
La liaison entre Europe et Zeus suscita de nombreux commentaires contrastés à travers les millénaires, une fascination pour le mythe que ne se dément pas, même de nos jours.
Les uns parlent du premier « viol » de l’histoire. C’est d’ailleurs le nom d’un tableau du Titien.
Le terme « viol » me paraît outrancièrement excessif. C’est une lecture « wokiste » et féministe avant l’heure.
Pour d’autres, c’est le jeu de la séduction d’un homme sur une femme dans la tradition de la culture occidentale.
2. Minos et le Taureau de Crète.
Minos le roi de Crète doit son trône à un taureau que Poséidon fera sortir de la mer (a). Le Minotaure naîtra d’une relation entre ce taureau et Pasiphaé (b).
a. Le Taureau de la mer.
Astérion, le roi de Crète trépassa sans laisser d’enfant.
« Entre-temps, Astérion était mort sans laisser de descendants. Minos se proposa pour être roi, mais le trône lui fut refusé. Il soutenait que les dieux eux-mêmes lui avaient confié le royaume ; et, pour le prouver, il déclara qu’il obtiendrait d’eux tout ce qu’il leur demanderait. C’est pourquoi il fit un sacrifice à Poséidon, et pria que des flots de la mer apparaisse un taureau, en promettant qu’il le sacrifierait aussitôt. Et voilà que Poséidon lui envoie un très beau taureau : Minos obtint le règne, mais il conserva ce taureau parmi ses bêtes, et en immola un autre. Ayant obtenu le contrôle des mers, Minos se rendit très vite maître de presque toutes les îles. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 127)
Minos se proposa pour le remplacer, mais sa candidature fut refusée. Pour parvenir à ses fins, il fit croire à la population que les dieux étaient avec lui en faisant apparaître un taureau au milieu de la mer. Il promit de le faire sacrifier. Mais c’était trop tôt pour cela. Nous étions dans l’ère du Taureau. Le sacrifice ne devant intervenir qu’à l’ère suivante, celle du Bélier.
Minos devient roi de Crète grâce à un taureau. La puissance de la Crète est inspirée et tient par le symbole du Taureau. Les deux sont indissociables.
La période de la civilisation minoenne alla de 2700 a 1200 avant Jésus-Christ. L’ère du Taureau alla elle de 4652 à 2388 avant Jésus-Christ. Cette civilisation intervient à la fin de l’ère du Taureau et ce maintien au début de l’ère suivante du Bélier, selon l’historiographie officielle.
b. La vache de bois.
Poséidon était en colère contre Minos en raison de son refus de sacrifier le Taureau.
Il voulait se venger. Sa vengeance va prendre une forme particulière qui rappelle étrangement une scène de l’ère précédente.
« Poséidon, furieux que Minos ne lui ait pas sacrifié le taureau, fit en sorte que Pasiphaé tombe amoureuse de l’animal. La jeune femme, donc, amoureuse du taureau, trouva un allié en Dédale, l’architecte qui avait été banni d’Athènes pour homicide. Il construisit une vache de bois montée sur des roulettes ; l’intérieur était creux, et elle était recouverte d’une peau de bovidé ; il la mit dans le pré où le taureau avait l’habitude de paître, et Pasiphaé y entra. Quand le taureau s’en approcha, il la monta, comme s’il s’agissait d’une vraie vache. Ainsi la jeune femme mit au monde Astérion, dit le Minotaure : il avait la tête d’un taureau et le corps d’un homme. Minos, suivant les conseils de certains oracles, le tint reclus dans le labyrinthe, construit par Dédale ; avec son grouillement de méandres, il était impossible de trouver la sortie. Nous reparlerons du Minotaure, d’Androgée, de Phèdre et d’Ariane, quand nous raconterons l’histoire de Thésée. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 127)
Poséidon organisa un stratagème pour que Pasiphaé tombe amoureux du taureau.
L’architecte Dédale fit construire une vache en bois sur des roulettes et recouverte de peau de vache. L’intérieur était vide pour permettre à Pasiphaé d’entrer à l’intérieur. Le Taureau engrossa la vache en bois et mit enceinte Pasiphaé qui accoucha du Minotaure.
Sous l’ère du Gémeaux, ce fut un cheval de bois vide à l’intérieur pour permettre aux soldats grecs d’entrer à l’intérieur et de tromper les Troyens. Sous l’ère du Taureau, c’est une vache de bois pour tromper le Taureau et permettre la naissance d’une chimère mi-homme, mi-taureau, le minotaure. On peut observer une sublime représentation de ce taureau de bois sur une fresque de Pompéi.
Devant le palais de Knossos, une représentation du Minotaure reprend la symbolique astrologique du signe astrologique du Taureau.
Nous retrouvons le même symbole sur des stèles astrologiques sumériennes. Prenons l’exemple du kudurru du roi Meli-shipak II.
Le Minotaure fut installé à l’intérieur d’un labyrinthe dont il était impossible de trouver la sortie.
Pour le reste, nous verrons cela dans l’article suivant sur l’ère du Bélier, dans la partie sur le sacrifice du Taureau avec Thésée.
3. La vache et la fondation de Thèbes.
Le frère d’Europe, Cadmos, fut chargé de fonder une nouvelle à la demande de la Pythie de Delphes.
« Quand Téléphassa mourut, Cadmos l’ensevelit puis, après avoir été l’hôte des Thraces, il se rendit à Delphes pour interroger le dieu sur la disparition de sa sœur Europe. Le dieu lui répondit de ne plus se soucier d’Europe, mais plutôt de prendre une vache pour guide, et de fonder une ville où, par fatigue, la vache se poserait à terre. Ayant reçu cette réponse, Cadmos se mit en route à travers la Phocide ; il rencontra une vache dans les pâturages de Pélagon. Alors, il la suivit. Après avoir traversé la Béotie, l’animal s’étendit là où, aujourd’hui, s’élève la cité de Thèbes. Cadmos décida de sacrifier la vache à Athéna. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 131)
Là encore, la symbolique du taureau va jouer un grand rôle. La pythie lui demande de prendre avec lui une vache pour le guider. Il devait fonder la nouvelle ville là où elle se reposerait. L’oracle présida d’ailleurs, il faut le signaler, à la création de nombreuses cités en Méditerrannée. Delphes était le centre unificateur de la culture grecque et participa à la diffusion de celle-ci. Le rôle politique unificateur de Delphe n’est pas une vue de mon esprit, mais une réalité de l’époque. Elle porte un nom : l’amphictyonie, dont je parlerai bientôt dans une série d’articles sur la géographie sacrée et l’astrologie, dès que celle, sur les ères astrologiques, sera terminée. C’est un aspect totalement méconnu de nos jours.
La vache de Cadmos se coucha sur le lieu où fut créé Thèbes.
Thèbes est une cité mythique qui marqua profondément la civilisation grecque et fut à l’origine de plusieurs mythes majeurs. C’est là qu’est né Héraclès, c’est là également qu’Œdipe fut roi.
B. Les travaux d’Héraclès.
Héraclès ne cesse de rencontrer des taureaux dans sa vie au point que l’on peut se demander si celui-ci n’est pas l’incarnation de l’ère du Taureau. Deux travaux d’Héraclès mettent en œuvre un taureau : le septième sur le taureau de Crète (1) et le dixième concernant les vaches de Géryon (2). Après les travaux, c’est le festival. Il y a la corne d’abondance et Déjanire (3), enfin sa rencontre avec deux taureaux à la fin de sa vie (4).
1. Le septième travail : le taureau de Crète.
Le septième travail consiste à capturer le taureau de Crète (celui d’Europe et de Minos).
« Le septième travail consista à capturer le taureau de Crète. Acousilaos soutenait qu’il s’agissait du taureau envoyé par Zeus pour transporter Europe ; d’autres au contraire prétendent qu’il s’agissait de celui que Poséidon avait envoyé de la mer quand Minos promit de sacrifier au dieu ce qui viendrait de l’océan. Selon la légende, quand Minos vit la beauté de ce taureau, il l’enferma dans ses étables et en sacrifia un autre à Poséidon ; et le dieu, en colère, le fit devenir sauvage. Héraclès, donc, gagna la Crète pour ce taureau ; il demanda l’aide de Minos mais le roi lui répondit qu’il devait l’affronter tout seul. Héraclès le captura et le porta à Eurysthée, mais celui-ci, par la suite, le libéra. Le taureau s’en alla errant vers Sparte, puis à travers toute l’Arcadie ; il traversa l’isthme et gagna Marathon, en Attique, où il causa de grands dommages aux habitants de la région. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 97-98)
Héraclès ne doit pas tuer le taureau, il doit le capturer vivant. Cela concerne l’ère du Taureau et non son sacrifice à l’ère suivante.
Une fois capturé, le Taureau est libéré et se promène librement en Grèce, de Sparte à Marathon, en passant par l’Arcadie où il provoqua de terribles dommages.
2. Le dixième travail : les bœufs de Géryon.
Dans le dixième travail, Héraclès doit capturer les bœufs de Géryon à travers l’Europe.
« Le dixième travail imposé à Héraclès fut de capturer les bœufs de Géryon dans l’île d’Érythie. Cette dernière se trouve en bordure d’Océan et son nom actuel est Gadir. L’île était habitée par Géryon, le fils de Chrysaor et de Callirhoé, elle-même fille d’Océan. Son corps était celui de trois hommes qui auraient grandi ensemble, réunis jusqu’à la taille, puis séparés en trois flancs, au niveau des cuisses et jusqu’en haut. Il avait des bœufs roux, dont s’occupait Eurytion et que gardait Orthros, le chien à deux têtes, né d’Échidna et de Typhon. Dans sa traversée de l’Europe pour capturer les bœufs de Géryon, Héraclès tua de nombreuses bêtes féroces. Il passa par la Libye et arriva à Tartessos ; là, pour marquer son passage, il érigea deux colonnes, l’une en face de l’autre, comme frontières entre l’Europe et la Libye. Puis, comme au cours de son trajet le soleil le brûlait, il menaça le dieu avec son arc : et le Soleil, plein d’admiration pour le courage de cet homme, lui donna sa coupe d’or pour traverser l’Océan. Arrivé à Érythie, Héraclès grimpa sur le mont Abas. Mais le chien, s’étant aperçu de sa présence, se précipita sur lui. Héraclès alors l’assomma avec sa massue, puis il tua le bouvier Eurytion qui était venu au secours du chien. Ménoetès, qui faisait paître non loin les troupeaux d’Hadès, rapporta à Géryon ce qui venait d’arriver. Et Géryon s’en alla affronter Héraclès près du fleuve Anthémos, alors que le héros emmenait déjà le bétail. Ils en vinrent aux mains et Géryon fut mortellement frappé. Héraclès fit avancer les bêtes dans la coupe du Soleil, et arriva à Tartessos où il la restitua au dieu.
Après être passé par le territoire d’Abdéra, Héraclès arriva en Ligurie où Ialébion et Dercynos, deux fils de Poséidon, cherchèrent à lui voler son bétail. Mais le héros les tua, puis il descendit le long de la côte tyrrhénienne. À Rhégium, un taureau s’échappa, courut se jeter dans la mer et nagea jusqu’en Sicile. Il traversa toute la région et parvint jusqu’au royaume d’Éryx, le roi des Élymes, fils de Poséidon, qui unit le taureau à ses vaches. Héraclès confia son troupeau à Héphaïstos, se lança à la recherche du taureau et le trouva au milieu des bêtes d’Éryx. Le roi lui déclara qu’il le lui rendrait uniquement si Héraclès parvenait à le battre dans un combat aux poings. Le héros sortit vainqueur à trois reprises, tua Éryx, récupéra le taureau et se remit en route avec ses bêtes vers la mer ionienne. Mais quand il arriva aux criques, Héra envoya un taon tourmenter les bêtes, qui se dispersèrent vers les montagnes thraces. Héraclès les suivit, réussit à en rassembler la plus grande partie, et les mena vers l’Hellespont. Celles qu’il ne put pas trouver retournèrent à l’état sauvage. Avec son troupeau ainsi péniblement rassemblé, Héraclès se retrouva devant le fleuve Strymon, ce qui le contraria. Alors il remplit de rochers son lit et ses eaux ne furent plus navigables. Enfin, il mena les boufs à Eurysthée qui les sacrifia à Héra. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 101-103).
Les vaches sont vivantes et ne sont pas sacrifiées. Héraclès doit les escorter à travers l’Europe. Il voyage depuis la pointe de l’Espagne jusqu’en Grèce, en passant par la Gaulle, l’Italie et les Balkans. Je pourrais écrire un livre entier sur ce voyage et son sens politique. Ce voyage et ce travail s’inscrivent pleinement dans l’ère du Taureau.
3. Héraclès et Déjanire.
Héraclès épousa Déjanire, mais pour pouvoir se marier avec elle, il dut se battre avec un homme qui avait pris l’apparence d’un taureau.
« Héraclès arriva ensuite à Calydon. Là, il demanda la main de Déjanire, la fille d’Oenée. Pour l’avoir, il dut combattre contre Achéloos, qui avait pris l’aspect d’un taureau ; il lui arracha l’une de ses cornes. Après avoir épousé Déjanire, Héraclès rendit sa corne à Achéloos, et, en échange, il reçut celle d’Amalthée. Amalthée était la fille d’Hémonios ; elle avait une corne de taureau qui, selon Phérécyde, avait la faculté de produire en abondance toute nourriture ou toute boisson que l’on pouvait désirer. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 107).
Une fois le taureau vaincu, il lui arracha l’une des cornes. Cette corne avait la faculté de produire en abondance de la nourriture ou des boissons. C’est la célèbre corne d’abondance que l’on retrouve partout sous l’Antiquité ou même à l’époque moderne.
4. Héraclès et les deux taureaux.
Enfin, vers la fin de sa vie, il rencontre Théiodamas sur un chariot tiré par deux bœufs.
« Comme il traversait le territoire des Dryopes, Héraclès, qui avait épuisé ses vivres, rencontra Théiodamas qui poussait sa charrue ; alors il sacrifia l’un de ses boeufs et le mangea. À Trachis, ensuite, il fut l’hôte de Céyx, et vainquit les Dryopes. » (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, p. 113-114).
Héraclès est affamé et tue l’un des bœufs pour le manger. L’autre taureau reste vivant.
Le dédoublement d’un symbole astrologique est un grand classique. C’est le cas des deux boucs dans la Bible lors de l’ère du Bélier. L’un des boucs est sacrifié et devient le « bouc émissaire ». Je vous renvoie à la lecture de mon article sur l’ère du Bélier dans la Bible.
II : Le Scorpion.
Le Scorpion est l’influence secondaire de l’ère du Taureau. Symboliquement, il est représenté par un scorpion ou par un aigle qui tient des serpents dans ses serres. L’influence secondaire est un symbole atténué qui ne reprend qu’une partie de ces images. C’est la différence avec l’influence principale qui agit pleinement et en toute-puissance.
Nous retrouvons sous cette ère et associé avec le Taureau, un certain nombre de serpents ou de dragons. Le dragon étant une sorte de serpent stylisé.
Prenons l’exemple de Cadmos et de la fondation de Thèbes. Cadmos utilise une vache pour choisir le lieu de la fondation de la futur cité. Mais à l’endroit où la ville doit être élevée, il doit affronter un dragon.
« Il envoya quelques-uns de ses compagnons puiser de l’eau à la fontaine d’Arès. Mais un dragon montait la garde devant la source ; certains disent que c’était le fils d’Arès lui-même. Il tua presque tous les hommes que Cadmos avait envoyés. Furieux, Cadmos tua le serpent et, sur le conseil d’Athéna, il sema les dents de la bête. Des dents semées surgirent de la terre de nombreux hommes armés, qui furent appelés Spartoi. Aussitôt ils commencèrent à s’entre-tuer, les uns volontairement, les autres sans même en avoir conscience. Phérécyde, pour sa part, soutient que quand Cadmos vit surgir de la terre ces hommes armés, il leur jeta une pierre, et chacun d’eux, croyant que son compagnon l’avait lancée, engagea le combat. Seuls cinq se sauvèrent : Échion, Udéos, Cthonios, Hypérénor, et Péloros. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 131)
La scène de Cadmos et du dragon est représentée sur une amphore du VIe siècle. C’est un serpent. Ce qui montre bien que le dragon et le serpent sont la même-chose.
Autre exemple très intéressant, celui de Deucalion (le Noé grec) et de l’un de ses enfants mort.
« Deucalion eut deux enfants, Idoménée et Crété, et un bâtard, Molos. Glaucos, lui, encore enfant, alors qu’il pourchassait un rat, tomba dans une jarre de miel, et mourut. Après sa disparition, Minos le chercha partout ; finalement, pour le retrouver, il recourut à la divination. Les Curètes lui dirent que dans ses troupeaux se trouvait une génisse à trois couleurs ; que celui qui saurait comparer, de la manière la plus exacte, cette couleur à quelque chose d’autre, celui-là serait capable de lui ramener son fils vivant. Tous les devins furent convoqués. Polyidos, le fils de Coéranos, compara la couleur de la génisse au fruit de la mûre. On lui ordonna de rechercher l’enfant ; il le trouva, en suivant quelques signes divinatoires. Mais Minos lui répliqua qu’il devait lui remettre l’enfant encore vivant ; il enferma donc Polyidos avec le cadavre de Glaucos. Le devin ne savait vraiment pas quoi faire. C’est alors qu’il vit un serpent s’approcher du cadavre : il se saisit d’un caillou et le tua, craignant pour sa propre vie s’il l’épargnait. Mais voilà qu’un deuxième serpent s’approche : il regarde le serpent mort, puis s’en retourne ; mais, peu après, il revient avec une herbe, qu’il applique sur le corps du serpent mort. Comme cette herbe l’effleurait, le serpent revint à la vie. Polyidos resta stupéfait de tout ce à quoi il avait assisté. Aussitôt il prit cette herbe et la posa sur le cadavre de Glaucos, et l’enfant ressuscita. » (Apollodore, la bibliothèque, Editions de l’Aire, p. 129)
Nous retrouvons la vache (symbole de l’ère du Taureau) et deux serpents (symboles de l’influence secondaire, le Scorpion).
La vache est une vache à trois couleurs. Comme pour les chats qui ont trois couleurs, c’est une femelle. C’est là, un des mystères de la génétique.
Nous avons deux serpents, un serpent mort et un serpent vivant. Le serpent vivant ramène à la vie le serpent mort grâce a une herbe miraculeuse. Deucalion va utiliser la même herbe pour ramener à la vie son fils.
Nous avons donc le serpent associé au Taureau ou plutôt à la vache dans une même histoire qui laisse peu de doute sur le sens astrologique de l’histoire et son lien avec l’ère du Taureau. La mort d’un serpent et d’un humain pourrait être également rattachée au sacrifice du Gémeaux dont nous allons désormais parler.
III : Le sacrifice du Gémeaux.
Le sacrifice du Gémeaux dans la mythologie grecque prend la forme de la mort de Castor et Pollux tué par un autre couple de jumeaux.
“Parmi les enfants de Léda, Castor se consacra à l’art de la guerre, et Pollux à celui du pugilat ; en raison de leur courage, on leur donna le nom de Dioscures. Désireux d’épouser les filles de Leucippos, ils les enlevèrent de Messénie et se marièrent avec elles. De Phoebé, Pollux eut un fils, Mnésiléos, et Castor eut Anogon d’Hilaera. Un jour, ils quittèrent l’Arcadie avec un troupeau en guise butin, en compagnie d’Idas et de Lyncée, les fils d’Apharée, et Idas fut chargé de faire le partage. Idas découpa une bête en quatre et déclara que celui qui aurait mangé sa part le plus vite pourrait choisir la moitié du butin, et le second aurait le reste. Plus rapide que tous les autres, il engloutit sa part, et même celle de son frère ; ensuite, avec lui, il mena le troupeau à Messène. Mais les Dioscures attaquèrent Messène, reprirent le bétail, et beaucoup d’autres choses encore. Puis ils tendirent une embuscade à Idas et à Lyncée. Mais Lyncée aperçut Castor, en avisa Idas et celui-ci le tua. Pollux les suivit alors, tua Lyncée de sa lance, puis se retourna contre Idas ; mais ce dernier le frappa à la tête avec une pierre, ce qui le fit tomber sans connaissance. Zeus foudroya alors Idas, et mena Pollux au ciel. Mais Pollux refusa l’immortalité, car son frère Castor était mort. Zeus leur concéda alors de passer alternativement un jour parmi les dieux et un jour parmi les mortels. Quand les Dioscures furent divinisés, Tyndare fit venir Ménélas à Sparte et lui confia le trône.” (Apollodore, La bibliothèque, Editions de l’aire, Editions de l’Aire, p. 169).
Castor et Pollux font compagnie avec Lyncée et Idas. Les quatre compères ont un troupeau de bœuf comme butin de guerre à se partager. Le partage tourne mal et les quatre amis s’entre-tuent. Idas tue Castor. Pollux tue Lyncée et Zeus tue Idas. Reste en vie Pollux car il est immortel.
Pollux inconsolable demande à Zeus de le tuer pour être avec son frère. Zeus accepte que Pollux partage l’immortalité de son frère en partageant son temps entre l’olympe et l’enfer.